Anatole France autographe Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents signés d'Anatole FRANCE (1844-1924), écrivain et critique littéraire, prix Nobel de littérature

Écrivain et critique littéraire parmi les plus importants sous la Troisième République, Anatole France est né en 1844 à Paris et mort à Saint-Cyr-sur-Loire en 1924. Il devint l’une des consciences les plus emblématiques de son temps, s’engageant en faveur de nombreuses causes sociales et politiques au début du XXe siècle. Il recevra le prix Nobel de littérature en 1921 pour l’ensemble de son œuvre.

Fils de libraire, il est remarqué très tôt pour ses compositions, dont La Légende de Ste Radegonde. En 1866, il travaille avec Leconte de Lisle comme bibliothécaire au Sénat et collabore à diverses revues. Il rédige notamment des chroniques littéraires pour le journal Le Temps et fera partie du groupe du Parnasse à partir de 1867.

En 1876, il publie Les Noces Corinthiennes chez Lemerre, éditeur pour lequel il rédige de nombreuses préfaces pour des classiques (Molière, par exemple) ainsi que pour Charavay ; certaines de ces préfaces seront réunies dans Le génie latin.

En 1881, Anatole France s’oriente vers le roman et connaît son premier succès public à 37 ans avec Le crime de Sylvestre Bonnard, couronné par l’Académie française, puis Balthasar, premier recueil de nouvelles. En 1896, il est élu à l’Académie française.

Entre 1897 et 1901, il se consacre à l’écriture de son Histoire contemporaine, dans laquelle il décrit, en quatre volumes, les problématiques de son époque. Son engagement dreyfusard se manifeste dans ces quatre tomes, à travers la chronique d’une préfecture de province. C’est dans cette œuvre qu’il forge les termes xénophobe et trublion.

Lors de l’affaire Dreyfus., il est l’un des premiers à signer avec Émile Zola, au lendemain de la publication de J’accuse, en 1898, la pétition dite « des intellectuels » demandant la révision du procès. Il quitte L’Écho de Paris, antirévisionniste, et en 1899 rejoint Le Figaro.

Il participe au Salon de Madame Arman de Caillavet, célèbre salon littéraire de la Troisième République ; elle deviendra son égérie et lui inspirera Thaïs (1890) et Le Lys rouge (1894).

En juillet 1898, Anatole France rend sa Légion d’honneur par solidarité avec Émile Zola. De 1900 à 1916, il refuse de siéger sous la Coupole et participe à la fondation de la Ligue des droits de l’homme.

Anatole France, tout en adhérant aux idées socialistes, se tient à l’écart des partis politiques, ce dont témoignent ses romans pessimistes sur la nature humaine, tels L’Île des Pingouins (1908), critique du monde politique professionnel, et Les dieux ont soif (1912).

Devenu un proche de Jean Jaurès, il préside en 1904 une manifestation du Parti socialiste français au Trocadéro. Il collabore à L’Humanité, en y publiant Sur la pierre blanche. Proche de la SFIO, il deviendra ensuite critique envers le P.C.F.

S’il écrit un Salut aux soviets, dans L’Humanité en 1922, il protestera contre les premiers procès faits aux socialistes révolutionnaires et, à partir de décembre 1922, sera exclu de toute collaboration aux journaux communistes.