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Jean-Louis BARRAULT – Sa profonde tristesse après le décès de Paul Valéry

Lettre autographe signée adressée à « Cher Monsieur » [Léon-Paul Fargue ?] – Environ St-Tropez, 29 juillet 1945 – 2 pp. grand in-4 (21 x 27 cm), papier pelure.

 

« Nous sommes encore sous le coup, Madeleine Renaud et moi, du chagrin très profond de la disparition de Paul Valéry. Nous voilà tous amputés de cet Être, de cette horlogerie extraordinaire qui vient de s’arrêter. »

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Jean-Louis BARRAULT (1910 – 1994) – Comédien, metteur en scène et directeur de théâtre

Lettre autographe signée adressée à « Cher Monsieur » [Léon-Paul Fargue ?] – Environ St-Tropez, 29 juillet 1945 – 2 pp. grand in-4 (21 x 27 cm), papier pelure.

Lettre émouvante sur son chagrin après la disparition de Paul Valéry

« Nous sommes encore sous le coup, Madeleine Renaud et moi, du chagrin très profond de la disparition de Paul Valéry. Nous voilà tous amputés de cet Être, de cette horlogerie extraordinaire qui vient de s’arrêter.
Lorsque j’ai perdu ma mère jadis, j’ai senti qu’on m’arrachait quelques mètres de boyaux. C’est, curieusement, une sensation analogue que j’éprouve à l’annonce de la mort de Paul Valéry. Mon chagrin était donc filial.
Mais si quelqu’un doit m’apporter quelque consolation (outre mon ardeur énorme de « bien faire », de bien travailler, d’être digne du lot qui m’a été réservé) c’est cet autre « parent souterrain » que vous êtes à mes yeux (il fallait cet évènement et peut-être le repos que je prends au milieu des vignes du Var et le point aussi que j’y fais, pour que je vous l’exprime). Ne soyez pas surpris de cette déclaration du cœur. Elle ne peut être plus simple, plus enfantine.
La page que j’ai lue de vous sur Valéry (dans
les Nouvelles Littéraires) objective bien le sentiment que je ressens de cette consolation.
J’ai scrupule à vous en écrire plus long. Il ne me viendrait pas à l’idée d’envoyer à Matisse un dessin de ma conception. Ne voyez dans ce mot que l’élan d’affection et d’admiration qu’il renferme et aussi (à condition que cela ne vous importune en rien) l’envie d’aller vous rendre visite un de ces jours prochains.
Rassurez-vous je ne rentre qu’en septembre et ne connais pas votre adresse !). Madeleine se joint à moi pour vous envoyer nos affectueux sentiments.
»

Le numéro des Nouvelles Littéraires du 26 juillet 1945 rend hommage à Paul Valéry, décédé le 20, sur plusieurs pages et contient notamment des textes de Léon-Paul Fargue et Georges Duhamel. Depuis son accident vasculaire de 1943, Léon-Paul Fargue vit paralysé au domicile de sa femme peintre, Chériane, où il conserve une activité littéraire intense.

 

Bon état, voir photos.