René MAGRITTE – L.A.S. sur l’exposition de ses œuvres à Verviers (1947)
Lettre autographe signée adressée à son cher Jacques [Meuris] – S.l.n.d. [1947], Lundi – 1 page in-4 (27,5 x 21 cm), au verso, à l’encre rouge, quelques lignes autographes en forme de création graphique suivies de la signature de Paul Magritte, frère cadet du peintre.
« Peut-être le démon de la perversité – il serait peut-être plus juste de dire : le démon de la vacuité – me poussera t-il à faire un voyage à Verviers avec les tableaux, avant l’exposition »
Vendu
René MAGRITTE (1898 – 1967) – Peintre surréaliste
Lettre autographe signée adressée à son cher Jacques [Meuris] – S.l.n.d. [1947], Lundi – 1 page in-4 (27,5 x 21 cm), au verso, à l’encre rouge, quelques lignes autographes en forme de création graphique suivies de la signature de Paul Magritte, frère cadet du peintre : « Les paroles me semblent très bien à part un petit pépin ici par là, très facile à rectifier […] ».
Concernant l’exposition de ses œuvres à la Société royale des Beaux-Arts de Verviers
« Je communiquerai la page de paroles à mon frère, mon avis est que c’est très réussi au point de vue de l’élargissement du concept de la poésie musicale.
Pour le reste, j’attends les ultimes renseignements au sujet du lieu, date, heure de la conférence, du catalogue qui pourrait déjà contenir la préface faite pour New-York.
Le Passage de la conférence est génial, je te propose une légère bonification que tu pourrais trouver en tenant compte du phénomène suivant :
Le ricanement satisfait des auditeurs qui se diront in petto: ” ce petiot qui nous parle à nous, qui avons l’expérience de la vie (se souvenir de la réaction de ma belle-sœur : ” tu n’aurais pas encore les oreilles sèches “) croit candidement et juvénilement nous apprendre comment nous devrons penser en tenant ce soir un corps brûlant dans nos bras “, ou d’autres supputations mentales.
Il faudrait, me semble-t-il empêcher par un raisonnement préalable ou placé dans ou après, que les auditeurs aient trop facilement un sentiment disproportionné de leur supériorité vis-à-vis de toi (je songe par exemple à des déclarations comme celles-ci : ” ce n’est pas l’habit qui fait le moine dit-on, ce n’est pas la barbe blanche que je pourrais porter qui ferait la sagesse “) qui ne valent pas grand-chose mais qui sont dans le sens des choses à dire dans le cas en question.
L’idée de Nougé [le poète Paul Nougé (1895-1967) qui fut un des instigateurs et théoriciens du surréalisme en Belgique] ” ceux qui croyent qu’une partie reste à jouer ” me semble aussi bonne comme point de départ à une démonstration sensationnellement vulgarisée.
Je t’écris tout cela, surtout pour le plaisir de t’écrire. Je suis impatient de t’entendre.
Peut-être le démon de la perversité – il serait peut-être plus juste de dire : le démon de la vacuité – me poussera t-il à faire un voyage à Verviers avec les tableaux, avant l’exposition. […] »
Écrivain, poète et critique d’art, Jacques Meuris (1923-1993) publiera plusieurs analyses sur l’œuvre de peintres contemporains, Delvaux, Mondrian et Magritte notamment.
Entre 1943 et 1947, paraissent les premiers ouvrages consacrés à l’œuvre de Magritte : René Magritte ou les Images défendues (Paul Nougé), Magritte (Marcel Mariën) et René Magritte (Louis Scutenaire).
Plis d’usage, deux marques de trombone, voir photos.