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Jean JAURÈS – Belle L.A.S. à propos de “La Mano Negra” (1903)

Lettre autographe signée adressée au citoyen André Girard – Paris, le 6 janvier [1903] – 3 pp. double feuillet in-8, à l’en-tête de la Chambre des députés.

 

« il y a là un grand crime gouvernemental contre lequel le devoir du parti socialiste est de protester »

 

 

Vendu

Jean JAURÈS (1859 – 1914) – Homme politique

Lettre autographe signée adressée au citoyen André Girard – Paris, le 6 janvier [1903] – 3 pp. double feuillet in-8, à l’en-tête de la Chambre des députés.

À propos du groupe anarchiste La Mano Negra et du rôle de la presse

Ce groupe actif en Andalousie à la fin du XIXe siècle venait de subir une répression féroce de la part du gouvernement espagnol. L’affaire fut relayée par les socialistes en France à travers plusieurs articles et meetings.

« Je vous remercie de m’avoir signalé l’affaire de la Mano Negra. Je l’étudie en ce moment sur les documents que vous m’avez envoyés. Et je suis très porté à croire qu’il y a là un grand crime gouvernemental contre lequel le devoir du parti socialiste est de protester. Je crois que cette protestation serait plus efficace si elle pouvait être appuyée d’une documentation plus étendue. Il y aurait, je crois, intérêt à avoir le texte des réquisitions, les interrogatoires et les plaidoiries. Est-ce que les journaux d’Espagne ne rendent pas compte des procès criminels comme le font si complaisamment ceux de France ? et ne pourrait-on avoir les journaux de cette époque ? Si nous pouvions faire apparaître les messages de l’accusation et l’audition de la poursuite avec les documents officiels au moins cela apporterait une grande force à notre campagne. Je ne sais à qui m’adresser. Pouvez-vous me donner une indication ? Bien à vous. »

Si la réalité de la Mano Negra, organisation secrète d’inspiration anarchiste, n’est pas remise en cause, certains voient dans sa répression violente en 1883-1884 un prétexte pour contenir les révoltes paysannes dans le sud de l’Espagne.

Cette réaction ne restera pas sans suite puisque, sensible à l’injustice, Jaurès écrira dans La Petite République datée du 18 janvier : « […] C’est vraiment l’honneur de notre temps qu’il y ait comme une conscience solidaire de l’humanité civilisée, et que tous les peuples s’intéressent à la réparation de l’iniquité commise en un point particulier de l’Europe […] C’est de même le devoir impérieux de tous les hommes amis du droit, dans tous les pays, c’est le devoir particulièrement pressant des socialistes français qui ont pu voir de près les révélations qui se produisent au sujet de la Mano Negra et de travailler de tout leur cœur, en une active solidarité internationale et humaine, au redressement de déplorables erreurs et de monstrueuses scélératesses. »

 

Plis d’usage, voir photos.