RIMBAUD (Arthur)

Arthur Rimbaud

Mémoire d'encres - Documents signés d'Arthur RIMBAUD (1854-1891), poète et aventurier

Poète, aventurier et commerçant, Arthur Rimbaud naît le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières et meurt à Marseille, le 10 novembre 1891, à 37 ans, peu après avoir été amputé de la jambe droite.

Poète au talent précoce, il produit son œuvre littéraire entre ses 15 et 20 ans, puis abandonne les lettres pour mener une vie d’aventurier au Moyen-Orient. Révolté contre l’ordre des choses, Rimbaud conçoit la poésie comme un moyen de le faire évoluer, avant d’y renoncer pour partir à l’aventure. Peu connu et peu reconnu de son vivant, ses premières publications n’apparaissent qu’en 1886, il ne connaîtra pas la gloire de son vivant.

Ses poèmes majeurs apparaissent dans trois recueils : Les Cahiers de Douai, Une saison en Enfer et Les Illuminations, où l’on peut trouver Le Dormeur du val, Ma bohème, Le Bateau ivre ou Voyelles qui comptent parmi les poèmes plus connus de la poésie française.

Arthur est le deuxième enfant de la famille qui en compte cinq, et seront élevés par leur mère seule, après le départ de leur père, capitaine d’infanterie (1860). Il fait ses études à Charleville-Mézières et remporte à 15 ans le premier prix du Concours académique.

En 1870, Rimbaud est initié à la poésie par son jeune professeur de rhétorique, Georges Izambard, qui lui ouvre sa bibliothèque personnelle et lui fait découvrir la poésie parnassienne. Son premier poème Les Étrennes des orphelins est publié. Il adresse à cette époque quelques poèmes à Théodore de Banville afin d’être publié dans Le Parnasse contemporain, mais en vain. En pleine guerre franco-prussienne, il écrit Le Dormeur du val. Déjà épris d’aventures, il fugue à Paris en août, puis vers la Belgique début octobre.

En 1871, Rimbaud envoie ses écrits à Paul Verlaine qui, touché par ses vers, l’invite à Paris, où il vit avec sa femme. Rimbaud le rejoint avec Le Bateau ivre en poche. Ils deviennent amants et mènent la vie de bohème pendant deux ans dans le quartier latin à Paris, puis à Bruxelles et Londres. Verlaine présente Rimbaud au groupe d’artistes des « Vilains Bonhommes », dont nous trouvons quelques membres représentés dans Un coin de table de Fantin-Latour (1872).

Le 10 Juillet 1873, leur liaison tumultueuse s’achève dans la violence, lorsque Paul Verlaine, en état d’ébriété, blesse Rimbaud au poignet par un tir de revolver. La justice belge condamne Verlaine à deux années de détention à la prison des Petits-Carmes. Le 19 octobre, Rimbaud achève et publie en Belgique à compte d’auteur son recueil de poésies Une saison en Enfer, dans laquelle il témoigne de sa souffrance. À 19 ans, il choisit alors de rompre avec la poésie, la motivation de cette décision étant toujours l’objet de spéculations.

En mai 1876, Rimbaud s’engage comme mercenaire pour réprimer une révolte dans l’ile de Sumatra, mais arrivé sur place, il déserte 15 jours plus tard. En 1877, il entreprend une série de voyages, qui le conduisent en Hollande, Suisse, Allemagne et Italie, où il travaille dans des petits commerces puis comme précepteur. Il séjourne ensuite un temps à Charleville en 1878, puis repart en voyage. On le retrouve à Chypre, en chef de chantier dans une carrière de pierres, mais, souffrant de fièvres, il est rapatrié dans les Ardennes, où il passe l’hiver, avant de repartir.

En 1880, Arthur rejoint Alexandrie, puis de nouveau Chypre, où il trouve un emploi de chef de chantier pour le gouverneur anglais, mais un incident avec les ouvriers le pousse bientôt à quitter ce poste, il se dirige alors vers Aden. Il devient gérant d’un comptoir commercial, employé par la Compagnie des frères Bardey, d’abord à Aden, puis au Yémen et en Éthiopie, à Harar.

