PASTERNAK (Boris)

Autographe Boris Pasternak

Mémoire d'encres - Documents signés de Boris PASTERNAK (1890-1960), poète, romancier et traducteur

Poète, romancier et traducteur, Boris Leonidovitch Pasternak (Борис Леонидович Пастернак) est né en 1890 à Moscou et mort en 1960 à  à Peredelkino, près de cette même ville. Il est surtout connu pour son roman Le Docteur Jivago qui sera porté à l’écran par David Lean en 1965. Son œuvre comprend également le recueil Ma sœur, la vie et des traductions de Schiller, Shakespeare et du Faust de Goethe, qui sont considérées comme des références.

Fils d’un père professeur de dessin et illustrateur – il a notamment créé des illustrations pour les œuvres de Lermontov et Tolstoï – et d’une mère pianiste et professeur de musique, Boris Pasternak côtoie des personnalités majeures des arts et des lettres, tels Rilke et Tolstoï.

Après plusieurs années d’études à l’université de Saint-Pétersbourg, il publie des recueils de poèmes : Un Jumeau dans les Nuages (1914) et Par-dessus-les Obstacles (1917), puis accède à la notoriété en 1922 avec Ma sœur, la vie. Après la Première Guerre mondiale, il est également reconnu pour ses traductions de Schiller, Shelley, Shakespeare, Verlaine et Goethe

Pendant la seconde guerre mondiale, Pasternak publie d‘autres recueils de poésies : Sur les trains du matin (1943), Printemps (1944 ) et Espace terrestre (1945). En avril 1954, dix poèmes extraits du Docteur Jivago sont publiés dans la revue littéraire Знамя (Banderole).

En 1956, son roman historique Le Docteur Jivago, dont l’action se situe entre la révolution de 1917 et la Seconde Guerre mondiale, est considéré comme un rejet du socialisme et refusé par les éditeurs. La première édition en novembre 1957 sera italienne (Ed. Feltrinelli).

En 1958, en pleine guerre froide, la diffusion du roman en Europe et en russe est activement promue par la CIA, qui en fait imprimer 1000 exemplaires à La Haye et les fait distribuer dans les principales capitales européennes. L’œuvre lui vaut le prix Nobel de littérature, pour « sa réalisation importante à la fois dans la poésie lyrique contemporaine et dans le domaine de la grande tradition épique russe ».

Ce prix Nobel et la publicité faite autour du roman prennent une valeur politique et provoquent une violente campagne de rejet de la part de la presse soviétique ; Pasternak se trouve exclu de l’Union des écrivains et contraint de refuser le prix.
Le roman ne sera publié en URSS qu’en 1988 par le magazine овый мир (Nouveau monde), qui l’avait initialement refusé. Il est aujourd’hui intégré au programme scolaire russe.

En 1959, Pasternak débute l’écriture de son drame historique La Beauté aveugle (ou La Belle Aveugle) qui reste inachevé pour cause de maladie.

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SEGALEN (Victor)

Victor Segalen autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Victor SEGALEN (1878-1919), médecin, romancier, poète et ethnographe

Médecin de marine, romancier, poète et ethnographe, Victor Segalen naît en 1878 à Brest et meurt en 1919 à Huelgoat. Il se découvre une passion pour les voyages d’abord par ses fonctions dans la Marine. Il profite d’un séjour en Polynésie pour étudier la culture maorie et effectue ensuite plusieurs séjours en Chine, où il exerce comme médecin et mène des recherches archéologiques.

Parmi ses œuvres principales, on trouve Les Immémoriaux (1907) traitant de la culture maorie ainsi que des récits inspirés de ses voyages et missions archéologiques : Équipée. Voyage au pays du réel (1929), un roman, René Leys (1921) et son recueil de poésie, Stèles (1912).

Victor Segalen effectue sa scolarité en grande partie au collège des Jésuites de Brest et, en 1895, s’inscrit à la faculté des sciences, où il poursuit ses études de médecine. De 1897 à 1902, il étudie à l’École Principale du Service de Santé de la Marine à Bordeaux.

En 1899, il écrit A Dreuz An Arvor, qu’il présente au Mercure de France, où il rencontre Catulle Mendes, Joris-Karl Huysmans et Remy de Gourmont. Ceux-ci l’encouragent à publier ses premiers articles.

