Maurice RAVEL (1875 – 1937) – Compositeur
Lettre autographe signée adressée à Léon Vallas – Levallois-Perret, 13 mars 1906 – 3 ¼ pp. in-8, enveloppe.
Belle lettre relative à son œuvre pour piano
« Je vous remercie du programme que vous m’avez envoyé et de l’entourage flatteur réservé à ma Sonatine. Puisque vs voulez bien consacrer votre étude à mes œuvres pianistiques, je vs prierai instamment d’attendre la publication des “Miroirs” que je n’espère pas avant le milieu du mois prochain, au plus tôt. Je considère mes anciennes pièces de piano comme des essais d’une écriture que j’ai taché de réaliser dans ces dernières œuvres. Une fois de plus, je vs remercie de l’intérêt que vs portez à ma musique […] »
Puis dans un post-scriptum qu’il signe de son monogramme : « J’espère que le quatuor [le quatuor à cordes en fa majeur] vs est parvenu (vers les premiers jours de l’année) chez Astruc, l’on a pris votre adresse sous mes yeux […] »
Cette lettre se situe à un moment charnière dans la maturation du style de Maurice Ravel. Après avoir évolué dans l’ombre de Debussy, la période 1901-1908 est propice à ses compositions les plus personnelles : Shéhérazade (1904), Miroir et Sonatine pour piano (1905) dont il est question ici, Ma mère l’Oye (1908) et en point d’orgue, Gaspard de la nuit (1908). Les précautions prises par Maurice Ravel, inquiet des échos de la critique et attentif à la réception de ses œuvres, portent la marque de ses débuts difficiles.
Le musicologue Léon Vallas (1879-1956) fonde la Revue musicale de Lyon en 1903, qui deviendra la Nouvelle revue musicale. Il est l’auteur de plusieurs monographies consacrées à Claude Debussy, Vincent d’Indy et César Franck.
Bon état général, voir photos.