À partir de 1884, déçu de ne pas voir évoluer sa situation et les affaires devenant moins favorables, il rêve à nouveau d’autres horizons (Zanzibar, Panama…), Rimbaud démissionne (1886) et se lance dans la vente d’armes au roi Ménelik, Négus du Choa, avec l’aval du consul de France. Fin novembre, il débarque à Tadjourah, mais l’aventure, autant incertaine qu’épuisante, se solde par une nouvelle déception. Rimbaud revient finalement à Aden et entreprend ce qui sera son dernier séjour au Harar. Il devient alors cogérant d’un commerce, qu’il exploite de 1888 à 1890.

En 1891, son état de santé s’aggrave, de vives douleurs à la jambe l’obligent à se faire rapatrier en France. Les médecins qui l’examinent à Marseille diagnostiquent une tumeur osseuse qui rend nécessaire une amputation de la jambe droite. Après un bref passage à Charleville-Mézières, Arthur Rimbaud insiste pour repartir malgré une santé précaire ; sa sœur Isabelle l’accompagne jusqu’à Marseille, mais l’amputation s’avère insuffisante, Rimbaud est de nouveau hospitalisé à Marseille en novembre 1891, où il s’éteint à l’âge de 37 ans.

BARBEY d’AUREVILLY (Jules)

Mémoire d'encres - Documents signés de Jules BARBEY d'AUREVILLY (1808-1889), romancier, poète et critique littéraire

Romancier, poète et critique littéraire, Jules Barbey d’Aurevilly est né en 1808 à Saint-Sauveur-le-Vicomte et décède en 1889 à Paris. Ses romans et nouvelles l’ont fait passer à la postérité, mais il est également connu pour ses critiques littéraires acerbes et son goût de la polémique. S’il subit l’influence d’Edgar Allan Poe et de Charles Baudelaire, il a à son tour inspiré de jeunes auteurs de son époque, tels Léon Bloy, Paul Bourget, Jean Lorrain, Jean Richepin, Huysmans ou Octave Mirbeau.

Les Diaboliques, son essai Du Dandysme et de George Brummell et ses romans Une vieille Maîtresse, Le Chevalier Des Touches, Une Histoire sans nom sont parmi ses œuvres les plus connues. Comme critique littéraire, il contribua à faire découvrir Stendhal, à réhabiliter Balzac, à assurer la défense des Fleurs du mal et à éclairer Madame Bovary de Flaubert (Les Œuvres et les Hommes).

Barbey d’Aurevilly est le fils aîné d’une famille normande récemment anoblie ; il est proche de son oncle Pontas-Duméril, médecin libre penseur. En 1827, il termine des études secondaires au collège Stanislas à Paris, puis entame des études de droit à Caen. Il fait alors la rencontre du bibliothécaire Trebutien, qui devient son confident et collaborateur et avec qui il entretiendra une correspondance importante.

Installé à Paris, il mène une vie mondaine et libertine, écrit des nouvelles et un roman qui ne sera publié qu’en 1883, Une Histoire sans nom. Pendant 20 ans, Barbey d’Aurevilly tente de percer dans le journalisme ou la critique de mode ; il fréquente le salon de Mme Joseph de Maistre et rédige son essai Du dandysme et de George Brummell.

Des idées républicaines, il passe en 1846 aux thèses monarchistes, revient au catholicisme et fait son retour à Valognes, dans la propriété familiale. En 1851, il fait la rencontre de la baronne de Bouglon, qui sera son éternelle fiancée et publie deux ouvrages : Une vieille Maîtresse (1851) et L’Ensorcelée (1855).

En 1860, il débute son recueil d’articles critiques, Les Œuvres et les Hommes, qui comportera au final vingt-six volumes. 1864 est marqué par la publication de son roman Le Chevalier Des Touches, suivi un an plus tard par Un Prêtre marié. En 1867, il rencontre Léon Bloy, qui le qualifiera de « Connétable des Lettres ». En 1869, Barbey d’Aurevilly succède à Sainte-Beuve, comme collaborateur au journal Le Constitutionnel.

En 1874, Dentu édite Les Diaboliques, l’ouvrage lui vaut d’être poursuivi pour immoralité ; à l’issue du procès, l’œuvre est retirée de la vente, mais en 1882, après le vote de la loi sur la liberté de la presse (1881), Lemerre rachète les droits et lance une nouvelle édition.

Ses dernières années sont marquées par l’influence qu’il exerce sur les écrivains de la nouvelle génération, qui se regroupent autour de lui.