En septembre 1902, une fois diplômé, il est affecté en Polynésie comme médecin de marine de deuxième classe sur l’aviso La Durance (janvier 1913). Ses missions le conduisent notamment à Tahiti, d’où il rapporte les dernières œuvres de Paul Gauguin récemment décédé. Il en tirera un recueil consacré au peintre : Hommage à Gauguin, l’insurgé des Marquises. En 1904, il séjourne à Nouméa qui lui inspire Les Immémoriaux, publié sous le pseudonyme de Max-Anély.

En mai 1909, après s’être initié au chinois, Victor Segalen obtient son détachement en Chine ; il y entreprend une expédition de dix mois en compagnie de l’écrivain Gilbert de Voisins. En juillet 1913, l’expédition « Segalen-Lartigue-de Voisins » le conduit pendant 6.000km à travers la Chine, pour découvrir les monuments funéraires de la dynastie des Han.

Lorsque la guerre éclate, il est affecté à l’hôpital de Rochefort, puis à Brest, et repart en Chine en 1917 pour 15 mois avec pour mission de recruter des travailleurs destinés à remplacer les ouvriers combattant sur le front. Il explore pendant cette période la région de Nankin. Il est de retour à Brest en mars 1918 et y compose son poème Thibet.

De mai à juillet 1918, à l’hôpital maritime de Brest, il lutte contre l’épidémie de grippe espagnole ; la charge de travail le rend dépressif, il en tombe gravement malade et développe une « neurasthénie aiguë », pour laquelle il est soigné à Brest, puis au Val-de-Grâce. Après un court séjour en Algérie, il rejoint Huelgoat pour sa convalescence.

En mai 1919, Victor Segalen se blesse mortellement lors d’une promenade en forêt, son corps sans vie est découvert quarante-huit heures plus tard.

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VERDI (Giuseppe)

Giuseppe Verdi autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Giuseppe VERDI (1813-1901), compositeur

Compositeur romantique italien, Giuseppe Verdi naît en 1813 à Roncole et meurt à Milan en 1901. Son œuvre, composée essentiellement d’opéras, lui vaut d’être l’un des compositeurs d’opéras italiens les plus influents du XIXe siècle. Les opéras de Verdi sont parmi les plus chantés sur les scènes du monde entier, parmi les 26 opéras du maître, on trouve pour les plus célèbres : Nabucco, Rigoletto, La Traviata, Aida, Otello et Falstaff. Le compositeur fut également très engagé en politique, notamment en faveur de l’unification de l’Italie, aux côtés des politiciens Garibaldi et Cavour.

Verdi doit également sa renommée aux succès de ses nombreux airs facilement mémorisables, qui ont séduit un large public : La Dona e mobile dans Rigoletto, Le Libiamo dans La Traviata, les trompettes de la marche triomphale dans Aida, ou le Va, Pensiero chanté par le chœur des esclaves dans Nabucco.

Enfant de marchands, Giuseppe Verdi manifeste très tôt un véritable don pour la musique. Il débute dans le groupe philharmonique de la ville de Busseto et, à 18 ans, part s’installer à Milan. Il commence à composer ses premières œuvres, mais n’est pas accepté au conservatoire en raison de lacunes en piano. Il est alors pris en charge par le chef d’orchestre de La Scala, Vincenzo Lavigna et reçoit le soutien d’Antonio Barezzi, un notable local, dont il épousera la fille Margherita.

En 1836, de retour à Busseto, où il enseigne la musique et présente au théâtre lyrique de La Scala son premier opéra, Oberto, qui obtient un succès honorable. Après une période tragique marquée par la mort de ses deux enfants puis la mort de sa femme, il revient en 1842 avec Nabucco, son premier succès retentissant. En 1847, Verdi compose Macbeth, d’après Shakespeare, puis, en 1851, crée son opéra Rigoletto au théâtre de la Fenice à Venise. L’œuvre est inspirée de la pièce de Victor Hugo, Le roi s’amuse, les Vénitiens lui font un accueil triomphal.

Son implication par ses œuvres dans la politique italienne contribue à la réunification de l’Italie alors agitée par des troubles majeurs : le nord de l’Italie cherche à se libérer du joug autrichien, tandis les partisans de Garibaldi rêvent d’une république. Le Risorgimento va ainsi conduire l’Italie à son unification. Les opéras de Verdi, lorsqu’il est question de lutte pour la liberté, trouvent une forte résonance politique au sein du public.

