Mémoire d'encres - Documents signés de Maurice CHEVALIER (1888-1972), chanteur et comédien

Chanteur et comédien, Maurice Chevalier naît à Paris en 1888 et meurt en 1972 dans cette même ville. Vedette de revues et d’opérettes du Casino de Paris ou des Bouffes-Parisiens pendant les années folles, il incarne l’archétype du dandy faubourien.

Élevé par sa mère seule, le jeune Maurice est obligé à 10 ans de quitter l’école pour travailler. D’abord attiré par le cirque, il se tourne vers la chanson et débute sa carrière dans les salles de spectacle et les cafés-concerts de Ménilmontant. Son personnage de « dandy populaire » en costume et canotier se forge au gré de ses performances et il triomphe à l’Alcazar de Marseille en 1905.

En 1909, Maurice Chevalier obtient le premier rôle dans une revue des Folies Bergères. Il apprend les claquettes, devient un danseur hors-pair. Il se lie à cette époque avec Mistinguett, histoire d’amour qui se doublera d’un partenariat à la scène. Le couple triomphe dans le numéro La valse renversante, aux Folies Bergères.

En 1914, lors de la Première Guerre mondiale, Maurice Chevalier est blessé et capturé. Prisonnier en Allemagne, il retrouve le devant de la scène après sa libération, deux ans plus tard.

En 1917, il devient la vedette du Casino de Paris et triomphe pendant les années folles grâce aux chansons d’Albert Willemetz : Dans la vie faut pas s’en faire (1921), Valentine (1924), l’opérette Dédé (1922).

Avec les débuts du cinéma parlant, il tente sa chance à Hollywood : sous contrat avec les studios Paramount, Maurice Chevalier tournera dix films aux États-Unis, dont le plus connu restera La veuve joyeuse d’Ernst Lubitsch (1931).

Dans les années 1930, il connaît ses plus fameux succès, avec les chansons : Prosper (1935), Ma Pomme (1936), Ça fait d’excellents français  (1939) et fait salle comble en 1935 dans des revues comme Paris en joie ou Amours de Paris.

Durant l’Occupation, installé à Cannes, Maurice Chevalier risque un retour dans la capitale occupée pour les besoins de la revue Bonjour Paris. À la demande de Pétain, il se produit en Allemagne dans un camp de prisonniers français, en demandant pour seul salaire la libération de plusieurs détenus. Son attitude sera néanmoins jugée ambiguë par le Comité d’épuration et, en 1944, Chevalier est contraint de se cacher. Soutenu par diverses personnalités artistiques et intellectuelles, il revient la même année sur le devant de la scène, entièrement réhabilité.

Après sa rentrée en 1945 sur la scène parisienne, Maurice Chevalier fait également son retour au cinéma, en tournant Le silence est d’or de René Clair (1947) et Gigi de Vincente Minnelli (1958), qui remportera 9 oscars.