POULENC (Francis)

Francis Poulenc autographes

Mémoire d'encres - Documents signés de Francis POULENC (1899-1963), compositeur et pianiste

Compositeur et pianiste, Francis Poulenc naît en 1899 à Paris et y meurt en 1963. Il compose de nombreuses pièces pour piano, de la musique de chambre, des symphonies, ainsi que de la musique sacrée et des ballets. Les plus connues sont Litanies à la vierge noire de Rocamadour, Figure humaine, Stabat Mater et La Voix humaine.

Francis Poulenc bénéficie très tôt d’une éducation musicale par sa mère Jenny Royer et son oncle maternel Marcel Royer, qui lui fait découvrir les œuvres de Stravinsky, qui sont pour lui une révélation. Le jeune Poulenc commence à composer à l’âge de 7 ans.

Dès 1914, il s’initie au piano auprès de Ricardo Vinès et se familiarise avec la musique de Debussy, Stravinsky et Satie. Vinès lui fait rencontrer Manuel de Falla et Jean Cocteau.

En 1917, Francis Poulenc découvre le milieu intellectuel et littéraire parisien lors de fréquentes visites à la librairie d’Adrienne Monnier ; il y croise Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard, Max jacob et Guillaume Apollinaire, ce dernier aura une forte influence sur son œuvre. Son premier succès, la Rapsodie nègre lui permet d’intégrer en 1920, le « Groupe des six » aux côtés de Darius Milhaud et d’Arthur Honegger.

En 1922, il fait la connaissance d’Henri Sauguet et rencontre Berg, Schoenberg et Webern à Vienne. Début 1924, à Monte-Carlo, Poulenc crée avec Diaghilev le ballet Les Biches, qui remporte un vif succès. En 1931, il compose deux cycles de mélodies : Quatre Poèmes de Guillaume Apollinaire et Cinq Poèmes de Max Jacob.

En 1932, il compose le Concerto pour deux pianos, dont la création a lieu à Venise, avec pour solistes Francis Poulenc lui-même et Jacques Février, accompagnés par l’orchestre de la Scala de Milan.

En 1936, les Litanies à la vierge noire de Rocamadour sont crées à Londres par Nadia Boulanger, lors d’un concert de la BBC. Il écrit ensuite le ballet Les Animaux Modèles à l’Opéra de Paris (chorégraphie de Serge Lifar, 1942).

En 1945, est créée, Figure humaine, pour double cœur a cappella sur des poèmes de Paul Éluard, composition d’une grande modernité et d’une maîtrise polyphonique accomplie, qui marque un tournant dans le travail du compositeur.

En 1947, Francis Poulenc compose l’opéra-bouffe Les Mamelles de Tirésias puis les sept mélodies de Caligrammes d’après Guillaume Apollinaire (1948). Son Stabat Mater est présenté en juin 1951 au festival de Strasbourg.

En 1958, il compose sa tragédie lyrique, La Voix Humaine sur un texte de Jean Cocteau, qui en signera la mise en scène

PROKOFIEV (Sergueï)

Prokofiev autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Sergueï PROKOFIEV (1891-1953), compositeur

Compositeur, pianiste et chef d’orchestre russe, SergueÏ Prokofiev naît en 1891 à Sontsovka et meurt à Moscou en 1953. Il a composé de nombreuses œuvres musicales de musique moderne : symphonies, concertos, opéras et ballets, mais aussi des musiques de film et est considéré comme un compositeur d’avant-garde. Il émigre en occident de 1918 à 1936 avant de retourner en Russie.

Ses œuvres les plus connues sont sa Symphonie classique, son Concerto pour piano n°3 et son Concerto pour violon n°1 et surtout son conte symphonique pour enfants Pierre et le Loup.

Dès son plus jeune âge, Prokofiev s’initie au piano avec sa mère Maria Grigorievna et découvre Beethoven, Chopin, Tchaïkovski et Rubinstein ; à l’âge de 9 ans, il compose un opéra pour enfants, Le Géant.

En 1902, installé avec sa mère à Moscou, il devient l’élève de Reinhold Glière avant d’entrer en 1904 au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, où il étudie notamment l’orchestration avec Rimski-Korsakov.