En 1853, Verdi compose La Traviata, d’après La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas, fils. Après une première représentation difficile à la Fenice, la pièce y triomphe en 1854 et offre au compositeur une gloire internationale.

En 1871 est créée Aida au nouvel opéra du Caire, l’œuvre est commandée par le khédive égyptien, Ismaïl Pacha pour les fêtes d’inauguration du canal de Suez.

En 1893, après plus de vingt-cinq opéras mettant en scène des héros broyés par le destin, Giuseppe Verdi revient au comique avec Falstaff. Le compositeur a alors 80 ans et meurt huit ans plus tard à Milan.

FALLA (Manuel de)

Mémoire d'encres - Autographe de Manuel de Falla

Mémoire d'encres - Documents signés de Manuel de FALLA (1874-1946), compositeur

Compositeur espagnol, Manuel de Falla est né en 1874 à Cadix et mort en 1946 à Alta Gracia (Argentine). Il a composé des musiques de scène et des œuvres vocales, mais aussi des pièces pour musique de chambre et pour piano, illustrant souvent l’héritage musical de son pays natal. Parmi ses œuvres majeures figurent ses opéras La Vie brève, Le Retable de Maître Pierre ainsi que des ballets : L’Amour sorcier, Le Tricorne ; on lui doit également un Concerto pour clavecin.

Quatrième enfant d’un commerçant originaire de Valence et d’une mère d’ascendance catalane, il commence à jouer du piano avec sa mère, puis avec un professeur particulier local. Dès l’âge de dix ans, il joue dans des ensembles de musique de chambre.

En 1890, Manuel de Falla étudie le piano avec Alejandro Odero et l’harmonie et le contrepoint avec Enrique Broca. Il commence à interpréter ses propres œuvres : Nocturno et Mazurka pour piano ou Melodía et Romanza pour violoncelle et piano. Il devient l’élève de José Tragó, ce qui lui ouvre les portes du Conservatoire royal de Madrid. En 1899, il remporte un premier prix de piano. En 1901, il étudie la composition au conservatoire de Madrid et compose La Vida breve (La Vie brève) en 1904. Cet opéra reçoit le prix de l’Académie royale des beaux-arts en 1905, ce premier succès va lancer sa carrière.

En 1907, Manuel de Falla rejoint Paris, où il se lie avec de nombreux musiciens : Claude DebussyMaurice Ravel, Igor Stravinsky, Florent Schmitt, Sergei Diaghilev, Isaac Albéniz et Paul Dukas.

Au printemps 1915, il est de retour à Madrid et achève son poème symphonique Noches en los jardines de España (Nuits dans les jardins d’Espagne) et compose son ballet, El Amor brujo (L’Amour sorcier) contenant la célèbre composition Danza ritual del fuego.

En 1917, séduit par la pantomime El Corregidor y la Molinera, Diaghilev demande à Manuel de Falla d’en faire un ballet, pour grand ensemble symphonique. Il le réalise sur un argument de María Lejárraga sous le titre El Sombrero de tres picos (Le Tricorne) en 1919, avec des décors et costumes crées par Pablo Picasso. En avril 1918, il préside le concert en hommage à Claude Debussy.

En 1921, Manuel de Falla se retire à Grenade, où il mène une vie solitaire. Sa santé devient précaire, ses créations se font rares. Il compose alors El retablo de Maese Pedro (Les Tréteaux de maître Pierre) d’après un épisode du Don Quichotte de Cervantes. Sa dernière œuvre achevée importante, est le Concerto pour clavecin (1923-1926), son oratorio L’Atlantide demeurera inachevé

En 1922, il collabore avec Federico García Lorca pour le concours de Cante Jondo (chant profond), organisé contre le déclin du chant flamenco. En 1939, bouleversé par la guerre civile espagnole, Manuel de Falla émigre en Argentine, où il meurt dans le dénuement.

