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George SAND – L.A.S. citant Frédéric Chopin (1841)

Lettre autographe signée George adressée à Eugène Pelletan – Vierzon, 18 juin 1841 – 3 pp. d’un double feuillet in-8, à son monogramme gaufré.

 

« Du reste, l’adresse est dessus M. Chopin à Nohant par Vierzon, Indre »

 

 

Vendu

 

George SAND (1804 – 1876) – Romancière

Lettre autographe signée George adressée à Eugène PelletanVierzon, 18 juin 1841 – 3 pp. d’un double feuillet in-8, à son monogramme gaufré.

Retour vers Nohant en compagnie de Frédéric Chopin

« Mon cher Pélican,

Nous avions à Paris 8 objets dont deux sacs de nuit. Nous n’avons retrouvé qu’un sac de nuit et 7 objets. Ce sac est à Chapuis et par conséquent les effets que vous avez surveillés, à moi, sont arrivés. Je crois que la voiture qui nous a amenés ici, n’a pas tout déballé et que le sac a été emmené à Bourges d’où il nous reviendra. Mais comme ce qu’il contient fait faute et qu’après tout, il est peut-être envoyé à Paris, veuillez pour gagner du temps, aller vite au bureau et s’il y est, passez prendre ce sac en toute hâte pour Nohant. Du reste, l’adresse est dessus M. Chopin à Nohant par Vierzon, Indre. Cette adresse est défectueuse. ll faut y ajouter la Châtre si vous retrouvez le sac. Souvenez-vous si vous avez fait enregistrer 7 ou 8 effets. Consultez les registres et faites chercher dans les bureaux. Vous nous rendrez grand service. Nous sommes arrivés sans encombre à Vierzon d’où nous allons repartir tout à l’heure pour Nohant. Nous avons des nouvelles de la première caravane qui est aussi arrivée très bien et que nous allons embrasser ce soir. Bonjour, cher vieux tâchez de vous débrouiller au milieu des clefs, des souris, des papillons et de tout le désordre où je vous ai laissé. Quand vous serez installé vous aurez au moins de la verdure sous les yeux. Solange me mandait dans sa lettre que j’ai perdue, qu’elle avait laissé dans sa chambre (celle qui est au-dessus de la mienne, au fond du corridor du pavillon que vous n’habitez pas) une lettre pour La Luce [leur employée de maison, Lucie Caillaud surnommée Luce ou Lucette] dans une boîte verte. Je n’ai pas pensé à la prendre. Cherchez-la et envoyez la moi avec la vôtre. Occupez-vous de mes livres chez Marion [relieur à Paris, cité Bergère], et dès qu’ils seront prêts, expédiez les moi pour le soulager. Adieu et tout à vous »

De 1839 à 1846, année de leur rupture, Frédéric Chopin avait coutume de passer l’été à Nohant en compagnie de George Sand et de ses enfants Solange et Maurice. Leurs proches viennent leur rendre régulièrement visite, dont Pauline et Louis Viardot. Sand et Chopin séjournent donc à Nohant cet été là jusqu’au mois d’octobre ; le cadre de Nohant stimule la créativité du compositeur, plusieurs œuvres majeures y verront le jour pendant cette période. En 1841, Chopin y compose notamment sa Fantaisie op. 49, la Tarentelle op. 43, le Prélude op. 45 et les Nocturnes op. 48.

Eugène Pelletan (1813-1884) fut à la fois écrivain, journaliste et homme politique, comme député, ministre de l’Instruction Publique puis sénateur. Il s’installe à Paris, en 1833 où il se lance dans la carrière des lettres. En 1837, il débute dans le journalisme, collaborant à la Nouvelle Minerve, à la France littéraire et à la Presse de Girardin. D’abord proche de George Sand – il sera un temps le précepteur de Maurice Sand – il se rapproche ensuite d’Alphonse de Lamartine avec qui il partage l’idéal républicain. Il est le père de Camille Pelletan et d’André Pelletan.

La présente lettre est donc adressée à Eugène Pelletan chez George Sand, dans un des deux pavillons qu’elle occupe pendant ses séjours parisiens, situés au 16, rue Pigalle, au fond d’un jardin. George Sand y recevait les figures romantiques de l’époque, l’un d’entre eux fut sous-loué un temps par Sand à Chopin, pour y donner ses leçons de piano. Chopin avait par ailleurs un appartement au 5, rue Tronchet, au 1er étage, d’octobre 1839 à novembre 1941, qu’il avait prêté à son ami Julian Fontana.

 

Légèrement froissée, déchirure au pli, voir photos.