Henri BERGSON – Sur l’organisation de ses conférences à New York
Lettre autographe signée adressée à sa traductrice Millicent Murby – Villa Montmorency, 18 avenue des Tilleuls. Auteuil. Paris, 12 novembre 1912 – 4 pp. in-8, enveloppe avec adresse autographe, timbre décollé.
« Votre traduction est excellente. Elle rend à la fois le détail des idées et le mouvement général de la pensée. »
Vendu
Henri BERGSON (1859 – 1941) – Philosophe et écrivain, Nobel de littérature (1927)
Lettre autographe signée adressée à sa traductrice Millicent Murby – Villa Montmorency, 18 avenue des Tilleuls. Auteuil. Paris, 12 novembre 1912 – 4 pp. in-8, enveloppe avec adresse autographe, timbre décollé.
Préparatifs pour ses conférences à l’université Columbia
« La traduction de la 1ère conférence vient de me parvenir, et je vous en remercie. (Il sera prudent, à l’avenir, de faire enregistrer le paquet, la poste m’ayant égaré plusieurs envois dans ces derniers temps.). Votre traduction est excellente. Elle rend à la fois le détail des idées et le mouvement général de la pensée.
Je vous adresse aujourd’hui la 3ème conférence. Elle est fort aride et difficile ; mais, là où vous aurez des incertitudes, vous n’avez qu’à laisser le passage en blanc. J’arriverai toujours à me débrouiller, le jour de la conférence, quand même mon anglais serait d’une correction douteuse, au besoin, je donnerai quelques explications en français. Ces conférences sont destinées à des spécialistes, ce qui fait que je suis obligé d’entrer dans des détails techniques. Je dois en faire d’autres, en français, sur des questions plus générales et pour un public plus étendu. Il est possible que je retarde un peu mon départ pour l’Amérique ; mais la traduction des 6 conférences n’en est pas moins pressée, et très pressée, car il est possible qu’après ces 6 conférences je vous demande d’en traduire encore deux autres, dont je ne sais pas encore si je dois les faire en français ou en anglais. De plus, je vous demanderai peut-être aussi de traduire quelques petites allocutions, si j’ai le temps de les écrire en français : sinon, il faudra que je me risque à les improviser en anglais. Vous recevrez la 4ème conférence vendredi ou samedi au plus tard. Croyez, je vous prie, à mes sentiments bien dévoués.
Si votre « typewriter » pouvait employer du papier relativement mince, comme celui des premières feuilles de la conférence que vous venez de m’envoyer, je préfèrerais cela au papier épais des dernières feuilles. Mais cela n’a pas d’importance. »
La notoriété d’Henri Bergson prend à cette époque une dimension internationale : professeur au Collège de France depuis 1910, sa renommée est encore plus grande à l’étranger qu’en France, notamment dans les pays anglo-saxons, où il se rend régulièrement pour des cycles de conférences (Birmingham, Cambridge, Londres, Oxford, New York, etc.). Quoique parfaitement bilingue, puisque sa mère est anglaise, Bergson fait ici appel à Millicent Murby (1873-1951) pour traduire les conférences qu’il va tenir à New York en février 1913 à l’université de Columbia sur le thème de Spiritualité et Liberté. Bergson avait déjà fait appel à elle pour corriger une partie de la traduction en anglais de L’Évolution créatrice (publié en 1907 et traduit en anglais en 1911) et aura de nouveau recours à ses services pour ses conférences de Londres au mois de mai suivant.
Bon état, voir photos.