Abel GANCE – Sur l’autonomie créative du metteur en scène
Tapuscrit signé adressé à Louis Le Sidaner, à La Nouvelle Revue Critique – Neuilly-sur-Seine, 30 janvier 1936 – 1 page in-4, à son en-tête imprimé en coin.
« Nous marchons, à quelques-uns, un peu comme l’albatros de Baudelaire, dans ce malheureux métier, avec nos rêves morts que vous poussons devant nous »
350€
Abel GANCE (1889 – 1981) – Réalisateur et producteur
Tapuscrit signé adressé à Louis Le Sidaner, à La Nouvelle Revue Critique – Neuilly-sur-Seine, 30 janvier 1936 – 1 page in-4, à son en-tête imprimé en coin.
Belle lettre écrite en réponse à un critique, relativisant le rôle du metteur en scène
« Quel Charmant et étrange critique vous faites !
Vous croyez qu’on choisit ses scénarios. Il est fort heureux pour nous, quand n’importe quelle affaire se présente, que nous puissions la saisir au vol. Il faut donc s’en prendre, quand une critique sur le scénario se fait jour, à l’auteur, ou aux auteurs, et pas à ce malheureux metteur en scène qui n’a fait que transformer en images des scènes indiquées.
Quant aux anachronismes que vous me semblez signaler, Monsieur Paul REBOUX, à la suite d’une lettre que je lui avais adressée, avait fait amende honorable et je serais heureux qu’on m’en signalât d’autres.
Nous marchons, à quelques-uns, un peu comme l’albatros de Baudelaire, dans ce malheureux métier, avec nos rêves morts que vous poussons devant nous et que de sensibles critiques comme vous se doivent de reconnaître.
Vous voudrez bien dorénavant, me compter au nombre de vos abonnés car j’aime beaucoup votre revue. Je vous adresse un chèque postal à cet effet. […] »
Au second semestre 1935, Abel Gance avait mis en scène trois films, d’ambition essentiellement commerciale : Le roman d’un jeune homme pauvre, Jérôme Perreau, héros des barricades et Lucrèce Borgia, d’un intérêt légèrement supérieur. Sur cette période, Céline, qui était son ami, aura se jugement fleuri : « Pauvre Gance traîne sa galère, je me demande si de telles merdes, auxquelles il s’est forcé de consentir ne vont pas néanmoins définitivement le couler. »
Le réalisateur reviendra à des sujets choisis dès 1936, qui marquera un retour, prudent et limité à des œuvres personnelles, initié dès 1935 avec une version remaniée et sonorisée de son Napoléon.
Bon état, voir photo.