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Jules ROMAINS – Belle L.A.S. relative au “Dictateur” (1926)

Lettre autographe signée adressée à son cher maître [Louis Jouvet ?] – Berlin, le 24 Déc.[embre] 1926 – 2 pp. in-12 oblong, à l’encre violette.

 

« à la fin il y a eu exactement vingt rappels, toute la salle debout et criant, et il a fallu faire rouvrir deux fois le rideau de fer. Je n’ai jamais assisté pour ma part dans aucun théâtre à une acclamation de cette taille »

 

 

Vendu

Jules ROMAINS (1885 – 1972) – Écrivain et poète

Lettre autographe signée adressée à son cher maître [Louis Jouvet ?] – Berlin, le 24 Déc.[embre] 1926 – 2 pp. in-12 oblong, à l’encre violette.

Lettre relative à sa pièce Le Dictateur qui reçoit un accueil triomphal à Berlin

« La Première du Dictateur en Allemagne a eu lieu, hier soir, au Lessing Theater. Pour vous dire la qualité et l’ampleur du succès, je préfère à des épithètes deux ou trois détails : pendant tout le dernier entracte la foule, au lieu de sortir, a applaudi sans arrêt jusqu’au lever du rideau ; et à la fin il y a eu exactement vingt rappels, toute la salle debout et criant, et il a fallu faire rouvrir deux fois le rideau de fer. Je n’ai jamais assisté pour ma part dans aucun théâtre à une acclamation de cette taille.

C’est une soirée dont on pourrait se féliciter et s’enorgueillir à Paris. Je ne sais si on le fera. Je ne sais si on n’affectera pas de l’ignorer, ou d’atténuer perfidement l’importance, bien que des journalistes français présents aient aussitôt télégraphié à leurs journaux (Et notez en passant que cela s’est fait le jour même où l’incident de Landau avait allumé ici l’indignation la plus vive).

Bref j’ai tenu à vous en avertir, vous, mon cher, maître, qui avez malgré tout, témoigné à ma pièce un intérêt fidèle.

Ci-joint une coupure, pour que vous voyiez que je ne rêve point. (et qu’ici les femmes n’ont pas boudé). Votre fidèle admirateur. »

 

Le Dictateur avait été crée le 5 octobre 1926, à la Comédie des Champs-Élysées, dans une mise en scène de Louis Jouvet.

Jules Romains a déclaré avoir mûri cette pièce pendant près de quinze ans, assurant vouloir étudier « la tragédie du chef dans la démocratie moderne ». Après la répétition générale Charles Méré avait écrit dans L’Excelsior : « Voici donc ce Dictateur qui fit couler tant d’encre. Les amateurs de chahut ont été déçus. Mais ceux qui admirent le talent de M. Jules Romains ne l’ont pas été. »

 

Joint : la coupure de presse évoquée dans la lettre.

 

Plis d’usage, voir photo.