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Julien GRACQ – Belle correspondance de 3 L.A.S. à la “Revue de Paris” (1948-1952)

Correspondance de 3 lettres autographes signées [à Marcel Thiébaut de la Revue de Paris] – Paris [c.1950] – 1 page in-8 chacune.

 

« Ayant pris l’attitude que vous savez, je me suis interdit pour un moment de publier dans les revues et les hebdomadaires. Ce serait une exploitation des circonstances un peu suspecte. »

 

 

Vendu

Julien GRACQ (1910 – 2007) – Écrivain

Correspondance de 3 lettres autographes signées [à Marcel Thiébaut de la Revue de Paris] – Paris [c.1950] – 1 page in-8 chacune.

Sur ses réticences à répondre aux sollicitations des revues et le « tapage » autour de son prix Goncourt

Paris 20 décembre [1952] : après son prix Goncourt dont il refuse « d’exploiter les circonstances ».

« Je crois vous l’avoir dit l’autre jour au téléphone, je n’écris pas de nouvelles et pour l’instant n’ai pas de roman en cours. Mais j’écrirai bien volontiers quelques pages à votre intention.- Voulez-vous seulement me laisser un peu de temps ? Ayant pris l’attitude que vous savez, je me suis interdit pour un moment de publier dans les revues et les hebdomadaires. Ce serait une exploitation des circonstances un peu suspecteet on a déjà trouvé suffisamment matière à des échos malveillants. Il va sans dire que je lirai avec grand intérêt les articles que vous m’annoncez, et dont je sais qu’ils ne doivent rien à l’actualité, car vous m’avez bien avant tout ce tapage, témoigné intérêt et sympathie, et je m’en souviens […] »

Paris 8 janvier [1948] : sur son unique pièce de théâtre, Le Roi pêcheur, écrite en 1942-43 et jouée en 1949.

« J’ai quelques remords de n’avoir pas répondu plus rapidement à votre aimable insistance et de n’avoir pu rien vous donner pour la “Revue de Paris”. Peut-être pourrais-je maintenant vous proposer quelque chose : pas tout à fait ce que vous attendiez, je le crains. Il s’agit d’une pièce, que je publie chez Corti dans le courant de l’été mais dont je pourrais, si elle vous intéressait, détacher un acte par exemple pour votre revue. Si vous n’avez pas- ce qui est fort possible – d’objections de principe à publier un texte fragmentaire – (et qui de plus n’a pas subi le “baptême du feu”, je veux dire n’a pas été présenté) je pourrais vous donner des épreuves ou une copie dactylographiée pour lecture.
Je n’oublie pas votre très aimable accueil, et je serais très heureux, si cela vous était possible, de vous avoir à mon tour à déjeuner. Vous êtes certainement plus occupé que moi, et votre jour me conviendrait aussi.
Je vous adresserai à la fin de ce mois le petit volume que je publie sur Breton, et dont vous avez vu le premier chapitre dans
Fontaine [cf. son article qui paraît dans cette revue le 1er mars 1947 : André Breton ou l’âme d’un “mouvement”] »

23 novembre [c.1948] : il ne peut répondre aux sollicitations, ses « occupations n’étant guère littéraires ».

« Oui, Françoise Mallet [Françoise Mallet-Joris, fille de Suzanne Lilar pour qui Gracq avait une grande estime] m’a bien fait part de votre désir. Je suis toujours confus de n’y pouvoir répondre. Mes occupations, en ce moment n’étant guère littéraires. Hélas, non je ne puis vous laisser espérer ni roman, ni nouvelle.
Je reçois très régulièrement
la Revue de Paris, que vous avez la gentillesse de m’adresser. Je vous en suis reconnaissant, car j’y trouve plus de lecture que dans la plupart de vos confrères- peut-être parce que la littérature qui m’ennuie tient une place moins tyrannique et que rien n’est plus ridé en ce moment que les revues dites “d’avant-garde”. Mais je me fais l’impression de n’être pas vraiment un ayant-droit…[…] »

À partir de 1948, Julien Gracq occupe un studio dont il a fait l’acquisition, rue Armand-Moisant, à Montparnasse, où il a pour voisin le peintre Jacques Hérold avec qui il partage une passion pour le jeu d’échecs. Après son prix Goncourt, il s’installera rue de Grenelle (1952).

 

Bon état, voir photos.