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Giorgio de CHIRICO – À son ami Dimitri Lèvidis, rappelant ses positions sur le « modernisme »

Lettre autographe signée adressée au compositeur Dimitri Lèvidis, à Paris – Rome, 28 juin 1949 – 2 pp. in-4 (21 x 29,4 cm), sur papier pelure.

 

« …et puis il est fourré dans ces milieux d’art moderne de modernisme, et ce sont des milieux contre lesquels je combats depuis de longues années. »

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Giorgio de CHIRICO (1888 – 1978) – Peintre surréaliste

Lettre autographe signée adressée au compositeur Dimitri Lèvidis, à Paris – Rome, 28 juin 1949 – 2 pp. in-4 (21 x 29,4 cm), sur papier pelure.

Belle lettre nostalgique évoquant leur longue amitié, sa famille et sa vision critique de l’art moderne

« J’ai reçu ta lettre et tu peux t’imaginer combien cela m’a fait de plaisir de voir que toi, ta femme et ta fille, êtes tous en bonne santé. Depuis combien de temps nous nous connaissons ! Combien de souvenirs nous avons en commun ! Moi je vais bien et je travaille toujours beaucoup. Je suis marié pour la seconde fois. Je crois que ta femme et ta fille ont connu ma seconde femme car elles sont venues une fois chez nous à Paris, je crois en 1934. Alors ma mère habitait avec nous. Ma pauvre mère est morte en 1937, pendant que j’étais en Amérique pour des expositions.

Mon frère Alberto va bien. Tu sais que comme écrivain peintre et musicien il a un pseudonyme : Alberto Savinio. […]. Je te dirai franchement que je ne le vois presque jamais. Ces dernières années il s’est conduit avec moi de façon pas très fraternelle, et puis il est fourré dans ces milieux d’art moderne de modernisme, et ce sont des milieux contre lesquels je combats depuis de longues années. Dernièrement j’ai fait une grande exposition de 100 toiles à Londres. L’exposition a soulevé un grand intérêt et j’ai vendu plusieurs peintures. J’ai tenu aussi des conférences et j’ai parlé à la Radio. Paris ne m’attire plus depuis longtemps. Je trouve que tout baisse là-bas, et puis ce sont toujours les mêmes formules qui se répètent. Pour le moment je ne pourrai pas exposer à Paris. Je remercie ta fille Zizi, pour l’intérêt qu’elle a pu me porter, mais maintenant, pour au moins un an et demi, je voudrais ne pas exposer […]. »

En Post Scriptum, il lui demande ensuite de lui faire parvenir par l’intermédiaire de sa fille l’adresse de son ami le peintre surréaliste Pierre Roy, dont il a égaré l’adresse.

Installés à Paris, le compositeur d’origine grecque Dimitri Lèvidis (1886-1951) et son épouse eurent une seule fille, qui deviendra également auteur-compositeur sous le nom de Maria Veldi (1911-1966).

Joint : 2 clichés photographiques (9 x 12,5 cm) le représentant sur la terrasse de son domicile, 31, Piazza di Spagna, à Rome, (Pâques 1954, selon un note au verso), ainsi qu’une lettre adressée par le consulat de France à Dimitri Lèvidis et lui communiquant l’adresse du peintre (9 juin 1949).

Infimes rousseurs éparses, une trace de trombone, voir photos.