Autographe des frères Goncourt

Mémoire d'encres - Documents signés de Jules et Edmond de GONCOURT (1830-1870 / 1822-1896), écrivains, collectionneurs et historiens

Les frères Goncourt, Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870), sont à la fois écrivains, collectionneurs et historiens. Leur roman Germinie Lacerteux fera d’eux les précurseurs du mouvement naturaliste, théorisé par Émile Zola. Leur célèbre Journal, chronique du monde littéraire et artistique parisien, demeure un témoignage précieux de cette époque.

Edmond naît en 1822 à Nancy et Jules en 1830 à Paris ; encore jeunes, ils perdent leur père et leur sœur, emportée par le choléra. Edmond fréquente le lycée Henri-IV, les deux frères étudient ensuite au lycée Condorcet. En 1848, la perte de leur mère renforce le lien qui les unit, Edmond veillera dès lors sur son jeune frère jusqu’à sa mort.

Les frères Goncourt s’intéressent aussi aux antiquités et objets d’art et constitueront une importante collection toute leur vie durant. En 1860, leur collection compte plus d’un millier de dessins de l’école française du xviiie siècle et est exposée pour la première fois. La Comtesse Greffuhle et l’impératrice Eugénie s’y intéressent, Louis II de Bavière réclame l’autorisation de la photographier. Leur goût s’oriente ensuite vers l’art asiatique, notamment japonais.

En 1865, paraît leur roman Germinie Lacerteux écrit à quatre mains, dont la préface sera le point de départ du naturalisme. Émile Zola en deviendra ensuite le principal représentant avec le groupe de Médan (Hennique, Maupassant, Huysmans, Céard et Alexis).

Les frères Goncourt prennent part au foisonnement culturel parisien et leur œuvre la plus importante, leur Journal, sous-titré Mémoires de la vie littéraire, regroupe quantité de notes sur leurs contemporains. Il sera publié en plusieurs volumes, les premiers du vivant des auteurs, les derniers après la mort d’Edmond.

Ils feront également paraître d’autres œuvres, dont Manette Salomon (1867) et Madame Gervaisais (1869), jusqu’à la mort prématurée de Jules, des suites de la syphilis. Edmond publiera seul ensuite plusieurs romans, notamment Les Frères Zemganno (1879) et tiendra le Journal des Goncourt jusqu’à sa mort.

À son décès, Edmond de Goncourt laisse un testament comportant deux clauses notables : la création de l’Académie Goncourt et la mise à disposition des fonds tirés de la vente de leur importante collection d’art au bénéfice de cette académie.

Le but de l’Académie Goncourt était de proposer un contrepoint à l’Académie française et de favoriser l’apparition de nouveaux talents. Edmond de Goncourt fera de l’Académie Goncourt le légataire de l’intégralité de sa fortune ; les auteurs primés pourront alors bénéficier d’une pension annuelle devant leur permettre de se consacrer exclusivement à la littérature.