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Alphonse DAUDET – Précieux carnet autographe

 

Carnet autographe – [1866-1871] – 83 ff. in-12 recto-verso, en 2 parties tête-bêche foliotées A1 à A17 et B1 à B17 (le feuillet central en double foliotation, A17/B67), principalement à l’encre avec quelques pages au crayon, nombreux ajouts, ratures et corrections; quelques croquis à l’encre ; environ quatre pages de la main de Julia Daudet.

 

« Une fois, l’idée que je m’appelais Alphonse Daudet m’a fait beaucoup rire. »

 

 

Vendu

Alphonse DAUDET (1840-1897) – Romancier et auteur dramatique

Carnet autographe – [1866-1871] – 83 ff. in-12 recto-verso, en 2 parties tête-bêche foliotées A1 à A17 et B1 à B17 (le feuillet central en double foliotation, A17/B67), principalement à l’encre avec quelques pages au crayon, nombreux ajouts, ratures et corrections; quelques croquis à l’encre ; environ quatre pages de la main de Julia Daudet.

Précieux carnet de notes littéraires : le « carnet papillon »

Alphonse Daudet avait pour habitude de reporter dans ses célèbres « petits cahiers » ses notes de lecture, pensées, anecdotes ou rédactions primitives d’œuvres en gestation. Le « carnet papillon » tient son nom du poème par lequel il débute : « Les Aventures d’un papillon bleu » (Pléiades, t.I, 2008, note p.1204). Certaines notes de ce carnet sont restées inédites.

Importantes notes de premier jet qui seront ensuite exploitées par Daudet pour la rédaction de plusieurs œuvres majeures :

– Le Petit chose : Texte complet du dialogue versifié « Les aventures d’un papillon bleu », ici intitulé « Le poème du papillon » (ff. A2 r°-A8 r°), douzième lettre des Lettres de mon moulin, parue dans L’Événement du 4 novembre 1866, puis intégré dans Le Petit chose en 1868, sous le titre Poëme de Daniel.

– Lettres de mon moulin : Les Deux Auberges (ff. A14 r°-A15 r°, dont 2 pp. de la main de sa femme Julia) et L’Elixir du révérend Père Gaucher (ff. A15 r°-A17 r°, dont 2 pp. de la main de sa femme Julia). Ébauche de plan et esquisse pour Le Phare des sanguinaires.

– Lettres à un absent, Contes du lundi et Souvenirs d’un homme de lettres. Récits vécus du siège et de la Commune de Paris, dont Daudet fut témoin et acteur, figurant ici dans leurs versions de premier jet. Ces textes, une fois remaniés, apparaîtront dans différents recueils : Les Mères, Aux avant-postes, Les francs-tireurs, Les Palais d’été, Paysage d’insurrection, Le jardin de la rue des rosiers. Notes sur le siège de Paris, publiées par Julia Daudet dans Notes sur la vie en 1899.

– Tartarin de Tarascon : Liste des personnages, dans une version primitive. Tartarin y apparaît sous son premier nom de Chapatin dit Pan ! Pan !

– Les Femmes d’artistes : Notes permettant d’identifier les modèles de plusieurs textes de ce recueil.

– La Belle-Nivernaise : Notes de travail

Notes sur la vie : Les notes non utilisées par Daudet furent en grande partie relevées par Julia et réunies en 1899 dans Notes sur la vie avec les notes des autres « petits cahiers ».

– Le Cabano : Poème provençal écrit en 1866, placé en 1897 en exergue à son ouvrage Le Trésor d’Arlatan, suivi d’un vocabulaire provençal.

Ce carnet renferme également des notes critiques à propos de Gambetta, Rochefort, Tourgueniev, des frères Goncourt ou de George Sand, mais aussi des notes intimes qui seront reprises dans Rêves hallucinatoires ou Pensées : « Nous avons dans notre vie de singulières minutes, absence ou vision…à ces moments-là certains mots nous apparaissent avec des proportions monstrueuses. Deux ou trois fois déjà la mot de Mort m’est apparu ainsi, comme un grand trou noir, profond de mille lieues…à ces moments-là nous perdons même le sentiment de notre personnalité; nous sortons de nous-mêmes, et nous regardons agir ce qui était nous…une fois, l’idée que je m’appelais Alphonse Daudet m’a fait beaucoup rire » (f. B42 r°)

Provenance : Ce carnet a appartenu à Maurice Gouvet, ami d’enfance de Daudet qui logea chez lui à Paris en mai 1866. Bibliothèque Gérard de Berny (1880-1957, n°120 du catalogue de la seconde vente aux enchères de sa collection, 12 mai 1959 – Bibliothèque Daniel Sicklès (1900-1988), n°426 de la vente aux enchères de la onzième partie de sa collection, 18 février 1982).

Marques d’usure, voir photos.