En 1908, Prokofiev joue l’une de ses compositions en présence d’Igor Stravinsky et, en 1912, donne à Moscou son premier Concerto pour piano, qui lui vaudra le prix Anton Rubinstein. En 1914, il rejoint l’Europe, où il collabore avec Diaghilev qui lui commande des compositions pour ballet : Ala et Lolli et Chout ou l’histoire d’un bouffon, ce dernier rencontrant un vif succès.

De 1915 à 1917, le compositeur écrit sa Symphonie classique et ses troisième et quatrième sonates pour piano, puis son opéra Le Joueur, inspiré du roman de Dostoïevski.

Prokofiev séjourne ensuite au Japon, aux États-Unis, puis en Haute-Bavière, où il compose son nouvel opéra, L’Ange de Feu (1923). Il revient ensuite à Paris, où il poursuit sa coopération avec Diaghilev et monte avec lui le ballet Le Fils prodigue (1929).

En 1936, de retour en Russie, il prend la direction d’une école et reçoit des commandes d’état. Prokofiev se tourne alors vers des compositions pour le cinéma, pour le Théâtre Mariinsky, écrit le ballet Roméo et Juliette pour le Bolchoï ; il compose alors son célèbre conte musical Pierre et le Loup. Il collabore également avec Sergueï Eisenstein et écrit la musique d’Alexandre Nevski (1939) et d’Ivan le Terrible (1945). En 1942, il compose son opéra Guerre et Paix, d’après Léon Tolstoï.

En 1945, le compositeur crée un ballet autour du thème de Cendrillon, qui sera interprété par la célèbre ballerine Galina Oulanova au Bolchoï. Son plus grand succès durant cette période est sa Cinquième symphonie.

PASTERNAK (Boris)

Autographe Boris Pasternak

Mémoire d'encres - Documents signés de Boris PASTERNAK (1890-1960), poète, romancier et traducteur

Poète, romancier et traducteur, Boris Leonidovitch Pasternak (Борис Леонидович Пастернак) est né en 1890 à Moscou et mort en 1960 à  à Peredelkino, près de cette même ville. Il est surtout connu pour son roman Le Docteur Jivago qui sera porté à l’écran par David Lean en 1965. Son œuvre comprend également le recueil Ma sœur, la vie et des traductions de Schiller, Shakespeare et du Faust de Goethe, qui sont considérées comme des références.

Fils d’un père professeur de dessin et illustrateur – il a notamment créé des illustrations pour les œuvres de Lermontov et Tolstoï – et d’une mère pianiste et professeur de musique, Boris Pasternak côtoie des personnalités majeures des arts et des lettres, tels Rilke et Tolstoï.

Après plusieurs années d’études à l’université de Saint-Pétersbourg, il publie des recueils de poèmes : Un Jumeau dans les Nuages (1914) et Par-dessus-les Obstacles (1917), puis accède à la notoriété en 1922 avec Ma sœur, la vie. Après la Première Guerre mondiale, il est également reconnu pour ses traductions de Schiller, Shelley, Shakespeare, Verlaine et Goethe

Pendant la seconde guerre mondiale, Pasternak publie d‘autres recueils de poésies : Sur les trains du matin (1943), Printemps (1944 ) et Espace terrestre (1945). En avril 1954, dix poèmes extraits du Docteur Jivago sont publiés dans la revue littéraire Знамя (Banderole).

En 1956, son roman historique Le Docteur Jivago, dont l’action se situe entre la révolution de 1917 et la Seconde Guerre mondiale, est considéré comme un rejet du socialisme et refusé par les éditeurs. La première édition en novembre 1957 sera italienne (Ed. Feltrinelli).

En 1958, en pleine guerre froide, la diffusion du roman en Europe et en russe est activement promue par la CIA, qui en fait imprimer 1000 exemplaires à La Haye et les fait distribuer dans les principales capitales européennes. L’œuvre lui vaut le prix Nobel de littérature, pour « sa réalisation importante à la fois dans la poésie lyrique contemporaine et dans le domaine de la grande tradition épique russe ».

Ce prix Nobel et la publicité faite autour du roman prennent une valeur politique et provoquent une violente campagne de rejet de la part de la presse soviétique ; Pasternak se trouve exclu de l’Union des écrivains et contraint de refuser le prix.
Le roman ne sera publié en URSS qu’en 1988 par le magazine овый мир (Nouveau monde), qui l’avait initialement refusé. Il est aujourd’hui intégré au programme scolaire russe.