GROUCHY (Emmanuel de)

Mémoire d'encres - Autographes du maréchal Grouchy

Mémoire d'encres - Documents signés d'Emmanuel de GROUCHY (1766-1847), général de la Révolution et maréchal d'Empire

Général de la Révolution et de l’Empire, maréchal d’Empire en 1815, comte de l’Empire, grand aigle de la Légion d’honneur et pair de France, le marquis Emmanuel de Grouchy, est né en 1766 à Paris et mort en 1847 à Saint-Étienne. Il compte parmi les fidèles de l’Empereur et, brillant officier de cavalerie, participe aux grandes batailles de la Révolution et à la plupart des campagnes napoléoniennes. L’histoire a néanmoins retenu son nom comme celui du « retardataire de Waterloo » lorsque, parti poursuivre Blücher avec 33 000 hommes, l’armée française l’attend en vain pendant toute la journée du 18 juin 1815, alors que la présence de ses hommes aurait pu inverser le cours de la bataille.

Grouchy est issu d’une famille normande d’ancienne noblesse. Il est par sa mère, le neveu de deux nobles de robe ayant joué un rôle important sous Louis XVI : Emmanuel Fréteau de Saint-Just, son parrain, et le président Dupaty. L’une des sœurs épousera le marquis de Condorcet et l’autre, Pierre Jean Georges Cabanis

En 1781, sous la Monarchie, il est promu lieutenant d’artillerie et, en 1782, capitaine de cavalerie lorsqu’éclate la Révolution. Le jeune officier adhère aux idées des révolutionnaires et démissionne de son poste dans l’armée royale. En 1791, face à la menace des coalisés sur la France, Grouchy décide de reprendre du service et, en 1792, est fait colonel de hussards au sein de l’armée du Centre. Il intègre l’armée des Alpes puis, comme chef d’Etat-major du général Hoche, se fait remarquer lors des guerres de Vendée.

En 1796, il suit Hoche lors de l’expédition menée en Irlande pour soutenir les rebelles contre le Royaume-Uni ; mais une violente tempête empêchera les forces révolutionnaires de débarquer. En 1799, sous les ordres du général Moreau, Grouchy est présent à la défaite de Novi, où il est blessé, puis fait prisonnier. Après un an de captivité, il est affecté dans l’armée de réserve et participe à la victoire de Moreau à Hohenlinden.

Sous l’Empire, un temps disgracié par Napoléon pour avoir été impliqué avec Moreau dans un complot visant le Premier Consul, il revient dans les grâces de l’Empereur et participe à la campagne d’Autriche en s’illustrant à Iéna. En 1807, il participe à la bataille d’Eylau et prend part à la fameuse charge des 80 escadrons ; il s’illustre quelques mois plus tard avec ses cavaliers à la bataille de Friedland.

En 1808, il reçoit le titre de comte d’Empire puis est affecté en Espagne, comme Gouverneur de Madrid. Il y réprime l’insurrection madrilène du 2 mai avec les soldats de Murat, puis combat à Wagram.

En 1812, Il participe à la campagne de Russie dans les rangs d’Eugène de Beauharnais. Il est blessé à la bataille de la Moskowa, puis dirige l’escadron sacré qui regroupe tous les officiers valides en charge de la protection de l’Empereur.

Après s’être un temps retiré sur ses terres, il revient comme commandant en chef de la cavalerie de la Grande Armée lors de la campagne de France, où il est grièvement blessé.

En 1815, il se rallie à Napoléon, de retour de l’ile d’Elbe et est fait maréchal de France le 15 avril. Il sera le dernier nommé des maréchaux.

Proscrit par le roi à la Seconde Restauration, Grouchy s’exile aux États-Unis. Il ne revient en France qu’en 1821 et s’éteint sous la monarchie de Juillet.

GUITRY (Sacha)

Sacha Guitry autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Sacha GUITRY (1885-1957), auteur dramatique, acteur et réalisateur

Auteur dramatique, acteur, metteur en scène et réalisateur, Alexandre Guitry, dit Sacha Guitry, naît à Saint-Pétersbourg en 1885 et meurt à Paris en 1957. Auteur prolifique, il écrit 124 pièces, dont beaucoup connaissent le succès et deviendront des classiques de théâtre français. Il réalise également 36 films, dont 17 sont tirés de son théâtre et 19 réalisés à partir de scénarios originaux.

