Alphonse de LAMARTINE – Belle lettre évoquant le décès de sa mère (1830)
Lettre autographe signée adressée à un ami, familier du salon de Sophie Gay – Mâcon, 24 janvier 1830 – 2 pp. ½ in-4.
« Vous avez raison : ce ne sont point de ces blessures qu’on risque d’envenimer en les touchant. Elles ne se ferment jamais »
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Alphonse de LAMARTINE (1790 – 1869) – Poète, romancier et homme politique
Lettre autographe signée adressée à un ami, familier du salon de Sophie Gay – Mâcon, 24 janvier 1830 – 2 pp. ½ in-4.
Émouvante lettre qui fait suite au récent décès accidentel de sa mère
« Je suis bien touché des souvenirs de votre amitié. Je suis bien loin de m’opposer à la preuve trop flatteuse que vous voulez m’en donner quoique en vérité j’en rougisse. Je suis plus pénétré encore des expressions de sensibilité que vous y joignez pour l’affreux événement qui m’a atteint. Vous avez raison : ce ne sont point de ces blessures qu’on risque d’envenimer en les touchant. Elles ne se ferment jamais.
J’ai écrit à Sercey [le compte Félix-Édouard de Sercey débuta comme attaché à la légation à Florence lorsque Lamartine y était secrétaire et chargé d’affaires] dans le sens que vous désirez. J’espère être à Paris dans six semaines et vous retrouver souvent dans l’aimable salon où j’ai eu le plaisir de vous connaître. La même sympathie qui vous a disposé favorablement pour mes faibles vers m’a attiré vers vous et je désire que cette liaison d’un moment se soutienne et se perpétue.
Parlez de moi, je vous prie, à Madame Gay. Je viens de lire le Moqueur [Le Moqueur amoureux, publié par Sophie Gay la même année] avec cet intérêt qu’on trouve à écouter une conversation intéressante, animée et spirituelle d’un salon de bonne compagnie. Ce sont de ces romans dont la tradition se perdait depuis Mme de Flahaut. […] »
En novembre 1829 Lamartine est en déplacement à Paris pour son élection à l’Académie française, sa mère Alix de Lamartine décède alors à Macon, ébouillantée dans son bain. Sa belle-fille qui se trouve auprès d’elle attendra plusieurs semaines avant d’annoncer la terrible nouvelle à son fils.
Femme de lettres et salonnière, Sophie Gay (1776-1852) tint jusqu’en 1831 un salon célèbre, où pouvaient se croiser Hugo, Balzac, Chateaubriand et Delacroix. Elle est la mère de Delphine de Girardin.
Quelques rousseurs, voir photos.