En 1959, Pasternak débute l’écriture de son drame historique La Beauté aveugle (ou La Belle Aveugle) qui reste inachevé pour cause de maladie.

SEGALEN (Victor)

Victor Segalen autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Victor SEGALEN (1878-1919), médecin, romancier, poète et ethnographe

Médecin de marine, romancier, poète et ethnographe, Victor Segalen naît en 1878 à Brest et meurt en 1919 à Huelgoat. Il se découvre une passion pour les voyages d’abord par ses fonctions dans la Marine. Il profite d’un séjour en Polynésie pour étudier la culture maorie et effectue ensuite plusieurs séjours en Chine, où il exerce comme médecin et mène des recherches archéologiques.

Parmi ses œuvres principales, on trouve Les Immémoriaux (1907) traitant de la culture maorie ainsi que des récits inspirés de ses voyages et missions archéologiques : Équipée. Voyage au pays du réel (1929), un roman, René Leys (1921) et son recueil de poésie, Stèles (1912).

Victor Segalen effectue sa scolarité en grande partie au collège des Jésuites de Brest et, en 1895, s’inscrit à la faculté des sciences, où il poursuit ses études de médecine. De 1897 à 1902, il étudie à l’École Principale du Service de Santé de la Marine à Bordeaux.

En 1899, il écrit A Dreuz An Arvor, qu’il présente au Mercure de France, où il rencontre Catulle Mendes, Joris-Karl Huysmans et Remy de Gourmont. Ceux-ci l’encouragent à publier ses premiers articles.

En septembre 1902, une fois diplômé, il est affecté en Polynésie comme médecin de marine de deuxième classe sur l’aviso La Durance (janvier 1913). Ses missions le conduisent notamment à Tahiti, d’où il rapporte les dernières œuvres de Paul Gauguin récemment décédé. Il en tirera un recueil consacré au peintre : Hommage à Gauguin, l’insurgé des Marquises. En 1904, il séjourne à Nouméa qui lui inspire Les Immémoriaux, publié sous le pseudonyme de Max-Anély.

En mai 1909, après s’être initié au chinois, Victor Segalen obtient son détachement en Chine ; il y entreprend une expédition de dix mois en compagnie de l’écrivain Gilbert de Voisins. En juillet 1913, l’expédition « Segalen-Lartigue-de Voisins » le conduit pendant 6.000km à travers la Chine, pour découvrir les monuments funéraires de la dynastie des Han.

Lorsque la guerre éclate, il est affecté à l’hôpital de Rochefort, puis à Brest, et repart en Chine en 1917 pour 15 mois avec pour mission de recruter des travailleurs destinés à remplacer les ouvriers combattant sur le front. Il explore pendant cette période la région de Nankin. Il est de retour à Brest en mars 1918 et y compose son poème Thibet.

De mai à juillet 1918, à l’hôpital maritime de Brest, il lutte contre l’épidémie de grippe espagnole ; la charge de travail le rend dépressif, il en tombe gravement malade et développe une « neurasthénie aiguë », pour laquelle il est soigné à Brest, puis au Val-de-Grâce. Après un court séjour en Algérie, il rejoint Huelgoat pour sa convalescence.

En mai 1919, Victor Segalen se blesse mortellement lors d’une promenade en forêt, son corps sans vie est découvert quarante-huit heures plus tard.

VERDI (Giuseppe)

Giuseppe Verdi autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Giuseppe VERDI (1813-1901), compositeur

Compositeur romantique italien, Giuseppe Verdi naît en 1813 à Roncole et meurt à Milan en 1901. Son œuvre, composée essentiellement d’opéras, lui vaut d’être l’un des compositeurs d’opéras italiens les plus influents du XIXe siècle. Les opéras de Verdi sont parmi les plus chantés sur les scènes du monde entier, parmi les 26 opéras du maître, on trouve pour les plus célèbres : Nabucco, Rigoletto, La Traviata, Aida, Otello et Falstaff. Le compositeur fut également très engagé en politique, notamment en faveur de l’unification de l’Italie, aux côtés des politiciens Garibaldi et Cavour.

Verdi doit également sa renommée aux succès de ses nombreux airs facilement mémorisables, qui ont séduit un large public : La Dona e mobile dans Rigoletto, Le Libiamo dans La Traviata, les trompettes de la marche triomphale dans Aida, ou le Va, Pensiero chanté par le chœur des esclaves dans Nabucco.

