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Giacomo PUCCINI – Ses ennuis de santé et la préparation de “Turandot” (1923)

Lettre autographe signée « Giacomo » adressée à Sybil Seligman – [Viareggio], 19 avril 1923 – 2 pp. sur un feuillet grand in-4 (21 x 26,7 cm), sur papier gris à son adresse en coin, en italien.

 

« A Vienna andro a fine mese perchè la prémiere sarà ci primi di Maggio. Qui ci si annoia mortalmente noi due Elvira ed io. Lavoro ma poco e vegetiamo come carciofi qualunque. »

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Giacomo PUCCINI (1858 – 1924) – Compositeur

Lettre autographe signée Giacomo adressée à Sybil Seligman [Viareggio], 19 avril 1923 – 2 pp. sur un feuillet grand in-4 (21 x 26,7 cm), sur papier gris à son adresse en coin, en italien.

Les dernières années de travail sur Turandot

« Cara Sybil,

Leggo sul corriere dell’Engelia. Come fare ad averla ? Voi conoscete o potete conoscere gli scienziati inglesi Sherrington e Bayliss ? Sono questi due che conoscono il rimedio e ne hanno parlato in assemblee scientifiche. A Vienna andro a fine mese perchè la prémiere sarà ci primi di Maggio. Qui ci si annoia mortalmente noi due Elvira ed io. Lavoro ma poco e vegetiamo come carciofi qualunque. Tanti Saluti affettuosi. Il vostro Giacomo »

Traduction : Chère Sybil, J’ai lu dans le Corriere au sujet de l’Engelia. Comment faire pour s’en procurer ? Vous connaissez ou pouvez connaître les scientifiques anglais Sherrington et Bayliss ? Ce sont les deux savants qui connaissent ce remède et en ont parlé dans des assemblées scientifiques. J’irai à Vienne à la fin du mois parce que la première aura lieu là-bas dans les premiers jours de mai. Ici nous nous ennuyons mortellement Elvira et moi. Je travaille, mais peu, et nous végétons comme de quelconques artichauts. Plein de salutations affectueuses. Votre Giacomo

Les premiers symptômes de la maladie de Puccini se manifestent dès 1920, la dégradation de son état de santé s’accélère en décembre 1923 et il décédera l’année suivante (29 novembre 1924) à Bruxelles d’une crise cardiaque après avoir subi quelques jours plus tôt une opération pour un cancer de la gorge. Luttant contre la douleur, Puccini alterne des phases d’enthousiasme et d’abattement, consulte plusieurs spécialistes et reste à l’affût de traitements susceptibles d’apaiser ses souffrances (ici, l’angélique ?, promue par le neurologue britannique Charles Scott Sherrington et l’endocrinologue William Maddock Bayliss). Le composteur travaille pendant cette période à Turandot, son dernier opéra qu’il aura travaillé pendant près de quatre années mais restera inachevé. L’opéra sera terminé par Franco Alfano et sa première représentation aura lieu à La Scala le 26 avril 1926.

Puccini écrit depuis Viareggio, où il s’est installé avec sa compagne Elvira et leurs deux enfants en 1921. C’est en 1904, à la première de Madame Butterfly à Brescia, que le compositeur avait fait la connaissance de Sybil Seligman, femme d’un riche banquier britannique, avec qui il allait avoir une relation amoureuse. Elle était devenue sa confidente et conseillère et effectua également pour lui quelques traductions de l’anglais.

Légèrement froissée, voir photos.