Honoré de BALZAC – Belle lettre évoquant ses contes drolatiques et philosophiques
Lettre autographe signée adressée au « Très célèbre éditeur de toutes les gloires contemporaines » [Charles Gosselin] – [Château de Saché], 23 novembre 1831 – 2 pp. sur un double feuillet in-8, adresse et marques postales.
« …je descendrais de dessus l’hippogriffe Rabelaisien et m’occuperais à faire flèche d’autres bois, c’est-à-dire à parachever quelque chose qui se résolût par l’argent comptant. »
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Honoré de BALZAC (1799 – 1850) – Écrivain
Lettre autographe signée adressée au « Très célèbre éditeur de toutes les gloires contemporaines » [Charles Gosselin] – [Château de Saché], 23 novembre 1831 – 2 pp. sur un double feuillet in-8, adresse et marques postales.
Belle lettre de Balzac conteur à son éditeur Gosselin
« Très célèbre éditeur de toutes les gloires contemporaines, je suis en mesure de vous faire tenir le 26-27 courant, le manuscrit des Contes drolatiques, attendu que je n’en ai plus que deux à faire mais, j’ai négligé pour ça ma mère nourrice, la Revue de Paris or, ayant à fin de mois, 389 frs à faire payer je désirerais savoir de votre hautesse typographique, si vous pourriez les remettre à ma mère, sur son reçu dont nous ferions compte. Si cela était impossible, je vous prie de m’en écrire aussitôt (château de Saché par Azay-le-Rideau Indre et Loire) parce que je descendrais de dessus l’hippogriffe Rabelaisien et m’occuperais à faire flèche d’autres bois, c’est-à-dire à parachever quelque chose qui se résolût par l’argent comptant.
Faîtes agréer mes hommages à Madame Gosselin et trouvez ici l’assurance de la considération distinguée avec laquelle je suis votre dévoué. »
[Post-scriptum] « Dîtes-moi un mot de Chasles a -t-il fait son article et [l’?]avez-vous placé – Les autres journaux ont-ils parlé des Romans et Contes – Allez voir Jal [Auguste Jal (1795-1873), écrivain et historien, il sera conservateur des Archives de la Marine et auteur d’une série de contes parue en 1832, Scènes de la vie maritime. Il s’était alors engagé à fournir au Figaro un article sur La Peau de chagrin ou sur les Contes philosophiques] pour le Figaro – et où en sommes nous de la 3ème édition ? »
À 32 ans, après la Physiologie du mariage (1829) et les Scènes de la vie privée (1830), Honoré de Balzac accède à la notoriété avec les Romans et contes philosophiques, qui contiennent notamment La Peau de chagrin (octobre 1831). La forme du conte est alors en vogue depuis la traduction des Contes fantastiques d’Hoffmann, parus dans la Revue de Paris de mai à décembre 1829. Jules Janin (Contes fantastiques – 1832) et Eugène Sue (plusieurs contes maritimes entre 1830 et 1833) s’engouffrent également dans la brèche. À partir de 1832, la forme du conte fantastique perd de sa popularité et l’image du conteur se dégrade, dans une lettre de décembre 1832 à Amédée Pichot, Balzac déclare qu’il ne veut pas « être exclusivement un contier » et cherche ensuite à s’imposer comme un auteur de romans historiques.
Philarète Chasles (1798-1873), cousin du mathématiciens Michel Chasles, sera coauteur avec Balzac des Contes bruns (février 1832). À propos de son article, il pourrait s’agir d’un compte-rendu des Romans et contes philosophiques, qu’il avait préfacés, destiné au Journal des Débats. Dans une lettre inédite adressée un peu plus tard à Gosselin par Chasles, celui-ci confirme : « depuis longtemps, j’avais fait à Balzac la promesse de donner aux Débats un article sur ses trois volumes, j’ai l honneur de vous adresser l’article si longtemps attendu. »
Charles Gosselin (1795-1859) est une figure centrale de la librairie française de 1820 à 1845. Il édite les auteurs romantiques majeurs (Lamartine, Hugo, Vigny, Balzac etc.)
Infimes accidents en marge basse, onglet résiduel en marge droite, voir photos.