Enfant de marchands, Giuseppe Verdi manifeste très tôt un véritable don pour la musique. Il débute dans le groupe philharmonique de la ville de Busseto et, à 18 ans, part s’installer à Milan. Il commence à composer ses premières œuvres, mais n’est pas accepté au conservatoire en raison de lacunes en piano. Il est alors pris en charge par le chef d’orchestre de La Scala, Vincenzo Lavigna et reçoit le soutien d’Antonio Barezzi, un notable local, dont il épousera la fille Margherita.

En 1836, de retour à Busseto, où il enseigne la musique et présente au théâtre lyrique de La Scala son premier opéra, Oberto, qui obtient un succès honorable. Après une période tragique marquée par la mort de ses deux enfants puis la mort de sa femme, il revient en 1842 avec Nabucco, son premier succès retentissant. En 1847, Verdi compose Macbeth, d’après Shakespeare, puis, en 1851, crée son opéra Rigoletto au théâtre de la Fenice à Venise. L’œuvre est inspirée de la pièce de Victor Hugo, Le roi s’amuse, les Vénitiens lui font un accueil triomphal.

Son implication par ses œuvres dans la politique italienne contribue à la réunification de l’Italie alors agitée par des troubles majeurs : le nord de l’Italie cherche à se libérer du joug autrichien, tandis les partisans de Garibaldi rêvent d’une république. Le Risorgimento va ainsi conduire l’Italie à son unification. Les opéras de Verdi, lorsqu’il est question de lutte pour la liberté, trouvent une forte résonance politique au sein du public.

En 1853, Verdi compose La Traviata, d’après La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas, fils. Après une première représentation difficile à la Fenice, la pièce y triomphe en 1854 et offre au compositeur une gloire internationale.

En 1871 est créée Aida au nouvel opéra du Caire, l’œuvre est commandée par le khédive égyptien, Ismaïl Pacha pour les fêtes d’inauguration du canal de Suez.

En 1893, après plus de vingt-cinq opéras mettant en scène des héros broyés par le destin, Giuseppe Verdi revient au comique avec Falstaff. Le compositeur a alors 80 ans et meurt huit ans plus tard à Milan.

FALLA (Manuel de)

Mémoire d'encres - Autographe de Manuel de Falla

Mémoire d'encres - Documents signés de Manuel de FALLA (1874-1946), compositeur

Compositeur espagnol, Manuel de Falla est né en 1874 à Cadix et mort en 1946 à Alta Gracia (Argentine). Il a composé des musiques de scène et des œuvres vocales, mais aussi des pièces pour musique de chambre et pour piano, illustrant souvent l’héritage musical de son pays natal. Parmi ses œuvres majeures figurent ses opéras La Vie brève, Le Retable de Maître Pierre ainsi que des ballets : L’Amour sorcier, Le Tricorne ; on lui doit également un Concerto pour clavecin.

Quatrième enfant d’un commerçant originaire de Valence et d’une mère d’ascendance catalane, il commence à jouer du piano avec sa mère, puis avec un professeur particulier local. Dès l’âge de dix ans, il joue dans des ensembles de musique de chambre.

En 1890, Manuel de Falla étudie le piano avec Alejandro Odero et l’harmonie et le contrepoint avec Enrique Broca. Il commence à interpréter ses propres œuvres : Nocturno et Mazurka pour piano ou Melodía et Romanza pour violoncelle et piano. Il devient l’élève de José Tragó, ce qui lui ouvre les portes du Conservatoire royal de Madrid. En 1899, il remporte un premier prix de piano. En 1901, il étudie la composition au conservatoire de Madrid et compose La Vida breve (La Vie brève) en 1904. Cet opéra reçoit le prix de l’Académie royale des beaux-arts en 1905, ce premier succès va lancer sa carrière.

En 1907, Manuel de Falla rejoint Paris, où il se lie avec de nombreux musiciens : Claude DebussyMaurice Ravel, Igor Stravinsky, Florent Schmitt, Sergei Diaghilev, Isaac Albéniz et Paul Dukas.

Au printemps 1915, il est de retour à Madrid et achève son poème symphonique Noches en los jardines de España (Nuits dans les jardins d’Espagne) et compose son ballet, El Amor brujo (L’Amour sorcier) contenant la célèbre composition Danza ritual del fuego.

