Abbé Henri Grégoire autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de l'abbé GRÉGOIRE (1750-1831), prêtre catholique et homme politique

Prêtre catholique, évêque constitutionnel et homme politique, Henri Grégoire, dit l’Abbé Grégoire, naît en 1750 à Vého près de Lunéville et meurt en 1831 à Paris. Il est l’une des figures emblématiques de la Révolution française. Évêque, député, membre du conseil des Cinq-Cents, sénateur, membre fondateur de l’Institut de France, il passe à la postérité comme un d’homme d’Église inébranlable face à la Convention, à Napoléon, puis à Louis XVIII.

Dès l’âge de 8 ans, Henri Grégoire étudie les saintes Écritures, les mathématiques, la géométrie et la Grammaire générale de Port-Royal, il découvre Racine et Pascal. Il poursuit sa formation, de 1769 à 1771, au collège jésuite de Nancy et au séminaire de Metz tenu par les Lazaristes ; il reçoit le prix de l’Académie de Nancy pour son Éloge de la poésie (1773).

En 1774, il entre au séminaire de Metz, est ordonné prêtre en 1775 et manifeste toujours une grande curiosité intellectuelle. Il parle plusieurs langues, s’intéresse à l’agronomie, à la pédagogie, à l’économie, mais aussi au fonctionnement démocratique de la Confédération suisse. En 1778, la Société philanthropique et charitable de Nancy dont il est membre lance un concours sur l’amélioration du sort des juifs, il rédige alors son Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.
En 1787, l’Abbé Grégoire prend part à un mouvement syndicaliste lorrain revendiquant une hausse du revenu des curés et, en 1789, est élu député du clergé aux États généraux, avant de se rallier au Tiers état ; à l’Assemblée Constituante, il réclame l’abolition des privilèges et de l’esclavage et prône le suffrage universel.

En 1790, il prête serment à la Constitution civile du clergé et est à l’origine de l’émancipation des juifs français par la reconnaissance des droits civiques et politiques qui leurs sont accordés (décret de 1791). Un an plus tard, il est élu Évêque constitutionnel du Loir-et-Cher, diocèse qu’il administre pendant dix ans.

En 1793, l’Abbé Grégoire participe aux débats de la Convention sur la promulgation de l’abolition de l’esclavage et se prononce en faveur de l’instruction des anciens esclaves. L’année suivante, il participe à la création du Conservatoire national des Arts et Métiers, du Bureau des longitudes et de l’Institut de France dont il sera membre jusqu’en 1816.
Continuant à siéger en habit ecclésiastique pendant la Terreur, il condamne la politique de déchristianisation de 1793 et 1794 et contribue à la sauvegarde de certains lieux de culte, comme la basilique de Saint-Denis ; il invente à cette occasion le terme « vandalisme ». Devant la Convention, l’Abbé Grégoire prononce sous les huées son discours demandant la liberté pour les cultes et la réouverture des églises.

De 1795 à 1798, il est membre du Conseil des Cinq-Cents et, en 1800, intègre le Corps législatif. En 1802, élu sénateur, il s’oppose à Napoléon et démissionne de son évêché après le Concordat. Il est député de l’Isère en 1819, mais les ultraroyalistes l’empêcheront de siéger.