Honoré de BALZAC – Lettre intéressante, en lien avec sa défense des auteurs
Lettre autographe signée adressée à Charles Delestre-Poirson – [Paris], 13 mars 1838 – 1 p. ½ sur un feuillet in-8.
« Je ne croyais pas avoir pêché par défaut de clarté dans ce que je vous écrivais, hier pour vous expliquer la jurisprudence que tout homme de cœur peut adopter sur le pillage de la pensée »
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Honoré de BLAZAC (1799 – 1850) – Écrivain
Lettre autographe signée adressée à Charles Delestre-Poirson – [Paris], 13 mars 1838 – 1 p. ½ sur un feuillet in-8.
Relative au combat mené par Balzac pour la défense des droits des auteurs
« Je ne croyais pas avoir pêché par défaut de clarté dans ce que je vous écrivais, hier pour vous expliquer la jurisprudence que tout homme de cœur peut adopter sur le pillage de la pensée ; mais votre lettre me force à vous dire que rien en ceci ne vous concerne, car vous avez pris chez vous tout ce que vous aviez autrefois donné au théâtre ; et comme directeur vous faîtes ce qu’à votre place, je ferais. Mais si j’ai pêché par défaut de clarté vous ne pêchez point par défaut d’intelligence et connaissant vos valeurs dans la direction des intérêts qui vous sont confiés, je n’ai plus qu’à vous exprimer mes regrets d’avoir été si peu compris. »
L’auteur dramatique Charles-Gaspard Poirson, dit Delestre-Poirson (1790-1859), fut directeur du théâtre du Gymnase-Dramatique de 1820 à 1844 et s’opposa régulièrement aux décisions de la Société des auteurs dramatiques, chargée de la défense de leur propriété intellectuelle. Honoré de Balzac s’était porté en pointe de ce combat et avait exhorté le législateur à défendre les intérêts des auteurs ; ainsi était née quelques mois plus tôt, le 16 avril, la Société des Gens de Lettres, dont Balzac assurera la présidence en 1839-1840. Les échanges entre Balzac et le directeur de théâtre se situent dans ce contexte.
La présente lettre est en lien avec deux autres, adressées par Delestre-Poirson à Balzac, relativement à la représentation en cours au théâtre du Gymnase :
Une première lettre, datée du 10 mars, et une seconde, datée du 12 mars 1838 : Delestre-Poirson fait référence à la pièce, L’Interdiction, drame en 2 actes d’Émile Souvestre, qui vient d’être créée, en précisant à Balzac que cette création ne lui « doit rien », qu’il en est « presque fâché, s’il faut le dire, car [c’était] presque pour elle une garantie de succès », il lui offre également deux entrées pour la représentation…
Notre lettre semble régler le malentendu sur les questions de propriété intellectuelle survenues entre les deux protagonistes. La friction trouvait son origine dans le roman de Balzac, L’Interdiction, bien antérieur puisque paru d’abord en 1836 dans la Chronique de Paris, avant d’être revu et corrigé pour une publication en 1839 aux éditions Charpentier.
Un aminci hors texte, bon état général, voir photos.