Sacha Guitry a parfois défié la chronique mondaine – il a été marié 5 fois (avec Charlotte Lysès, Yvonne Printemps, Jacqueline Delubac, Geneviève de Sereville et Lana Marconi) – et professionnelle, ces deux aspects de sa carrière étant souvent entremêlés. Son comportement pendant les deux guerres mondiales fut également l’objet de commentaires. Parmi ses principales œuvres, on peut retenir :  Monsieur La Fontaine, Faisons un rêve, Le Roman d’un tricheurDésiréMon père avait raisonQuadrilleIls étaient neuf célibatairesSi Versailles m’était conté…  

Fils de Lucien Guitry, grand comédien de théâtre, très célèbre à son époque, et de Renée Delmas de Pont-Jest, Sacha Guitry se retrouve sur les planches dès l’âge de 5 ans. En 1902, il écrit sa première pièce, Le Page, qui sera représentée au théâtre des Mathurins grâce à Marguerite Deval. Il arrête ses études à dix-huit ans, pour embrasser la carrière à laquelle il aspire : le théâtre.

Lucien Guitry, qui dirige le théâtre de la Renaissance, lui fait faire ses débuts de comédien sous le pseudonyme de Jacques Lorcey, mais le père et le fils vont se fâcher et leur brouille durera plusieurs années.

En avril 1905 sa pièce Le KWTZ est créée au théâtre des Capucines, puis huit mois plus tard, Nono qui le révélera. Il en est à la fois auteur et comédien

En 1907, sa pièce La Clef subit un échec. En 1914, il écrit et interprète La Pèlerine écossaise et sa pièce Deux couverts est acceptée à la Comédie française. Sacha Guitry connait alors une période difficile du fait de soucis de santé qui l’empêchent de jouer et, une fois guéri, lorsque sa pièce La Jalousie est jouée aux Bouffes parisiens, l’œuvre est boudée par le public qui ne comprend pas qu’il soit sur scène alors qu’il devrait être mobilisé.

Il renoue avec le succès avec Jean de la Fontaine et Faisons un rêve, qui lance le comédien Raimu. Suit son film documentaire muet commenté sur scène par Guitry et Charlotte Lysès, Ceux de chez nous, qui rend hommage aux grands hommes de son temps, qu’il a réalisé dans le but de participer à l’effort patriotique. On y croise Anatole France, Claude Monet, Auguste Renoir, Camille Saint-Saëns, Auguste Rodin, Edgar Degas, etc.

En 1936, Sacha Guitry réalise Le Roman d’un tricheur, considéré comme l’un de ses chefs d’œuvre. En 1939, il renonce à l’Académie française, refusant d’abandonner son métier de comédien, et entre à l’Académie Goncourt.

Après la seconde guerre mondiale, au moment de l’épuration, Guitry est inculpé d’intelligence avec l’ennemi mais libéré par faute de preuve.

En 1954, il réalise Si Versailles m’était conté, qui suit l’histoire du château de Versailles à travers les personnages historiques qui y ont vécu ; servi par une pléiade d’acteurs célèbres, le film est un immense succès. Sur le même modèle, Si Paris nous était conté est réalisé l’année suivante.

 

ANNUNZIO (Gabriele d’)

Gabriele D'Annunzio - Lettres autographes

Mémoire d'encres - Documents signés de Gabriele d'ANNUNZIO (1863-1938), romancier, dramaturge, poète et homme politique

Romancier, auteur dramatique, poète et homme politique, Gabriele D’Annunzio, prince de Montenevoso, est né Francesco Rapagnetta à Pescara en 1863 et meurt à Gardone Riviera en 1938. Il est l’auteur de plusieurs œuvres à succès, dont ses romans L’enfant de volupté et Le Feu ainsi que sa pièce Francesca de Rimini. Installé en France de 1910 à 1915, il est célèbre pour ses œuvres mais aussi pour son mode de vie raffiné et mondain, ses nombreuses relations amoureuses et son penchant pour le luxe.

Élève au lycée Cicognini de Prato, en Toscane, il publie son premier recueil de poèmes Primo Vere à l’âge de seize ans. En 1882, il s’inscrit à l’université La Sapienza à Rome et écrit des articles littéraires pour la presse locale.

En 1886, il rassemble ses nouvelles dans un recueil intitulé San Pantaleone et écrit Canto Nuovo et Terra Vergine (1882), L’Intermezzo di Rime (1883) et Il Libro delle Vergini (1884). La critique littéraire nationale et internationale le remarque lorsqu’il publie ses premiers romans : L’enfant de volupté (1889), L’Innocent (1891) et Episcopo et Cie (1892).

