Mémoire d'encres - Autographe de Madame de La Fayette

Mémoire d'encres - Documents signés de Madame de LA FAYETTE (1634-1693), femme de lettres

Femme de lettres appartenant au mouvement classique des « Précieuses », Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette naît en 1634 à Paris et meurt en 1693 dans la même ville. Figure majeure des femmes d’avant-garde qui participent à l’émergence des femmes de lettres, Madame de La Fayette est surtout connue pour son œuvre à succès La Princesse de Clèves, mais aussi pour La Princesse de Montpensier.

Issue d’une famille aisée proche du cardinal de Richelieu, elle devient en 1650 dame d’honneur de la reine Anne d’Autriche. Elle acquiert une éducation littéraire raffinée et est introduite dans les salons parisiens, tels ceux de Madame de Rambouillet ou de la marquise de Plessis-Bellière. Elle fait la connaissance de la Marquise de Sévigné avec qui elle entretiendra une profonde amitié jusqu’à sa mort.

En 1655, elle épouse François Motier, comte de La Fayette, puis ouvre à Paris son propre salon littéraire dans son somptueux hôtel particulier, rue de Vaugirard, dans lequel elle reçoit les grandes figures de son temps.

Elle côtoie le duc La Rochefoucauld qui l’accompagne dans les cercles littéraires, elle y fait notamment la connaissance de Racine et Boileau. Parmi ses relations intimes figurent également Henriette d’Angleterre, future duchesse d’Orléans, qui lui demande de devenir sa biographe, mais aussi des hommes de lettres : le Grand Arnauld, Pierre-Daniel Huet dont le Traité de l’origine des romans sera publié en préface de son Zaïde, le poète Jean Regnault de Segrais et Gilles Ménage, auteur mondain.

Sur les encouragements de Segrais et de Ménage, qui lui tiennent lieu de conseillers littéraires, Madame de la Fayette décide de se consacrer à l’écriture. La seule œuvre signée de son nom est un court portrait de Madame de Sévigné figurant dans un ouvrage collectif intitulé Divers portraits. La littérature étant vue par l’aristocratie comme un passe-temps indigne de son rang, toutes ses œuvres sont publiées anonymement de son vivant, ou sous les noms de Segrais ou Ménage.

En 1662, paraît ainsi La Princesse de Montpensier, puis en 1669, le premier tome de Zaïde, édités tous deux sous le nom de Segrais. Le deuxième volume de Zaïde paraît en 1671 et fera l’objet de plusieurs rééditions et traductions.

En 1678, paraît l’œuvre la plus célèbre de Madame de La Fayette : La Princesse de Clèves, Cette œuvre au rayonnement considérable, est considérée comme un modèle du roman d’analyse psychologique. Mais l’identité de l’auteur ne sera révélée qu’en 1691 dans une lettre adressée à Ménage, sans que Madame de La Fayette ne l’ait d’ailleurs jamais admis publiquement.

Trois de ses ouvrages sont édités à titre posthume : La Comtesse de Tende (1724) sans signature, Histoire d’Henriette d’Angleterre (1720) et Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689 (1828).

Elle finit sa vie retirée des mondanités, suite notamment à la disparition de son grand ami de La Rochefoucauld (1680), puis de son mari (1683).