Charles BAUDELAIRE – Résolu à “se débarrasser” de Narcisse Ancelle

Charles BAUDELAIRE (1821 – 1867) – Poète

Lettre autographe signée Charles adressée à sa mère – [Paris, été 1842 ?] – 2 pp. in-8 (19,5 x 12,2).

Le poète tente de rassurer sa mère sur le bien-fondé de ses opérations financières

« Ma chère maman, tu t’inquiètes fort à tort. Je n’ai nullement l’intention de me fier à aucune espèce de trafiqueur d’argent, plutôt qu’à M. Ancelle. J’ai l’intention de me débarrasser de lui, mais peu à peu et par portion – et enfin d’arriver à ce point qu’ayant tout réalisé en 5 pour cent, je n’aie plus besoin de notaire. Rien là-dedans qui ne soit fort simple et fort honnête. Je suis en effet fort désolé du cas de la Bourse – Renvoie-la-moi bien vite, je l’utiliserai – et sitôt que j’aurai un peu d’argent mignon, je te dédommagerai – » 

Le jeune poète alors âgé d’un peu plus de vingt ans suscite l’inquiétude de son entourage. Après avoir dilapidé une bonne partie de son héritage et déjà fort endetté, il est placé sous tutelle judiciaire, laquelle sera officiellement exercée deux années plus tard par le notaire de famille, Narcisse Ancelle.

Il tente ici de calmer les inquiétudes de sa mère, comme il ne cessera de le faire, préoccupée par son projet de vendre ses biens et de placer lui-même son argent, souhaitant s’affranchir ainsi du contrôle de Narcisse Ancelle qu’il vit comme une frustration, voire une humiliation.

 « Argent mignon, celui qu’on destine à des achats ou à des dépenses de fantaisie » (Littré, Dictionnaire de la langue française, Paris, Hachette, 1889).

Références :      Baudelaire – Correspondance, T. I, page 95, Pléiade / Baudelaire. Lettres à sa mère 1834-1866, page 61, Catherine Delons – Éd. Manucius.

 Vestiges d’onglet en marge gauche, voir photos.