De 1897 à 1900, Gabriele D’Annunzio siège à la chambre des députés dans le groupe des indépendants et fait paraître une nouvelle série de romans, Les Vierges aux rochers (1899), Le Feu (1900) et La Fille de Jorio (1904) et la tragédie La Ville morte (1898), qu’il écrit pour Sarah Bernhardt.

En 1910, poursuivi par ses créanciers pour des dettes colossales, il s’installe en France, essentiellement à Arcachon, à la villa Saint-Dominique, dit Le Moulleau.

En 1911, D’Annunzio collabore avec Claude Debussy, Ida Rubinstein et Léo Baskt pour Le Martyre de Saint Sébastien. En 1913, il écrit La Pisanelle ou la mort parfumée sur une musique de Rimskij-Korsakov, toujours avec Ida Rubinstein et Leo Bakst pour la mise en scène et les décors.

Losqu’éclate la Première Guerre mondiale, il retourne en Italie et se range du côté des militants réclamant l’entrée en guerre de l’Italie dans le camp allié. Il est engagé volontaire dans l’aviation et sera blessé à l’œil lors d’un accident.

D’Annunzio prend alors le contrôle de la ville de Fiume, occupée par les Britanniques, les Français et les Américains, qu’il gouvernera un temps, la ville devenant l’État libre de Fiume reconnu par le traité de Rapallo en 1920, avant que l’Etat italien ne s’en empare en 1921.

Il renonce ensuite à ses aspirations politiques et revient à l‘écriture. Il se consacre aussi à sa propriété, Le Vittoriale, offerte par Mussolini, qu’il meuble et décore avec faste. Il s’investit dans la promotion publicitaire de la Riviera des lacs et des sports nautiques. En 1931, est inaugurée la Coppa dell oltranza (Coupe de l’Outrance), une épreuve motonautique disputée face au Vittoriale qui attire les foules et les célébrités, dont les futuristes de Marinetti.

En 1933/34, luttant contre le nazisme montant, D’Annunzio s’oppose au rapprochement de l’Italie avec l’Allemagne. Le 30 septembre 1937, lors de sa dernière rencontre avec Mussolini, il tente en vain de le dissuader de se rallier à Adolf Hitler.

BOUDIN (Eugène)

Mémoire d'encres - Autographe d'Eugène Boudin

Mémoire d'encres - Documents signés d'Eugène BOUDIN (1824-1898), peintre, précurseur de l'impressionnisme

Le peintre Eugène Boudin naît à Honfleur en 1824 et meurt à Deauville en 1898. Célèbre pour ses marines, il est considéré comme l’un des précurseurs de l’impressionnisme et l’un des premiers peintres français à saisir les paysages à l’extérieur d’un atelier. Pratiquement autodidacte, il commence par peindre quelques portraits et surtout des natures mortes ; dans le courant des années 1860, avec le développement du tourisme balnéaire sous le Second Empire, il ouvre la voie à la peinture de plein air et à l’impressionnisme. Corot le surnommait « le roi des ciels ».

Eugène Boudin est né d’un père marin sur la liaison Le Havre-Hambourg. En 1835, sa famille s’installe au Havre et à 10 ans, il travaille comme mousse sur un bateau. À 12 ans, il devient commis chez un imprimeur, puis chez un papetier et fonde à 20 ans sa propre papèterie. Son commerce est fréquenté par nombre d’artistes, notamment Constant Troyon et Jean-François Millet, ce dernier l’encourage à apprendre la peinture.

En 1846, il abandonne la papèterie, s’inscrit à l’École municipale de dessin du Havre et, en 1848, voyage en Belgique et aux Pays-Bas, où il découvre les grands maîtres flamands et néerlandais.

En juin 1851, Eugène Boudin arrive à Paris et entre dans l’atelier du peintre Eugène Isabey ainsi qu’au musée du Louvre comme copiste. Il fait de nombreux voyages à partir de 1855 ; la première exposition Boudin a lieu à Paris en 1857.

En 1858, il rencontre Claude Monet, tout jeune caricaturiste, puis Johan Jongkind qu’il initiera à la peinture sur le motif, notamment lors des séjours à la ferme Saint-Siméon à Honfleur, où se retrouvent régulièrement de nombreux autres peintres parisiens et normands L’influence de Boudin sur Monet sera déterminante.

En 1859, le peintre expose pour la première fois au salon annuel organisé par l’Académie des Beaux-arts. Il présente une scène de genre bretonne, Le pardon à Sainte-Anne-la-Palud, qui attire l’attention de Charles Baudelaire. La même année, il fait la rencontre Gustave Courbet.

