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VILLIERS de L’ISLE-ADAM se sépare de la comédienne Louise Dyonnet

Lettre autographe signée adressée à « Ma chère Louise » [sans doute la comédienne Louise Dyonnet] – Paris, 11 septembre [1864] – 2 pp. sur un double feuillet in-8.

 

« Je vous quitte : adieu »

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Auguste de VILLIERS de L’ISLE-ADAM (1838 – 1889) – Écrivain

Lettre autographe signée adressée à « Ma chère Louise » [sans doute la comédienne Louise Dyonnet] – Paris, 11 septembre [1864] – 2 pp. sur un double feuillet in-8.

Lettre de rupture amoureuse

« Bien que vous n’ayez pas eu pour moi cette exquise politesse qui vous distingue, je ne dois pas en manquer avec vous : aussi je vous envoie ce billet.

Cette vie ne me distrait pas pour des raisons diverses : je n’ai pas 70 ans, c’est l’âge du rôle et il faudrait encore des vieillards choisis. J’ai fait beaucoup pour vous, sans reproches, je suis dans une position gênée et ennuyeuse, obligé d’aller en Bretagne, faute de Lyon, je vous quitte : adieu.

Je dois 150 francs à l’épicier étonné ; je ne sais combien, 20 francs au restaurant, des choses risibles au coiffeur, sans compter votre blanchissage, la fameuse Madame Piquel, allons, j’ai tout arrêté (excepté le blanchissage) ; je paierai tout, mais plus autre chose.

Amusez-vous donc, puisque vous le voulez ;amusez qui bon vous semblera cette nuit rue de Grenelle ; souffrez et comprenez que je n’endosse plus de telles dettes : ayez quelque souvenir que sans moi vous ne seriez peut-être pas si gaie en ce moment et n’en parlons plus ; Demain, je crois que M. Sonnette ne sera pas coulant ; prenez vos précautions ; Pourquoi ne les avez-vous pas prises plus tôt. Que les choses en restent absolument là, n’est-ce pas ? Ne me faites pas trop de dégâts dans la maison ; Ah ! dame ! Que voulez-vous que je pense de vous ? cela me ferait de la peine de sévir contre vous, avec le bon marché que cela me coûterait. Ainsi, pas de bêtise et quittons nous aussi bons amis que possible. Ne vous occupez ni de moi, ni de mon nom : je ne m’occuperai pas de vous : mais ne me faîtes pas me fâcher ; cela vous nuirait et me ferait perdre un temps que la situation triste où vous m’avez mis, a rendu précieux.
Comprenez ceci. Vous m’avez menacé. Tenez-vous en là.

Quand je serai riche, et caetera, si je puis vous être utile ; si non mes meilleurs souvenirs à Marguerite ainsi qu’à votre mère ; Je regrette de ne pas avoir donné plus de folies à Jules et plus de pipes à Jacques, mais on n’est pas parfait. J’ai prévenu Jeanne qu’elle n’était plus à mon service. Qu’on ne m’embête pas à ce sujet ou cela n’ira pas bien.

Allons « sans adieu », n’est-ce pas et mille amitiés. »

En 1863, Villiers de L’Isle-Adam noue une liaison avec Louise Dyonnet, une demi-mondaine, mère de deux enfants. Après leur rupture l’année suivante, il fait la connaissance de Flaubert, se lie d’amitiés avec Mallarmé et se fiance au printemps avec Estelle Gautier, la seconde fille de Théophile Gautier, dont l’aînée, Judith Gautier, vient d’épouser Catulle Mendès. Les fiançailles seront rompues en janvier 1867, les parents de Villiers refusant une telle mésalliance.

 

Traces d’usure au pli, un petit trou sur le premier feuillet, hors texte, voir photos.