Juliette Drouet lettre autographe signée Mémoire d'encres

Mémoire d'encres - Documents autographes signés de Juliette DROUET (1806-1883), actrice, maîtresse de Victor Hugo

Actrice de profession, Juliette Drouet (Julienne Joséphine Gauvain) est née à Fougères en 1806 et morte à Paris en 1883. Elle est passée à la postérité pour avoir été la maîtresse de Victor Hugo pendant près de 50 ans.

Elle devient, vers 1825, la maîtresse du sculpteur James Pradier, sur le conseil duquel elle débute en 1828 une carrière de comédienne au Théâtre du Parc de Bruxelles, puis à Paris. Elle prend à cette époque le nom de Drouet, qui est celui de son oncle. Actrice sans véritable talent, mais d’une beauté éclatante, elle séduit notamment le comte Anatole Demidoff, prince russe qui l’entretient richement et lui fait découvrir l’Italie.

En 1833, Victor Hugo la remarque dans le rôle de la princesse Négroni dans Lucrèce Borgia. Elle devient sa maîtresse et, à la demande d’Hugo, abandonne sa carrière théâtrale et ses amitiés pour se consacrer uniquement à lui et à leur amour. Hugo l’installera dans différents domiciles dans lesquels elle doit se tenir cloîtrée, toujours à proximité du domicile conjugal qu’il partage avec Adèle Foucher, de façon à faciliter leurs rencontres. Leur liaison est affichée et notoire, y compris de l’épouse du poète et de leurs enfants.

Victor Hugo, aura par ailleurs de nombreuses autres aventures, notamment avec Léonie d’Aunet, avec qui il entretiendra une liaison de 1844 à 1851, ou encore avec l’actrice Alice Ozy en 1847.

À la mort la fille de Juliette et de Pradier, Claire, alors âgée de vingt ans, Victor Hugo mène le cortège funèbre avec le père de la jeune défunte. Juliette n’a pas la force d’assister aux obsèques.

Juliette Drouet aide Hugo au moment du coup d’État lorsque, recherché par la police, il doit fuir la France pour aller en Belgique, sous le nom d’emprunt de Lanvin. En 1852, elle accompagne son illustre amant dans son exil à Jersey ; puis en 1855 à Guernesey, mais sans partager son toit. Il lui loue une petite maison à portée de vue.

Elle lui écrira, toute sa vie durant, un total de plus de 20 000 lettres, ou de simples mots, qu’elle baptise du nom de restitus, pour lui dire son amour et son admiration ou, simplement, lui confier son quotidien, obéissant en cela à la demande d’Hugo qui avait exigé d’elle qu’elle lui écrive deux fois par jour. Ces échanges épistolaires, souvent à sens unique, sont les témoignages de la passion dévorante de Juliette pour celui qu’elle surnommait affectueusement Monsieur Toto.