Louise Michel autographe

Mémoire d'encres - Documents signés de Louise MICHEL (1830-1905), militante anarchiste, institutrice et poète

Militante anarchiste, institutrice, écrivain et poète, Louise Michel est née au château de Vroncourt-la-Côte (Haute-Marne) en 1830 et meurt en 1905 à Marseille. Elle est l’une des principales militantes du mouvement ouvrier et prend une part active à la Commune de Paris en 1871. Surnommée la “Vierge rouge” ou la “Bonne Louise”, elle sera condamnée et déportée en Nouvelle-Calédonie. Parmi ses œuvres écrites, on trouve des mémoires, comme La Commune ou Histoire et souvenirs, mais aussi des poèmes et des romans.

Sa mère travaille comme femme de chambre au château et son père serait probablement Laurent Demahis, fils des châtelains dont elle porte le nom jusqu’à ses 20 ans. En 1850, après la mort des Demahis chez qui elle a été élevée et instruite, elle quitte le château avec sa mère, et abandonne ce nom.

En 1851, devenue institutrice, elle refuse de prêter serment à Napoléon III et crée plusieurs écoles libres en Haute-Marne. Elle s’installe ensuite à Paris (1856), où elle exerce la profession d’enseignante pendant 15 ans. Elle suit alors les cours d’instruction populaire de la rue Hautefeuille, dirigés par les républicains Jules Favre et Eugène Pelletan, qui enrichissent sa culture politique.

À partir de 1862, Louise Michel compose ses premiers poèmes sous le pseudonyme d’Enjolras et entretient une correspondance, commencée en 1850, avec Victor Hugo, à qui elle adresse ses créations.

Progressivement introduite dans les milieux révolutionnaires à la fin de l’Empire, elle collabore à des journaux d’opposition, tel Le Cri du peuple, et devient blanquiste ; elle manifeste contre l’arrestation de Eudes et Brideau (août 1870).

En 1871, elle participe aux événements de la Commune de Paris, autant en première ligne qu’en soutien, à la fois ambulancière et combattante. Elle s’oppose aux assauts des versaillais lors des batailles de Clamart, Issy-les-Moulineaux et Neuilly. Pendant la Semaine sanglante, elle prend part aux combats de rue au cimetière de Montmartre puis sur la barricade de Clignancourt. Au mois de mai, elle se rend aux autorités pour faire libérer sa mère et est détenue à Versailles, à la prison des Chantiers puis à la maison de correction. En décembre, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie et obtient en 1873 l’autorisation de s’installer à Nouméa et d’enseigner à nouveau. Elle crée le journal Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie.

En 1880, amnistiée, Louise Michel rejoint Paris et publie son ouvrage La Misère, qui remporte un vif succès. Sa popularité lui permet de reprendre ses activités politiques, elle donne alors des conférences en France et à l’étranger, multiplie les manifestations et réunions en faveur du mouvement ouvrier et publie de nombreux écrits. Toujours sous surveillance policière, elle sera cependant de nouveau emprisonnée à plusieurs reprises.

En janvier 1888, au Havre, elle reçoit deux balles de pistolet à la tête, dont une qu’elle gardera. En juillet, elle se réfugie à Londres, où elle gère une école libertaire pendant quelques années avant de revenir en France (1895). Pendant les dix dernières années de sa vie, Louise Michel, devenue une grande figure révolutionnaire et anarchiste, multiplie les conférences à Paris et en province, accompagnées d’actions militantes, jusqu’à sa mort.