Louis PASTEUR – Sur la vaccination charbonneuse et une élection
Lettre autographe signée adressée à Émile Duclaux, son proche collaborateur – Paris, le 19 juin 1882 – 2 pp. ½ in-8.
« Pour nos vaccinations, je crois déjà vous l’avoir dit, s’il survient des adénomes ou arrêts de lactation ne soyez pas effrayé. En quelques jours tout disparaîtra. »
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Louis PASTEUR (1822 – 1895) – Chimiste et biologiste, découvreur du vaccin contre la rage
Lettre autographe signée adressée à Émile Duclaux, son proche collaborateur – Paris, le 19 juin 1882 – 2 pp. ½ in-8.
Ses travaux sur le vaccin du charbon et l’élection de son collaborateur à l’Académie des Sciences
« Vous avez dû recevoir le vaccin pour vos 400 bêtes. Ne vous ennuyer pas à nettoyer les seringues. On vous en enverra quand vous le désirerez sans frais du laboratoire qui peut bien imiter la générosité de notre Conseil général.
Non vous n’avez pas eu de voix. Je voulais vous donner la mienne et facilement je vous en aurais obtenu quelques autres ; mais au dernier moment nous avons été avertis d’une intrigue montée en faveur de mr. Dehérain et on a craint qu’il fit échouer Schloesing. C’était que crainte exagérée, mais il faut toujours être sur ses gardes quand on va demander pour tel candidat […]. Quand le résultat a été acquis et Bert vainqueur, j’ai regretté de ne pas vous avoir donné ma voix. Bert m’a parlé dans le même sens ; Votre candidature est bonne et ne peut que s’améliorer. Il y a plusieurs candidats que nous n’avons pas à craindre et je pense que l’Académie, mieux informée, abandonnerait ceux dont la candidature n’a qu’une valeur factice et incertaine.
Par tout ce que j’entends dire à quelques personnes compétentes, votre candidature sera soutenue sincèrement dès qu’on jugera qu’elle doit être votée avec chances de succès
Pour nos vaccinations, je crois déjà vous l’avoir dit, s’il survient des adénomes ou arrêts de lactation ne soyez pas effrayé. En quelques jours tout disparaîtra, le lait reviendra, les plus volumineux adénomes se dissiperont. Surtout pas de traitement quelconque de la part du vétérinaire. Bien à vous de bonne amitié sincère. »
Un an plus tôt, en mai 1881, pour répondre aux demandes pressantes de vaccin de la part des éleveurs et vétérinaires, Pasteur avait réalisé une expérience de vaccination contre le chardon sur une population de 50 moutons avec un certain succès (expérience de Pouilly-Le-Fort). La mortalité chez les animaux était réduite à moins de 1% contre 10% sans vaccination. Son vaccin présentait toutefois certaines faiblesses, offrant une protection de courte durée et présentant une forte instabilité, ceci conduira à son abandon progressif.
En mai-juin 1882, à Clermont-Ferrand et à Bourdon, de nouvelles expériences sur la vaccination charbonneuse ont été conduites sous la direction d’Émile Duclaux, la 3e inoculation a eu lieu le 15 juin : sur 5 moutons déjà vaccinés et 2 moutons vierges, à deux reprises, avec des résultats jugés probants. Un nouvel essai sera donc effectué, cette fois sur un bœuf et une vache, le bœuf survivra à l’expérience, la vache succombera après de fortes fièvres.
Physicien et biologiste, Émile Duclaux (1840-1904) fut un proche collaborateur de Louis Pasteur et lui succédera à la tête de l’Institut à son décès. L’élection en question est celle qui se déroule le 12 juin à l’Académie des Sciences dans la section économie rurale, suite au décès de M. Decaine ; 50 membres sont présents, M. Schloesing est élu au premier tour avec 32 voix. Émile Duclaux sera élu à l’Académie des Sciences en 1888.
Bon état, voir photos.