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Gustave FLAUBERT – Lettre à Louise Colet au sujet d’un de ses manuscrits (1852)

Lettre autographe signée Ton G. adressée à Louise Colet – [Croisset], 5 décembre 1852. Dimanche soir – 1 page sur un double feuillet in-8, enveloppe avec adresse : Madame Colet. Rue de Sèvres, 21. Paris.

 

« Nous nous sommes occupés aujourd’hui de ta Paysanne. Tu recevras mardi une lettre de B. dans laquelle tu trouveras quelques indications pour la fin »

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Gustave FLAUBERT (1821 – 1880) – Écrivain

Lettre autographe signée Ton G. adressée à Louise Colet – [Croisset], 5 décembre 1852. Dimanche soir – 1 page sur un double feuillet in-8, enveloppe avec adresse : Madame Colet. Rue de Sèvres, 21. Paris.

Relative à quelques « indications » sur son manuscrit de La Paysanne

« Nous nous sommes occupés aujourd’hui de ta Paysanne. Tu recevras mardi une lettre de B. [son ami Louis Bouilhet] dans laquelle tu trouveras quelques indications pour la fin.
demain je t’écrirai nos observations en marge, et les corrections tiennes que nous avons adoptées.
Rien de nouveau. 
Je lis l’Oncle Tom. à propos d’Amérique que deviennent les Anglais ? [inquiétude de Flaubert que Louise Colet ne soit enceinte de lui]. à bientôt dans une lettre plus longue, chère Louise.
je t’embrasse. À toi »

Entre 1853 et 1856, Louise Colet publie trois récits en vers, La Paysanne, La Servante et La Religieuse destinés à prendre place dans une série de six pour former une vaste fresque, Le Poème de la femme et brosser un tableau de toutes les conditions sociales. Les trois derniers portraits, La Princesse, La Bourgeoise et La Femme artiste resteront au stade de projet.

Concernant l’appréhension de Flaubert sur le fait d’être père, voici la réponse, datée du 11 décembre 1852, qu’il fait à Louise Colet qui vient de lui a apprendre qu’elle avait enfin ses règles : « Je commence par te dévorer de baisers, dans la joie qui me transporte. Ta lettre de ce matin m’a enlevé de dessus le cœur un terrible poids. Il était temps. Hier, je n’ai pu travailler de toute la journée. À chaque mouvement que je faisais (ceci est textuel), la cervelle me sautait dans le crâne et j’ai été obligé de me coucher à 11h. J’avais la fièvre et un accablement général. Voici trois semaines que je souffrais horriblement d’appréhensions : je ne dépensais pas à toi d’une minute, mais d’une façon peu agréable. Oh oui, cette idée me torturait ; j’en ai eu des chandelles devant les yeux deux ou trois fois, jeudi entr’autres. Il faudrait tout un livre pour développer d’une manière compréhensible mon sentiment à cet égard. L’idée de donner le jour à quelqu’un me fait horreur. Je me maudirais si j’étais père. Un fils de moi ! Oh non, non, non ! Que toute ma chair périsse et que je ne transmette à personne l’embêtement et les ignominies de l’existence ! […] »

Références : Flaubert – Correspondance, T. II, page 199, Pléiade.

 

Bon état, voir photos.