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[Pauline VIARDOT]. George SAND – L.A.S. adressée à Pauline Viardot

Lettre autographe signée adressée à Pauline Viardot – Paris, rue Gay-Lussac n°5 samedi [26 avril 1873] – 2 pp. in-8, au monogramme gaufré GS.

 

« Je suis ici, depuis avant-hier pour affaire imprévue »

 

Réservé

George SAND (1804 – 1876) – Romancière

Lettre autographe signée adressée à Pauline ViardotParis, rue Gay-Lussac n°5 samedi [26 avril 1873] – 2 pp. in-8, au monogramme gaufré GS.

George Sand aimerait revoir sa fille chérie

« Je suis ici, depuis avant-hier pour affaire imprévue. À quelle heure vous trouve-t-on ma fille chérie, sans vous déranger ? En attendant mille tendres baisers à vous et à vos filles. Envoyez-moi le cher et bon Tourguenief. Dîtes-lui que je dîne tous les jours chez Magny à 6 h et que je l’attends tous les jours. Je vous attends tous c’est-à-dire, mais on me dit que vous ne sortez pas encore et je crains pour vous ce froid cruel [le 11 avril, la cantatrice vient de créer Marie-Magdeleine de Massent à l’Odéon sous la direction d’Édouard Colonne]. C’est ce qui m’empêche de vous aller voir ce soir. La course est longue pour revenir. J’ai laissé Nohant en bonne santé et me chargeant de vous envoyer des adorations à joindre aux miennes. »

Du 24 avril au 10 mai, George Sand séjourne à Paris avec son ami Edmond Plauchut et partage son temps entre les spectacles et les dîners en compagnie des habitués du restaurant Magny, Flaubert, Tourgueniev, Edmond de Goncourt…

L’affaire dont il est question ici revêt une importance particulière : George Sand est venue pour rencontrer Félix Duquesnel, directeur du Théâtre de l’Odéon, au sujet de sa pièce Mademoiselle La Quintinie, adaptée de son roman à succès. La pièce mettant en scène un jeune prêtre amoureux tarde à être représentée et George Sand s’inquiète du retard pris dans sa programmation. Jules Simon, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts et ami de l’auteur, recommande alors avec diplomatie à Duquesnel d’éviter la pièce sans l’interdire pour autant. George Sand mourra en 1876 sans que la pièce soit représentée et sans connaître la raison de sa déprogrammation.

Dans une lettre du 6 novembre 1872 à Charles-Edmond : « On m’écrit de tous côtés toutes sortes de choses à propos de ma pièce : La Censure aurait couper tout un acte, Duquesnel ne voudrait plus la jouer […] Je désire fort que l’Odéon garde sa subvention et je consentirais très bien à un retard, pour n’y pas mettre obstacle. Quant à la Censure, je ne lui céderais pas, et la question se trouverait encore plus simplifiée. »

 

Infimes accidents marginaux, petits trous de vers en bas du premier feuillet, voir photos.