Guillaume APOLLINAIRE (1880 – 1918) – Poète
Lettre autographe signée probablement adressée à son ami Henri Duvernois – [c. juin 1918] – 1 page d’un feuillet in-8, sur papier brun.
Il fait part de son mariage avec Jacqueline Kolb
« Je vous envoie mes amitiés. Je suis marié. Je suis aussi au ministère des colonies [Apollinaire est affecté au bureau de presse du ministère des Colonies le 21 mai, en charge de la traduction des journaux anglais]. J’ai peu de temps, pour aller à Auteuil mais j’aimerais bien que nous nous rencontrions un de ces jours. J’ai plusieurs choses importantes à vous dire. Voulez-vous déjeuner samedi avec nous. Je vous envoie les amitiés de ma femme. Ma main amie. »
Guillaume Apollinaire épouse Amélia Kolb, dite Jacqueline, le 2 mai 1918 à l’église Saint-Thomas-d’Aquin dans la plus stricte intimité, avec pour seuls témoins, Pablo Picasso, Lucien Descaves et son épouse, Ambroise Vollard et Madame Picabia.
Le poète lui dédia son poème La Jolie Rousse de Calligrammes ; leur mariage sera heureux mais de courte durée : le poète affaibli par sa blessure et l’opération qui s’ensuivit succombe de la grippe espagnole le 9 novembre 1918.
À propos de son mariage, dans une lettre adressée à Fernand Divoire, Apollinaire précisait : « […] je me suis en effet marié à Saint-Thomas-d’Aquin le 2 mai. Annonce le si tu veux, mais, entre nous, j’aime autant le silence sur un évènement aussi sacré et aussi intime. D’ailleurs il y avait tout juste les témoins et Mme Descaves qui avait accompagné son mari. En tous cas j’espère bien te présenter ma femme un de ces jours. Elle est très gentille et pleine de bon sens. C’est une Lorraine, petite fille d’un cuirassier de reichoffen, sa famille est sous les obus à Nancy, elle a un frère tué à la guerre. C’est pourquoi il fallait une cérémonie seulement tout intime […] »
Henri Duvernois (1875-1937), écrivain et scénariste, fut un ami proche d’Apollinaire mais aussi son infirmier au moment de sa trépanation, lorsqu’il était en service à la Villa Molière (mai 1916) ; il rédigera un compte-rendu très émouvant de son opération. Madame Duvernois était également infirmière à la Villa Molière, le poète lui dédia un petit poème en forme de remerciement « sur le bouquet d’iris violets et de tulipes jaunes qu’elle m’a apporté à la Villa Molière », publié pour la première fois dans le Figaro littéraire du 18 avril 1953.
Plis d’usage, voir photo.