Franz LISZT (1811 – 1886) – Compositeur et pianiste
Lettre autographe signée [à Carl Gille] – Budapest, 17 décembre 1877 – 3 pp. in-8.
Bel éloge de Camille Saint-Saëns
« […] Der Erfolg Delila’s freuet mich sehr. Saint-Saëns verdient noch weit mer Erfolge als ihm bis jetzt zugekommen sind, obschon er bereits überall – in Frankreich, Russland, und Deutschland – als vorzüglicher Componist, der das höchste der Kunst, mit Meisterschaft, ernst entschlossen anstrebt, gilt.
Concerte fehlen uns hier nicht. Vorige Woche de Swert ; morgen die Philharmoniker mit Sauret, Freitag Fraülein Timanoff und Sauret etc. etc. etc. […] »
Traduction : Le succès de Samson et Dalila me réjouit beaucoup. Saint-Saëns mérite encore largement plus de succès que ceux qu’il a rencontrés jusqu’à maintenant, bien qu’il soit considéré déjà partout – en France, Russie, et Allemagne – comme un excellent compositeur qui aspire à l’art le plus élevé d’une manière vraiment déterminée, avec maîtrise.
Les concerts ne nous manquent pas ici. La semaine dernière de Swert ; demain le Philharmonique avec Sauret, vendredi mademoiselle Timanoff et Sauret etc. etc. etc. […]
Franz Liszt évoque ici la pianiste russe Vera Timanoff, qui fut son élève, le violoniste français Émile Sauret, et le violoncelliste belge Jules de Swert. Il propose également une gratification financière de l’Allgemeinen deutschen Musikvereins (société de promotion de la musique allemande, dont il était cofondateur) en faveur de Hieronymus Truhn, directeur de la musique impériale, qu’il considérait comme un compositeur talentueux mais qui, en raison de sa pauvreté, jouissait alors de la réputation d’un « génie en guenilles » (eines verlumpten Genies). Il remercie également pour l’envoi d’une bouteille de vin de Bordeaux.
Bon état, voir photos.