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Madame de LA FAYETTE – Rare lettre évoquant Madame de Sévigné [1655]

Lettre autographe adressée à Gilles Ménage – [Espinasse], le 27me Aout [1655] – 1 p. ½ sur un double feuillet in-4 (17 x 22,6 cm env.), adresse au verso : A Monsieur – Monsieur labé Menage – dans le cloistre notre dame – A paris.

 

« Vous ne voyés pas si rarement Me de Sevigné que vous neussiés pû apprendre delle que iestois accouchée mais ie croy que ce qui est cause que vous ne lavés pas sceu est que vous ne parlés guere de moy lors que vous estes aupres delle ... »

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Madame de LA FAYETTE (Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse de La Fayette, 1634 – 1693) – Femme de lettres

Lettre autographe adressée à Gilles Ménage – [Espinasse], le 27me Aout [1655] – 1 p. ½ sur un double feuillet in-4 (17 x 22,6 cm env.), adresse au verso : A Monsieur – Monsieur labé Menage – dans le cloistre notre dame – A paris.

Rare lettre mettant en scène sa rivalité supposée avec Madame de Sévigné

« Vous ne voyés pas si rarement Me de Sevigné que vous neussiés pû apprendre delle que iestois accouchée mais ie croy que ce qui est cause que vous ne lavés pas sceu est que vous ne parlés guere de moy lors que vous estes aupres delle ie vous pardonne de tout mon cœur cet oubly la, car il est vray quelle est bien capable de faire oublier les autres : vous me mandés que vous allés a la campagne, mais vous ne dittes point ou et ie trouve fort mauvais que depuis que je suis icy vous ne mayés point parlé de vostre procés, il me semble que je minteresse assés a ce quy vous touche pour que vous mintruisiés de vos affaires. Vous ne maves engagée a rien en disant au cadet Barillon que je luy ferois responce pourveu que vous vous luy ayés dit aussi que je me serviray de lexemple quil m’a donné de nescrire que trois ans après quon la promis Je m’inpatiente fort de navoir point encore de deuxiesme tome de Clelie [roman de Madeleine de Scudéry publié en 10 volumes de 1654 à 1660] mandés moy pour combien de temps il faut que je me resolve a la patience […]. »

À partir de 1648, l’historien et écrivain Gilles Ménage (1613-1692) s’installe dans un appartement du cloître de Notre-Dame, où il tiendra salon jusqu’à sa mort. Il fut le professeur de Madame de Sévigné et de Madame de La Fayette et entretiendra une relation d’amitié durable avec cette dernière, jusqu’à une brouille de près de vingt années qui débutera en 1665. Poète mondain et érudit, il inspirera à Molière le pédant Vadius des Femmes savantes (1672).

Mariée depuis six mois, la jeune comtesse de La Fayette vit alors en Auvergne sur les terres de son époux, d’où elle entretiendra une correspondance régulière avec l’abbé Ménage qui lui dédia plusieurs de ses poèmes dont Le Jardinier et L’Oiseleur, le premier « à Melle de La Vergne » et le second, publié en 1657, « à la comtesse de La Fayette ».

Joint : une transcription ancienne.

Légères mouillures marginales, un manque hors texte à l’ouverture du cachet, voir photos.