Au début des années 1860, apparaît la mode des bains de mer. L’aristocratie et la haute bourgeoisie parisiennes se rendent alors l’été sur la côte normande. Deauville et Trouville deviennent sous l’influence du duc de Morny, neveu de Napoléon III, des stations très prisées. Boudin commence alors à réaliser des tableaux saisis sur le motif, immortalisant cet art de vivre. En 1868, il organise une vente publique de ses œuvres, qui est un succès et donne lieu à des critiques élogieuses, notamment d’Émile Zola.

En 1874, le peintre participe à la Première exposition des peintres impressionnistes, à Paris. En 1880, Durand-Ruel lui achète toute sa production et cette nouvelle aisance financière lui permet de voyager en Belgique, aux Pays-Bas et en Italie.

À partir de 1890, Eugène Boudin séjourne, chaque hiver, dans le Midi, où le climat plus favorable à sa santé lui permet de travailler régulièrement en plein-air. En 1891, il séjourne à Saint-Valery et représente la ville et la baie dans une soixantaine de tableaux.

DUFY (Raoul)

Raoul Dufy

Mémoire d'encres - Documents signés de Raoul DUFY (1877-1953), peintre, illustrateur, graveur et décorateur

Dessinateur, peintre, céramiste et créateur de tissus, Raoul Dufy est né en 1877 au Havre et meurt à Forcalquier en 1953. Il exerce ses talents dans de multiples domaines : peinture, gravure ou arts décoratifs, comme dans la création de tissus pour des couturiers majeurs des Années Folles. Il s’est intéressé à de nombreux styles artistiques (impressionnisme, fauvisme, cubisme), avant de définir un style plus personnel après 1915. Raoul Dufy a produit une œuvre abondante, soit deux mille peintures, quatre mille aquarelles, de nombreux dessins, gravures, illustrations, céramiques, etc.

Il est l’ainé d’une famille modeste et doit interrompre ses études à l’âge de quatorze ans pour travailler comme comptable chez un importateur de café du Havre. Il suit en parallèle les cours du soir de Charles Lhuillier, à l’École municipale des Beaux-Arts du Havre, où il rencontre Othon Friez et Georges Braque. Dès 1895, Dufy réalise des aquarelles sous l’influence artistique des impressionnistes et notamment celle d’Eugène Boudin (La Plage de Sainte-Adresse).

En 1900, il intègre l’École des beaux-arts de Paris, où il retrouve son ami Othon Friesz et participe l’année suivante au Salon des artistes français ; il expose également ses œuvres à la galerie de Berthe Weil à Montmartre. Après le Salon d’automne de 1905, il se tourne vers le fauvisme, inspiré par Henri Matisse et André Derain (Vieilles maisons sur le bassin de Honfleur, La Rue pavoisée).

En 1908, Dufy découvre Marseille et l’Estaque, il abandonne le fauvisme et s’intéresse au cubisme de Georges Braque et Paul Cezanne (Arbres à L’Estaque, La Grande Baigneuse). Il développe aussi son talent pour la gravure sur bois et illustre Le Bestiaire de Guillaume Apollinaire (1907).

En 1910, après sa rencontre avec le styliste Paul Poiret, il se lance dans la création de motifs pour les tissus de mode et de décoration. Dufy fonde avec lui l’atelier « La Petite Usine », où il réalise ses premiers tissus imprimés en transposant les motifs de ses gravures. Il signe en 1912 un contrat avec la firme de soieries lyonnaise, Bianchini-Férier, fabricant de tissus de luxe destinés à l’ameublement et à l’habillement féminin. Raoul Dufy en sera le directeur artistique jusqu’en 1928 et concevra près de 4000 projets, stylisant son iconographie à partir de thèmes floraux, d’imageries orientales et exotiques alors en vogue, autour d’éléphants, tigres, panthères et oiseaux des îles.

Pour ce qui est des grands décors muraux, Dufy crée, entre autres, les panneaux de la villa « L’Altana » du banquier Weissweiller à Antibes (1929), le décor de la salle à manger du docteur Paul Viard (1933), avant de réaliser pour l’Exposition de 1937, en collaboration avec son frère Jean Dufy, l’immense fresque de 250 panneaux, La Fée Électricité. Suivront le panorama La Seine, de Paris à la mer, dans le bar-fumoir du théâtre de Chaillot (1938), les grands triptyques de la singerie du jardin des Plantes (1939) et des décors pour le Théâtre-Français.

