Paul SIGNAC – À Georges Loiseau sur les adaptations de Strindberg

Paul SIGNAC (1863 – 1935) – Peintre

Lettre autographe signée deux fois adressée à Georges Loiseau – [Paris, 17 février 1895] – 3 pp. in-8, à l’encre orange et bleue, jolie enveloppe conservée avec adresse bicolore calligraphiée et au verso des fragments de cachet de cire orange.

Lettre relative aux adaptations des œuvres de Strindberg

« Je termine seulement “Le Plaidoyer  d’un fou“ et je viens te remercier de l’envoi de ce beau livre, un fort colis, comme disait Flaubert… Tu as parfaitement fait valoir toute la grandeur et l’horreur de cette confusion – Ces deux sensations s’imposent très nettement ; tu as donc merveilleusement réussi ton adaptation.

Comme tu dois être heureux, malgré les déboires de la vie d’art de combattre le bon combat et d’avoir fait jouer “Père” sur cette même scène où ce Michel Carré va présenter de grotesques magots ! [magot : homme difforme, laid comme un singe]. Cordialement à toi, respectueusement aux tiens.

Peut-être Lecomte et Luce s’étonnent-ils de n’avoir point reçu le bouquin. Luce auquel tu l’as promis en échange de son croquis et Lecomte qui fut un des premiers à Paris à défendre Strindberg et à louer Loiseau. »

Georges Loiseau (1858-1941), auteur dramatique et librettiste, fut également le traducteur du dramaturge suédois Auguste Strindberg, auteur majeur du théâtre moderne. Sa pièce Le Père est créée en 1890 au Residenz Theater de Berlin, dans la mouvance du Freie Bühne (scène libre) inspiré du « Théâtre-Libre » d’André Antoine. Il vient de terminer la traduction des deux pièces de l’auteur suédois ; Le Père est présenté au Théâtre de l’Œuvre de Lugné-Poe à partir du 15 décembre 1894, puis en janvier 1895 au Théâtre Nouveau, programmation à laquelle Signac fait allusion ici.

Michel Carré (1865-1945) désigne ici le fils du célèbre librettiste du même nom ; auteur dramatique, il évolue ensuite vers le cinéma et sera le créateur du Cercle funambulesque.

Bon état, voir photos.