Albert EINSTEIN – Belle lettre à son fils Albert évoquant ses recherches en cours (1930)
Lettre autographe signée Euer Papa [votre papa] adressée à son fils Albert et à sa belle-fille, Frieda Knecht – S.l., 24 mars 1930 – 1 page grand in-4 (22 x 28 cm), sur papier fin.
« Die neue Theorie findet nun neben des Skepsis der Fachgenossen auch viel reges Interesse. »
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Albert EINSTEIN (1879 – 1955) – Physicien, prix Nobel 1921
Lettre autographe signée Euer Papa [votre papa] adressée à son fils Albert et à sa belle-fille, Frieda Knecht – S.l., 24 mars 1930 – 1 page grand in-4 (22 x 28 cm), sur papier fin.
Belle lettre à son fils alors qu’il travaille avec Walther Mayer sur sa théorie des champs unifiés
« Lieber Albert und liebe Frida !
Solange es Sinn hatte, tat ich mein Möglicher, um das Schicksal zu wenden. Nun aber steht die Tatsache da und ich finde mich damit ab wie stets. Es freut mich, dass Ihr kommt und hoffe, dass Euch die ländliche Stille so gut tun wird wie mir. Wenn du immer noch den Gedanken hast, ins Patentfach überzugehen, l[iebe] Albert, kannst du mit Seligsohn und einem anderen Mann hier sprechen, den ich auf dich aufmerksam gemacht habe. Die Sache scheint nicht so schwer zu sein, wie sie nach den drohenden Buchstaben erscheint. Ich glaube, dass man da mit gesunder Intelligenz mehr ausrichten kann als in euerm dortigen Fabrikbetrieb. Mir geht es rechtordentlich, sowohl hinsichtlich der Gesundheit als auch mit der Arbeit. Die neue Theorie findet nun neben des Skepsis der Fachgenossen auch viel reges Interesse. Ich selbst arbeit[e] fleissig mit einem feinen Wiener Mathematiker zusammen, dem die hiesige Akademie zu diesem Zweck ein Stipendium gegeben hat. Es grüsst Euch bestens.
Mit Tetel habe ich schöne Tage verbracht. Er ist gestern wieder heimgefahren. Er ist gut und klug, aber man muss für seine Nerven Angst haben. Jedenfalls muss er sehr geschont werden. »
Traduction Tant que cela avait du sens, j’ai fait mon possible pour inverser le cours du destin. Mais maintenant, le fait est là et je m’y résigne comme toujours. Je suis heureux de vous voir et j’espère que le calme de la campagne vous fera autant de bien qu’à moi. Si tu as toujours l’idée de passer par un brevet [en 1902, Albert Einstein avait lui-même fait ses débuts à l’Office des Brevets de Berne], Albert, tu peux parler à Seligsohn et à un autre homme que je t’ai indiqué. L’affaire ne semble pas aussi difficile qu’elle semblait suite aux lettres de menaces. Je crois qu’avec une saine intelligence l’on peut accomplir davantage que dans votre usine locale. Je me sens très bien, tant au niveau de la santé que du travail. La nouvelle théorie suscite à présent, outre le scepticisme de mes collègues, un vif intérêt. Je travaille moi-même avec assiduité avec un excellent mathématicien viennois, à qui l’Académie locale a accordé une bourse dans ce but. Je vous salue bien.
J’ai passé de bons moments avec Tetel [Eduard, son second fils alors âgé de 20 ans, de 6 ans le cadet d’Albert. De santé fragile, il avait entrepris des études de médecine en 1929 et se destinait à la pratique de la psychanalyse. Il sera interné pour la première fois dans le courant de l’année 1930]. Il est rentré chez lui hier. Il est bon et intelligent, mais on peut avoir des craintes pour ses nerfs. En tout cas, il faut le ménager beaucoup.
Le mathématicien autrichien Walther Mayer (1887-1948) est connu pour ses travaux en topologie et en géométrie différentielle. Il est devenu l’assistant d’Albert Einstein en 1929 et collaborera avec lui de 1931 à 1936 sur la théorie de la relativité. Il le suivra aux Etats-Unis en 1933 au moment de l’accession d’Hitler au pouvoir.
Bon état, voir photos.