En 1949, Raoul Dufy illustre Les Nourritures terrestres d’André Gide, puis l’année suivante L’Herbier de Colette.

BALZAC (Honoré de)

Autographes d'Honoré de Balzac

Mémoire d'encres - Documents signés d'Honoré de BALZAC (1799-1850), romancier et dramaturge

Romancier et dramaturge, mais aussi journaliste et critique littéraire, Honoré de Balzac naît à Tours en 1799 et meurt à Paris en 1850. Après une première période consacrée sans succès au théâtre et au métier d’imprimeur, il vit d’écrits alimentaires qu’il signe de différents pseudonymes.
À partir de 1832, après le succès de La Peau de chagrin, Balzac se consacre à son œuvre majeure, La Comédie humaine, entreprise titanesque qui regroupe 90 romans réalistes, fantastiques ou philosophiques, contes, nouvelles, essais ou études analytiques, parmi lesquels Eugénie Grandet, Le Lys dans la vallée, Le Père Goriot Le Colonel Chabert et Les  Illusions perdues. L’écrivain y décrit avec réalisme les rouages de la société contemporaine selon un vaste cycle romanesque mettant en scène une série de personnages récurrents.

Issu d’un milieu bourgeois et né sous le nom d’Honoré Balzac, il souffre de l’indifférence d’une mère et découvre en 1804 la solitude dans une pension de Vendôme. Il est alors très proche de sa sœur cadette, Laure, future Madame Surville, qui publiera plus tard sa biographie (1858).

En 1814, la famille s’installe à Paris. Balzac y étudie le droit et devient clerc de notaire. En 1819, bachelier en droit, il refuse de poursuivre ses études de notaire et se consacre à la littérature.

Dès 1820, Balzac rédige ses premières œuvres. Il se concentre sur le théâtre et étudie la révolution anglaise dans sa pièce Cromwell qui reçoit un accueil mitigé, comme la plupart de ses autres pièces qui ne seront jamais jouées.

sEn 1828, après la faillite de son entreprise d’édition, Balzac revient à l’écriture. L’année suivante, il publie un roman politco-militaire, Les Chouans, premier de ses ouvrages signés « Honoré Balzac », la particule n’étant ajoutée qu’après la mort de son père, pour la publication de L’Auberge Rouge (1831).

Il édite cette même année La Physiologie du mariage qui remporte un vif succès auprès de la gent féminine et lui ouvre les portes des salons littéraires, notamment celui de Juliette Récamier, où il rencontre Alexandre Dumas et Victor Hugo. Il devient à cette époque l’ami d’Émile de Girardin et de son épouse Delphine, dont il fréquente également le salon.

En 1831, Balzac publie La Peau de chagrin qui sera son premier grand succès. Commence alors l’aventure de La Comédie Humaine, titre sous lequel Balzac regroupera un ensemble de plus de 90 ouvrages dont l’écriture s’échelonne de 1831 jusqu’à sa mort.

La Comédie humaine est organisée en trois divisions : études de mœurs, études philosophiques et études analytiques. Après La Peau de Chagrin, il fait paraître, pour citer les principales œuvres, Le Curé de Tours (1832), Eugénie Grandet (1833), Le Père Goriot et Le Colonel Chabert (1835), Le Lys dans la vallée (1836), Illusions perdues (1837-1843), La Cousine Bette (1846), Le Cousin Pons (1847), etc.

Le Père Goriot, commencé en 1834, marque une étape importante, inaugurant le principe du retour des personnages, une des innovations majeures de l’œuvre.

En 1832 avait débuté sa correspondance avec Eve Hanska, une admiratrice polonaise. En 1843, suite au décès de son mari, Balzac lui rend de fréquentes visites à Saint-Pétersbourg. Cette série de voyages réduit sa production littéraire et contribue à l’épuiser physiquement.

En 1848, Balzac échoue une fois de plus à entrer à l’Académie française et part retrouver Mme Hanska qu’il épouse en 1850. Le 18 août 1850, Honoré de Balzac décède à Paris, rue Fortunée, après de nombreuses crises cardiaques, épuisé par son ardeur au travail et ses excès.