Beaumarchais autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Pierre-Augustin CARON de BEAUMARCHAIS (1732-1799), écrivain, dramaturge et homme d'affaires

Écrivain, dramaturge, homme d’affaires et musicien, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais est né Pierre Augustin Caron en 1732 à Paris, où il meurt en 1799. Il est l’une des figures emblématiques du Siècle des Lumières ; ses pièces de théâtre font souvent office de tribune lui permettant de répondre à ses détracteurs. Il est considéré comme un des défenseurs de la liberté d’opinion et un des précurseurs de la révolution sociale qui conduira à la Révolution française.
Au théâtre, la trilogie de Figaro lui apporte la notoriété : Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro et La Mère coupable ; en littérature, ses Mémoires contre Goëzman passent à la postérité comme modèle de verve satirique et contribuent à discréditer les institutions judiciaires.

Son père horloger l’initie jeune à la profession mais il abandonnera l’horlogerie dès 1756. Il se marie alors et, pour se donner un air de noblesse, accole à son nom la particule et le nom « Beaumarchais », en référence aux terres du fief de « Bosc Marchais » que possède sa riche épouse, qui décède subitement en 1757, à l’âge de 35 ans. Il s’enrichit grâce à des spéculations commerciales avec Pâris-Duverney qui l’introduit dans le monde des affaires et de la finance ; il achète une charge de secrétaire du roi, officialisant ainsi son titre de noblesse. En 1759, il enseigne la harpe aux filles de Louis XV et s’essaie au théâtre en écrivant des saynètes.

En 1768, Beaumarchais se remarie à une richissime veuve. Il explore le genre dramatique avec les pièces Eugénie, puis Les Deux Amis ou le négociant de Lyon, Son épouse décède deux ans plus tard, à 39 ans. Seul héritier de sa grande fortune, il est alors accusé de détournement d’héritage et soupçonné d’avoir empoisonné ses deux premières femmes.

Quelques années plus tard, à la mort de Pâris-Duverney, le testament en faveur de Beaumarchais est contesté en justice par le comte de La Blache, son légataire universel initial. Un procès s’ensuit et, en 1773, pour sa défense, il rédige quatre mémoires (ou factums) contre le juge Goëzman, qui sont lus devant le Parlement et les tribunaux ; ces écrits ont un retentissement considérable. Diffusés à des milliers d’exemplaires et joués dans les théâtres, ils concourent à retourner l’opinion publique en faveur de Beaumarchais. Le juge Goëzman est finalement condamné, en partie également à cause d’un don fait à son épouse pour les confondre tous deux.

À l’issue du procès, Beaumarchais est devenu populaire mais néanmoins déchu de ses droits civiques. Pour regagner les faveurs du roi, il intègre ses services d’espionnage et se voit confier plusieurs missions. Il se charge également d’approvisionner les insurgés américains en munitions (1777).

En 1775, Le Barbier de Séville connaît un succès public triomphal, non sans avoir subi quantité de modifications imposées par la censure. En 1778, la suite de l’œuvre, Le Mariage de Figaro, est également soumise à la censure et n’est portée à la scène qu’en 1784. Beaumarchais y introduit une critique décapante de la société française, notamment de l’inégalité des classes. La Mère coupable conclut la trilogie en 1792 mais rencontre un succès mitigé.

En 1777, après le succès du Barbier de Séville, Beaumarchais, milite pour la reconnaissance des droits d’auteur et leur juste rétribution, qui dépendait jusqu’alors du bon vouloir des comédiens. Il œuvre avec d’autres auteurs à la création du Bureau de législation dramatique, qui deviendra la S.A.C.D. en 1837.

Rallié au mouvement révolutionnaire en 1790, il quitte rapidement la vie publique pour se livrer à de nouvelles spéculations qui lui vaudront l’exil et la ruine (affaire des fusils de Hollande – 1792).