Autographe de Théodore Rousseau

Mémoire d'encres - Documents signés de Théodore ROUSSEAU (1812-1867), peintre naturaliste

Peintre paysagiste du mouvement naturaliste et romantique, Théodore Rousseau est né en 1812 à Paris et mort en 1867 à Barbizon. Il est considéré comme une figure majeure du groupe de Barbizon et domine avec Camille Corot la peinture de paysage française du milieu du XIXe siècle. Ses compositions non conventionnelles et son style naturaliste lui vaudront de fréquentes exclusions des Salons. Ses œuvres majeures sont, entre autres, La descente des vaches des hauts plateaux du Jura, Les Chênes d’Apremont ou Le Printemps.

Très tôt, Théodore Rousseau s’intéresse à la peinture et recopie les œuvres d’un cousin de sa mère, Paul de Saint-Martin, chez qui il suit des cours de dessin dès 1821. En 1826, il entre aux Beaux-Arts de Paris et devient l’élève de Jean-Charles Rémond avec qui il se brouille rapidement. Il ne peut concourir dès lors pour le prix de Rome.

En juin 1830, il produit de nombreuses études à l’occasion d’un long périple en Auvergne et expose Paysage, site d’Auvergne au Salon de Paris de mai 1831, où il retrouve toute la génération de l’école romantique,.

Au Salon de 1834, Théodore Rousseau présente Lisière d’un bois coupé, forêt de Compiègne, mais en 1836 essuie un premier refus avec La descente des vaches des hauts plateaux du Jura. Entre 1836 et 1841, il subit ainsi une série de refus qui lui font gagner le surnom de « Grand refusé ». Il décide alors de s’installer à la lisière de la forêt de Fontainebleau, dans le petit village agricole de Barbizon, région où travaillaient déjà Coignet et Corot. Rousseau est bientôt rejoint par Díaz, Daubigny, Millet, Dupré, Daumier, Le Roux, Troyon, et Courbet. Ces artistes, actifs à Barbizon entre 1830 et 1870, défient les normes académiques et se distinguent en traitant le paysage comme un sujet en soi et en peignant sur le vif.

En 1847, il choisit de s’installer à l’auberge Ganne puis se fixe définitivement à Barbizon. L’année suivante, il compose Lisière en forêt de Fontainebleau, soleil couchant, œuvre de commande, et à partir de 1849 renoue avec les Salons. Celui de 1852, où il expose Groupe de chênes à Apremont est celui de sa consécration.

Théodore Rousseau s’est également beaucoup investi dans la lutte contre l’abattage des arbres qu’il qualifie de « carnage » ou de « condamnation à mort », phénomène qu’il dénonce dans Le Massacre des innocents (1847). Il sera un fervent défenseur de l’environnement et protestera contre l’industrialisation rapide. Il s’implique notamment dans les affaires de la forêt de Fontainebleau en adressant une pétition à Napoléon III pour établir une réserve de terres protégées, instituée avec succès en 1852-53.

Il participe à l’Exposition universelle de 1855, où il obtient la médaille d’or, puis, à celle de 1867, dont il préside le jury.