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Jean Sylvain BAILLY – Belle lettre scientifique sur ses publications et évoquant d’Alembert

Lettre autographe signée adressée à l’abbé Paolo Frisi – [Paris], s.d., ce 3 décembre – 2 pp. sur un feuillet double in-8, adresse en dernière page : Monsieur l’abbé Frisi professeur impérial de mathématiques, des académies de Londres, de Berlin, de Petersbourg et correspondant de celle de Paris. a Milan.

 

« J’ai cité mr d’Alembert que je n’ai pas envie de flatter pour la précession des équinoxes, à peine pour cette partie ai-je parlé de mr Euler. Quant aux satellites, j’ai cité mr de Lagrange »

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Jean Sylvain BAILLY (1736 – 1793) – Mathématicien, astronome et homme politique

Lettre autographe signée adressée à l’abbé Paolo Frisi – [Paris], s.d., ce 3 décembre – 2 pp. sur un feuillet double in-8, adresse en dernière page : Monsieur l’abbé Frisi professeur impérial de mathématiques, des académies de Londres, de Berlin, de Petersbourg et correspondant de celle de Paris. a Milan.

Belle lettre scientifique évoquant son contentieux avec d’Alembert

Il remercie son « cher et illustre ami » pour ses éloges ainsi que pour l’envoi de sa cosmographie et de son traité d’algèbre, ses « bienfaits ont toujours trouvé un cœur reconnaissant ».

Sur ses travaux, il ajoute : « mes études et mes petites compositions me prennent beaucoup de mes moments et épuisent souvent mes forces […], votre suffrage est du petit nombre de ceux qui sont la récompense de mes travaux, c’est à votre suffrage que je dois celui de vos amis. Je voudrais fort que vous eussiez été content de moi pour ce qui vous concerne personnellement en me citant les pages 158 et 184 de mon 2e volume. Je vois que vous avez en vuë la précession des équinoxes et les satellites de Jupiter. […] évitant les détails et me bornant aux choses principales, je n’ai du citer que les plus grands travaux dans chaque genre. J’ai cité mr d’Alembert que je n’ai pas envie de flatter pour la précession des équinoxes, à peine pour cette partie ai-je parlé de mr Euler. Quant aux satellites, j’ai cité mr de Lagrange ; et si j’ai osé parlé de moi, c’est comme astronome et avec la modestie qui me convient […]. L’historien de cette science vous rendra bien ce qui vous est du, moi je n’ai pu marquer que la profondeur et l’étenduë de vos connaissances, j’ai taché d’être juste dans mon ouvrage, même avec mr d’Alembert qui me traite en ennemi […].

Bailly aborde finalement la question de sa mésentente avec d’Alembert : « Il serait long de vous raconter ce qui nous divise mr d’Alembert et moi. Jadis il a voulu que je fusse secrétaire de l’académie, ensuite il est parvenu à m’en exclure pour y placer mr de Condorcet. Je ne lui en veux pas, mais lui m’a toujours poursuivi depuis ce temps. Voilà deux fois qu’il me fait manquer l’académie française, il dit de moi tout le mal qu’il peut. Je le laisse se tourmenter, et intriguer et moi je tache de vivre en paix et en philosophe. Je n’ai besoin que de votre estime et de votre amitié […]. »

L’abbé Paolo Frisi (1728-1784), mathématicien et astronome, entretint une amitié durable avec Jean Sylvain Bailly. Celui-ci lui apporta notamment son soutien lorsqu’il devient correspondant de l’Académie royale des sciences de Paris. Il travailla notamment sur les phénomènes électriques et sur la lumière, qu’il liait à la notion d’éther. En astronomie, à la suite de Newton, ses travaux concernent la gravitation et le mouvement de la lune. Il est également l’auteur d’une série d’ouvrages consacrés entre autres à Galilée, Newton et d’Alembert.

 

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