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Jean PAULHAN – Bel ensemble autour d’Antonin Artaud [c.1950]

Lettre autographe signée et manuscrit signé intitulé « ARTAUD LE VAILLANT » adressés à Marcel Bisiaux – S.l.n.d. [c. 1950] – 2 pp. ¼ in-8 à l’en-tête de la NRF.

 

« à ce point mort, mais rayonnant où l’être pourri rassemble ses vertus »

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Jean PAULHAN (1884 – 1968) – Écrivain, critique et éditeur, rédacteur en chef de la NRF entre 1920 et 1968

Lettre autographe signée et manuscrit signé intitulé « ARTAUD LE VAILLANT » adressés à Marcel Bisiaux – S.l.n.d. [c. 1950] – 2 pp. ¼ in-8 à l’en-tête de la NRF.

Rare ensemble autour d’Antonin Artaud, évoquant notamment les difficultés éditoriales survenues à sa disparition

« J’avais perdu votre adresse. J’espère que mes lettres ont fini quand même par vous atteindre. Serez-vous des nôtres le 23 ? Du côté du journal, il semble que tout s’annonce bien. J’ai un service à vous demander : adressez-moi d’urgence, je vous prie, le reçu des 25.000frs. qui vous ont été adressés, après la mort d’Artaud. Mme Malausséna prétendant que j’ai gardé cet argent pour moi. S’il est possible, ajoutez : « …conformément à la promesse que m’avait faite Antonin Artaud… » (Il me l’avait dit – mais à vous, je ne sais). Comment toucher Colette Thomas ? et Prével ? Aidez-moi, je vous prie. (Colette avait reçu 55.000frs et Prével 75.000.) [proches d’Artaud, Colette Thomas et Jacques Prevel prirent part à la défense de ses droits éditoriaux] »

Le manuscrit consacré à Antonin Artaud, destiné peut-être à la revue 84, est un vibrant hommage rendu à l’auteur : « Le moins qu’il faille dire d’Artaud, c’est qu’il ne s’est jamais avoué vaincu. C’est que l’érosion de la pensée, l’effondrement de l’âme, la ruine et la folie même le rejetaient plus sûrement à cette redoutable station intérieure, qu’il s’agit (pour nous tous) de mûrir – à ce point mort, mais rayonnant où l’être pourri rassemble ses vertus. Je ne sais quel empereur disait qu’il existe trois soleils, dont le premier seul est apparent. Je n’ai jamais douté qu’ANTONIN ARTAUD ne vit à son gré le second. »

Joint : une coupure de presse contemporaine, un article de Jacques Carat paru dans Le Mois Littéraire, au sujet du litige opposant les ayants droit d’Antonin Artaud à ses soutiens historiques sur la question de la publication posthume de ses œuvres.

Écrivain et journaliste, Marcel Bisiaux (1922-1990) fonde en 1947 la revue 84 à laquelle collaborèrent Antonin Artaud et André Dhôtel notamment et de nombreux auteurs proches de la N.R.F. Elle cesse de paraître en 1951. Marcel Bisiaux remporte le prix Félix Fénéon en 1950.

Nombreux plis sur le manuscrit avec une déchirure au pli, bon état pour la lettre, voir photos.