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Giacomo PUCCINI – Le compositeur veut voir Sarah Bernhardt dans « La Tosca » à Florence

Lettre autographe signée « G » adressée à son beau-frère, Giuseppe dit « Beppe » Razzi – Florence, 9 octobre [1895] – 4 pp. in-12, en italien.

 

« Le neuf (9) octobre à Florence il y a Sarah Bernhardt dans le rôle de Tosca, et moi et Elvira viendrions à Florence seulement pour cette soirée »

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Giacomo PUCCINI (1858 – 1924) – Compositeur

Lettre autographe signée « G » adressée à son beau-frère, Giuseppe dit « Beppe » Razzi – Florence, 9 octobre [1895] – 4 pp. in-12, en italien.

Aux sources de la création de Tosca

« Caro Beppe

Il nove (9) ottobre a Firenze c’è Sara Bernhardt colla Tosca e io e Elvira si verrebbe a Firenze per solo quella sera, ma siccome i ragazzi Tonio e Fosca rimarrebbero soli, siamo a mani giunte a pregarti di concedere alla tua signora sposa di venire con Ciancio al Castellaccio per una sera e più se vogliono per sorvegliare i ragazzi. Le spese s’intende a carico del rompitore di coglioni sottoscritto. Ida ti scriverà in proposito perché le ha scritto stasera la s[ign]ora Elvira. E siccome poi io devo andare verso il 12 con Ginori a caccia a Montecristo la signor[a] Ida e Ciancio possono restare qui fino a quel giorno e poscia andarsene con Elvira Fosca etc. a Lucca. Rispondi subito subito subito. Sappi mi dire dove la sig[nora] Bernardt [sic] recite, figurami che sarà al Niccolini. Dammi inoltre il tuo n[ume]ro recapito giornaliero da renderti in caso telegrafare per fissarmi i posti.

Addio. A ½ del m[onaster]o Mugnone ti mando questa lettera. Tuo affe[zzionato] G[iacomo] »

Traduction : Cher Beppe, Le neuf (9) octobre à Florence il y a Sarah Bernhardt dans le rôle de Tosca, et moi et Elvira viendrions à Florence seulement pour cette soirée. Mais comme les enfants Tonio et Fosca resteraient seuls, nous te supplions à mains jointes de permettre à Madame ton épouse de venir avec Ciancio au Castellacio [la villa de Puccini à Uzzano] pour un soir, ou plus s’ils le veulent, pour surveiller les enfants. Les frais sont bien entendu à la charge du casse-couilles soussigné. Ida t’écrira à ce sujet, parce que Madame Elvira lui a écrit ce soir. Et comme ensuite je dois aller vers le 12 avec Ginori [son ami le marquis Carlo Andrea Ginori, à qui il dédia La Bohème] à la chasse à Montecristo, Madame Ida et Ciancio peuvent rester ici jusqu’à ce jour-là et ensuite s’en aller avec Elvira, Fosca, etc. à Lucques. Réponds-moi vite vite vite. Si tu le sais, dis-moi où joue Madame Bernhardt, je suppose que ce sera au Niccolini [la représentation eut bien lieu au théâtre Niccolini, où compte tenu de l’inflation du prix des places, elle fut donnée dans une salle à moitié vide !]. Donne-moi en outre ton numéro de contact quotidien à te renvoyer pour le cas où je t’enverrais un télégramme pour me préciser les lieux. Adieu. A mi-chemin du monastère Mugnone, je t’envoie cette lettre.

La pièce de théâtre La Tosca, drame en 5 actes et 6 tableaux de Victorien Sardou (1831-1908), avait été créée au théâtre de la Porte-Saint-Martin en 1887 et offert à Sarah Bernhardt un des plus beaux rôles de sa carrière. Dès le mois de mai 1889, Puccini annonce à son éditeur, Giulio Ricordi (1840-1912) son projet de composer un opéra d’après ce mélodrame. Le 9 octobre, date de notre lettre, le compositeur se rend donc spécialement à Florence avec son épouse pour voir Sarah Bernhardt dans la pièce. Dès l’année suivante, il débutera l’écriture de son célèbre opéra Tosca, dont la première aura lieu à Rome, au Teatro Constanzi, le 14 janvier 1900.

 

Bon état, voir photos.