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Fr.-René de CHATEAUBRIAND – Critique élogieuse des poésies de Delphine de Girardin

Lettre autographe signée adressée à Delphine Gay, future Delphine de Girardin – S.l., 5 février 1823 – 3 pp. in-4.

 

« Moi qui suis plus faible que vous, je vous remercie de m’avoir associé à votre futur repentir en répandant sur une ligne de ma prose le charme et l’éclat de votre poésie »

 

 

Vendu

François-René de CHATEAUBRIAND (1768 – 1848) – Écrivain et homme politique, précurseur du Romantisme

Lettre autographe signée adressée à Delphine Gay, future Delphine de Girardin – S.l., 5 février 1823 – 3 pp. in-4.

Jolie lettre évoquant Madame Récamier et les premiers essais poétiques de Delphine de Girardin

Delphine Gay (1804-1855) sollicite l’avis critique de Chateaubriand sur ses premiers poèmes, qu’elle réunit l’année suivante dans un recueil intitulé Essais poétiques. Chateaubriand est alors ministre des affaires étrangères sous la Restauration et se montre d’un enthousiasme forcené, contrairement à la critique qui les accueillera un peu plus fraîchement au moment de leur publication.

« Madame Récamier m’a appris, à mon grand étonnement, Mademoiselle, que vous n’avez pas reçu la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire de Londres [où il était ambassadeur d’avril à septembre 1822]. Le dévouement des Sœurs-de-Sainte Camille m’a enchanté. Je sais maintenant pourquoi vous dîtes si bien les vers : vous parlez votre langue. Mais je crains, mademoiselle, que vous ne soyiez réduite un jour à demander à Dieu pardon de votre gloire. Moi qui suis plus faible que vous, je vous remercie de m’avoir associé à votre futur repentir en répandant sur une ligne de ma prose le charme et l’éclat de votre poésie. J’ai à peine le temps d’écrire, Mademoiselle, pardonnez mon griffonnage. Agréez mes obéissances et offrez, je vous vous prie, à Madame Gay tous mes hommages. »

Après leur rencontre en 1817 dans le salon de Madame de Staël, Chateaubriand vécut avec Madame Récamier une relation passionnelle, ponctuée de prises de distance au gré de ses missions diplomatiques. Deux mois plus tard débute l’expédition d’Espagne dans laquelle Chateaubriand tient un rôle de premier plan, notamment comme conseiller du duc d’Angoulême au moment du siège de la ville de Cadix. Cet épisode marque cependant le point culminant de sa carrière politique ; son mérite n’étant pas reconnu, Chateaubriand perd son poste ministériel et connaît un désaveu cinglant.

Fille de la salonnière et femme de lettres Sophie Gay, Delphine Gay (1804-1855) épousera en 1831 Émile de Girardin, fondateur du journal La Presse (première parution en juillet 1836). Elle est propulsée très tôt dans les milieux artistiques et littéraires par sa mère qui tient un salon très en vue, au 11 de la rue Saint-Georges, puis au 41 rue Lafitte.

 

Bon état, voir photos.