En 1917, séduit par la pantomime El Corregidor y la Molinera, Diaghilev demande à Manuel de Falla d’en faire un ballet, pour grand ensemble symphonique. Il le réalise sur un argument de María Lejárraga sous le titre El Sombrero de tres picos (Le Tricorne) en 1919, avec des décors et costumes crées par Pablo Picasso. En avril 1918, il préside le concert en hommage à Claude Debussy.

En 1921, Manuel de Falla se retire à Grenade, où il mène une vie solitaire. Sa santé devient précaire, ses créations se font rares. Il compose alors El retablo de Maese Pedro (Les Tréteaux de maître Pierre) d’après un épisode du Don Quichotte de Cervantes. Sa dernière œuvre achevée importante, est le Concerto pour clavecin (1923-1926), son oratorio L’Atlantide demeurera inachevé

En 1922, il collabore avec Federico García Lorca pour le concours de Cante Jondo (chant profond), organisé contre le déclin du chant flamenco. En 1939, bouleversé par la guerre civile espagnole, Manuel de Falla émigre en Argentine, où il meurt dans le dénuement.

GROUCHY (Emmanuel de)

Mémoire d'encres - Autographes du maréchal Grouchy

Mémoire d'encres - Documents signés d'Emmanuel de GROUCHY (1766-1847), général de la Révolution et maréchal d'Empire

Général de la Révolution et de l’Empire, maréchal d’Empire en 1815, comte de l’Empire, grand aigle de la Légion d’honneur et pair de France, le marquis Emmanuel de Grouchy, est né en 1766 à Paris et mort en 1847 à Saint-Étienne. Il compte parmi les fidèles de l’Empereur et, brillant officier de cavalerie, participe aux grandes batailles de la Révolution et à la plupart des campagnes napoléoniennes. L’histoire a néanmoins retenu son nom comme celui du « retardataire de Waterloo » lorsque, parti poursuivre Blücher avec 33 000 hommes, l’armée française l’attend en vain pendant toute la journée du 18 juin 1815, alors que la présence de ses hommes aurait pu inverser le cours de la bataille.

Grouchy est issu d’une famille normande d’ancienne noblesse. Il est par sa mère, le neveu de deux nobles de robe ayant joué un rôle important sous Louis XVI : Emmanuel Fréteau de Saint-Just, son parrain, et le président Dupaty. L’une des sœurs épousera le marquis de Condorcet et l’autre, Pierre Jean Georges Cabanis

En 1781, sous la Monarchie, il est promu lieutenant d’artillerie et, en 1782, capitaine de cavalerie lorsqu’éclate la Révolution. Le jeune officier adhère aux idées des révolutionnaires et démissionne de son poste dans l’armée royale. En 1791, face à la menace des coalisés sur la France, Grouchy décide de reprendre du service et, en 1792, est fait colonel de hussards au sein de l’armée du Centre. Il intègre l’armée des Alpes puis, comme chef d’Etat-major du général Hoche, se fait remarquer lors des guerres de Vendée.

En 1796, il suit Hoche lors de l’expédition menée en Irlande pour soutenir les rebelles contre le Royaume-Uni ; mais une violente tempête empêchera les forces révolutionnaires de débarquer. En 1799, sous les ordres du général Moreau, Grouchy est présent à la défaite de Novi, où il est blessé, puis fait prisonnier. Après un an de captivité, il est affecté dans l’armée de réserve et participe à la victoire de Moreau à Hohenlinden.

Sous l’Empire, un temps disgracié par Napoléon pour avoir été impliqué avec Moreau dans un complot visant le Premier Consul, il revient dans les grâces de l’Empereur et participe à la campagne d’Autriche en s’illustrant à Iéna. En 1807, il participe à la bataille d’Eylau et prend part à la fameuse charge des 80 escadrons ; il s’illustre quelques mois plus tard avec ses cavaliers à la bataille de Friedland.

En 1808, il reçoit le titre de comte d’Empire puis est affecté en Espagne, comme Gouverneur de Madrid. Il y réprime l’insurrection madrilène du 2 mai avec les soldats de Murat, puis combat à Wagram.

En 1812, Il participe à la campagne de Russie dans les rangs d’Eugène de Beauharnais. Il est blessé à la bataille de la Moskowa, puis dirige l’escadron sacré qui regroupe tous les officiers valides en charge de la protection de l’Empereur.

