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Jacques CHARDONNE – Correspondance de 9 lettres adressées à Roger Nimier (1959)

9 lettres autographes signées adressées à Roger Nimier – Paris / La Frette-sur-Seine / Ronce-les-Bains, [1959 et une de juin 1958] – 4 pp. in-8 et 10 pp. in-4 sur papier quadrillé, enveloppes avec adresse.

 

« Le vrai poison, ce n’est pas les cigares et l’alcool ; c’est la vie. »

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Jacques CHARDONNE (1884 – 1968) – Écrivain

9 lettres autographes signées adressées à Roger Nimier – Paris / La Frette-sur-Seine / Ronce-les-Bains, [1959 et une de juin 1958] – 4 pp. in-8 et 10 pp. in-4 sur papier quadrillé, enveloppes avec adresse.

« Le vrai poison, ce n’est pas les cigares et l’alcool ; c’est la vie. »

Belle correspondance amicale, littéraire et gastronomique, évoquant la revue Arts, Morand, Mauriac, Bataille, Faulkner, mais aussi Pétain et de Gaulle

Morceaux choisis :

Juin 58. « Désormais, vous saurez distinguer entre les Français, les bons et les mauvais. Le bon Français était avec Pétain en 40 ; et pour de Gaulle en 58. Tout autre français est vicieux. […] Le vrai poison, ce n’est pas les cigares et l’alcool ; c’est la vie. En vous écrivant, je trouve la formule de ce pays qui m’enchante : Il est une création continue, une création par la lumière. A tout moment un autre monde (ténèbres, coloris). C’est la différence avec l’azur fixe. Je m’intéresse à Chateaubriand. Je crois que Rousseau (dans le même genre) lui est supérieur. »

11.12 – « Le sens de l’année 1940 ne cessera de se préciser. Jusqu’à l’année 40 le mythe de l’État était si solide, que les gouvernants n’hésitaient pas à armer 500 mille jeunes hommes et à leur donner des chefs. Après 40, le pays tremblera, et ses gouvernants, devant l’armée française »

17.12 – « Je suis perplexe. Je crois bien que Simenon est l’unique romancier du siècle. Les autres (les meilleurs) sont des “artistes” »

21.12 – « […] Semaine de dissipations à Paris. A présent repos. Vendredi étrange déjeuner chez Drouant ; impossible de refuser, étant invité par Remy-Martin, compagnon de prison, à Cognac. Longue et large table, 20 personnes, 20 vieillards, tous gâteux, avec de hauts postes. Rien pour moi. Mais Louise de Vilmorin était en face de moi […] elle ne dira rien ; ou bien elle dira que je suis odieux. Le plus triste, c’est, je pense, qu’elle a raison. Aussi, j’ai l’intention, ne pouvant me corriger, de me retirer au couvent chez Josette […] »

24.12 – « “Arts”, bien fourni. C’est curieux (remarque ancienne), comme les surréalistes (Breton, Bataille) écrivent mal. Vous n’y pouvez rien. En général, les gens qui ont une thèse en littérature, c’est pour se cacher […] »

30.12 – « Vous avez bien fait de donner cette étude sur Faulkner. Tout ce que vous dites vient à point, c’est important ; c’est révolutionnaire. Ce genre américain (l’embrouillamini) a pourri le roman […] »

26.12 – « Par l’entremise d’Arts, je vais apprendre à l’érudit Courtine où se place le d’Yquem dans un menu : au tout début du repas, quelques gorgées. Avec le melon – et surtout : avec le homard à l’américaine. Je compte sur vous. Morand est venu, reparti. Il vous a trouvé très bien, hier soir. Enchanté de sa soirée. Il m’a laissé le menu […] »

29.12 – « Morand nous a parlé de votre diner, à la Frette. Il y revient dans une lettre (que je publierai dans mon prochain livre, à la suite des pages sur Morand ; elles sont faites ; sept pages, très réussies. C’est moi qui aurait fait son discours de réception à l’Académie) […] ». Etc.

La revue Arts est fondée par le galeriste Georges Wildenstein en 1952, elle paraît jusqu’en 1966. Les Hussards y sont des contributeurs importants, comme les représentants de la nouvelle critique cinématographique incarnée par François Truffaut et Jean-Luc Godard. Elle ouvre également ses colonnes à Boris Vian, Antoine Blondin, Jean Giono et Roger Nimier, entre autres.

 

Bon état général, voir photos. Photos supplémentaires sur demande.