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Carl Maria von WEBER – Superbe L.A.S. évoquant le “Freischütz” (1826)

Magnifique lettre autographe signée Carl Maria de Weber adressée à Castil-Blaze – Dresde, le 4 janvier 1826 – 1 page sur un double feuillet in-4.

 

« Vous n’avez pas le droit d’estropier ma musique en y introduisant des morceaux dont les accompagnements sont de votre façon. C’était bien assez d’avoir mis dans le Freyschütz un duo d’Euryanthe dont l’accompagnement n’est pas le mien »

 

 

Vendu

Carl Maria von WEBER (1788 – 1826) – Compositeur

Magnifique lettre autographe signée Carl Maria de Weber adressée à Castil-BlazeDresde, le 4 janvier 1826 – 1 page sur un double feuillet in-4.

Quelques mois avant son décès, Weber s’emporte contre les arrangements de Castil-Blaze

« Il vous a paru superflu de m’honorer d’une réponse pour ma lettre du 15 octobre, et me voilà malgré moi pour une seconde fois dans la nécessité de vous écrire. On m’a fait part qu’on allait monter au Théâtre de l’Odéon, un ouvrage où il y a des morceaux de l’Euryanthe. C’est mon intention de monter moi-même cet ouvrage à Paris. Je n’ai point vendu ma partition et personne ne l’a en France. C’est peut-être sur une partition gravée pour piano que vous avez pris les morceaux dont vous voulez vous servir. Vous n’avez pas le droit d’estropier ma musique en y introduisant des morceaux dont les accompagnements sont de votre façon. C’était bien assez d’avoir mis dans le Freyschütz un duo d’Euryanthe dont l’accompagnement n’est pas le mien. Vous me forcez, Monsieur, de m’adresser à la voix publique et de faire publier dans les journaux français que c’est un vol, qu’on me fait non seulement de ma musique qui n’appartient qu’à moi, mais à ma réputation, et faisant entendre sous mon nom des morceaux estropiés.

Pour éviter toutes querelles publiques qui ne sont jamais avantageuses tant pour l’art que pour les artistes – je vous prie instamment Monsieur, de vouloir lever de suite de l’ouvrage que vous avez arrangé tous les morceaux qui m’appartiennent.

J’aime à oublier le tort qu’on m’a fait, je ne parlerai plus du Freyschütz, mais finissez là, Monsieur et laissez moi l’espérance de pouvoir nous rencontrer une fois avec des sentiments dignes de votre talent et de votre esprit […] »

Critique musical, Castil-Blaze (1784-1857) est aussi compositeur et éditeur de musique. Il a œuvré pour la diffusion de la culture musicale, notamment de l’opéra, et n’hésitait pas pour cela à prendre quelques libertés avec les compositions originales. La querelle avec Weber, dont il rédigera la nécrologie quelques mois plus tard, illustre assez bien les critiques dont ses « arrangements » étaient régulièrement l’objet. Le courrier fait référence également au Freischütz dont Castil-Baze avait crée une adaptation très libre à l’Odéon en décembre 1824.

Provenance : collection Chodron de Courcel

 

Papier jauni, bon état, voir photos.