Après s’être un temps retiré sur ses terres, il revient comme commandant en chef de la cavalerie de la Grande Armée lors de la campagne de France, où il est grièvement blessé.

En 1815, il se rallie à Napoléon, de retour de l’ile d’Elbe et est fait maréchal de France le 15 avril. Il sera le dernier nommé des maréchaux.

Proscrit par le roi à la Seconde Restauration, Grouchy s’exile aux États-Unis. Il ne revient en France qu’en 1821 et s’éteint sous la monarchie de Juillet.

GUITRY (Sacha)

Sacha Guitry autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Sacha GUITRY (1885-1957), auteur dramatique, acteur et réalisateur

Auteur dramatique, acteur, metteur en scène et réalisateur, Alexandre Guitry, dit Sacha Guitry, naît à Saint-Pétersbourg en 1885 et meurt à Paris en 1957. Auteur prolifique, il écrit 124 pièces, dont beaucoup connaissent le succès et deviendront des classiques de théâtre français. Il réalise également 36 films, dont 17 sont tirés de son théâtre et 19 réalisés à partir de scénarios originaux.

Sacha Guitry a parfois défié la chronique mondaine – il a été marié 5 fois (avec Charlotte Lysès, Yvonne Printemps, Jacqueline Delubac, Geneviève de Sereville et Lana Marconi) – et professionnelle, ces deux aspects de sa carrière étant souvent entremêlés. Son comportement pendant les deux guerres mondiales fut également l’objet de commentaires. Parmi ses principales œuvres, on peut retenir :  Monsieur La Fontaine, Faisons un rêve, Le Roman d’un tricheurDésiréMon père avait raisonQuadrilleIls étaient neuf célibatairesSi Versailles m’était conté…  

Fils de Lucien Guitry, grand comédien de théâtre, très célèbre à son époque, et de Renée Delmas de Pont-Jest, Sacha Guitry se retrouve sur les planches dès l’âge de 5 ans. En 1902, il écrit sa première pièce, Le Page, qui sera représentée au théâtre des Mathurins grâce à Marguerite Deval. Il arrête ses études à dix-huit ans, pour embrasser la carrière à laquelle il aspire : le théâtre.

Lucien Guitry, qui dirige le théâtre de la Renaissance, lui fait faire ses débuts de comédien sous le pseudonyme de Jacques Lorcey, mais le père et le fils vont se fâcher et leur brouille durera plusieurs années.

En avril 1905 sa pièce Le KWTZ est créée au théâtre des Capucines, puis huit mois plus tard, Nono qui le révélera. Il en est à la fois auteur et comédien

En 1907, sa pièce La Clef subit un échec. En 1914, il écrit et interprète La Pèlerine écossaise et sa pièce Deux couverts est acceptée à la Comédie française. Sacha Guitry connait alors une période difficile du fait de soucis de santé qui l’empêchent de jouer et, une fois guéri, lorsque sa pièce La Jalousie est jouée aux Bouffes parisiens, l’œuvre est boudée par le public qui ne comprend pas qu’il soit sur scène alors qu’il devrait être mobilisé.

Il renoue avec le succès avec Jean de la Fontaine et Faisons un rêve, qui lance le comédien Raimu. Suit son film documentaire muet commenté sur scène par Guitry et Charlotte Lysès, Ceux de chez nous, qui rend hommage aux grands hommes de son temps, qu’il a réalisé dans le but de participer à l’effort patriotique. On y croise Anatole France, Claude Monet, Auguste Renoir, Camille Saint-Saëns, Auguste Rodin, Edgar Degas, etc.

En 1936, Sacha Guitry réalise Le Roman d’un tricheur, considéré comme l’un de ses chefs d’œuvre. En 1939, il renonce à l’Académie française, refusant d’abandonner son métier de comédien, et entre à l’Académie Goncourt.

Après la seconde guerre mondiale, au moment de l’épuration, Guitry est inculpé d’intelligence avec l’ennemi mais libéré par faute de preuve.

En 1954, il réalise Si Versailles m’était conté, qui suit l’histoire du château de Versailles à travers les personnages historiques qui y ont vécu ; servi par une pléiade d’acteurs célèbres, le film est un immense succès. Sur le même modèle, Si Paris nous était conté est réalisé l’année suivante.