Jules BARBEY d’AUREVILLY – Jolie lettre évoquant « Les Diaboliques »

Jules BARBEY d’AUREVILLY (1808 – 1889) – Écrivain

Lettre autographe signée [peut-être adressée à Auguste Dumont, fondateur du Gil Blas] – S.l., Lundi 10 mai 1880 (selon une note d’une autre main) – 1 page sur un double feuillet in-8, sur papier vergé, à l’encre rouge et en-tête imprimé d’une de ses devises : « NEVER MORE ».

Évoquant Les Diaboliques et l’édition de ses œuvres chez Lemerre

« Pardon, Monsieur, de vous répondre si tard, mais j’ai été absent et voilà mon excuse !

Je n’ai, que chez moi à Valognes, mon exemplaire des œuvres et des hommes ; mais je vais prier un de mes amis (celui là qui vous a prêté Les Diaboliques) de vous les prêter.

Je le prierai de passer chez vous.

Quant à mes romans édités par Lemerre, j’ai bien recommandé qu’on vous les envoyât et on m’a dit qu’on le ferait. Vous avez du les recevoir.

Agréez, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée. en hâte. »

Après la parution des Diaboliques, Dentu avait fait l’objet d’une procédure ; celle-ci fut adoucie grâce à l’intervention de Gambetta et d’Arsène Houssaye qui lui évitent le procès. Une ordonnance de non-lieu est alors rendue mais le parquet exige que les volumes restants – 480 sur 2.200 – soient détruits. L’ouvrage devient donc introuvable en libraire en 1880. En 1882, l’œuvre sera rééditée chez Lemerre, dans la collection bibliothèque littéraire, et rencontrera un franc succès.

Auguste Dumont (1816-1885), fondateur du Gil Blas en 1879, souhaite connaître les œuvres de Barbey d’Aurevilly avec qui il envisage de collaborer. Barbey lui a déjà prêté son édition des Diaboliques qui n’est plus disponible en librairie, mais l’écrivain travaille déjà à cette époque au Constitutionnel, occupant place laissée vacante par Sainte-Beuve. Néanmoins, dès 1880, le Gil Blas annonce dans ses colonnes l’arrivée prochaine de Barbey et fait de la publicité pour ses ouvrages Goethe et Diderot et Du Dandysme et de Georges Brummell.

Bon état, voir photos.