Lettre autographe de Maria Malibran

Mémoire d'encres - Documents signés de Maria MALIBRAN (1808-1836), artiste lyrique

Artiste lyrique, Maria-Felicia Garcia, dite la Malibran, est née en 1808 à Paris et morte à 28 ans, en 1836, à Manchester. Sa tessiture était exceptionnellement étendue : par nature, mezzo-soprano, élargie au soprano et au contralto. Elle connut un succès retentissant dans toute l’Europe au cours d’une carrière fulgurante.

Fille du ténor espagnol Manuel García qui l’initie au chant, elle est de 13 ans la sœur aînée de Pauline Viardot qui fera également une carrière de cantatrice.

En 1825, à 17 ans, elle chante dans le Roméo et Juliette, de Zingarelli, au King’s Théâtre ; remarquée par son directeur, John Ebers, elle interprète Rosine du Barbier de Séville qui lui assure la notoriété. Elle se produit ensuite à Londres, Manchester et Liverpool avec la troupe de son père dans le rôle de Félicia (Le Croisé en Égypte de Meyerbeer), puis à New York, où elle chante avec succès dans Tancrède, Otello et Le Turc en Italie de Rossini, puis dans Don Giovanni de Mozart (1826).

En mars 1826, Maria Garcia épouse l’homme d’affaires Eugène Malibran qui l’initie à la natation et à l’équitation qui deviendra sa seconde passion. Son époux étant au bord de la faillite, elle tente de restaurer ses finances en créant une troupe qui se produit sur la scène du Bowery Theater.

En 1828, Maria Malibran revient à Paris où elle donne des concerts de charité qui la font connaître. Par la suite, elle se produit au salon de son amie, la comtesse Merlin, que fréquentent de nombreux artistes, dont George Sand, Balzac, Mérimée et Rossini.

Le 14 janvier 1828, elle est ovationnée à l’Opéra de Paris après son interprétation d’extraits de Sémiramis et de Roméo et Juliette ; elle refuse cependant la proposition d’engagement qui s’ensuit et lui préfère celle du Théâtre Italien.

Après une série de succès, elle repart en tournée à Londres (1829), puis Bruxelles et Chimay, où elle rencontre le violoniste belge Charles-Auguste de Bériot, avec qui elle aura un enfant.

En juin 1832, lors d’une nouvelle tournée à Londres, elle se lie d’amitié avec Vincenzo Bellini ; les années suivantes sont consacrées à des tours de chant en Italie (Bologne, Milan, Florence, Venise, Naples).

En 1836, après l’annulation de son mariage avec Eugène Malibran, elle épouse Bériot, le père de son fils, Charles Wilfrid de Bériot, qui deviendra pianiste et aura notamment pour élève Maurice Ravel.

Pendant l’été 1836, au cours d’une nouvelle tournée en Angleterre, Maria Malibran fait une chute de cheval, elle refuse d’être soignée et monte encore sur scène pour honorer son public. En septembre, après quelques jours de coma, elle meurt à Manchester des suites de l’accident.

Au nombre de ses admirateurs on compte Alfred de Musset qui lui consacrera plusieurs stances et Sacha Guitry qui réalisera le film La Malibran (1943).