SAINT VINCENT DE PAUL – Rare lettre signée, à quelques mois de son décès (1660)

Saint VINCENT DE PAUL (1581-1660) – Prêtre catholique, aumônier de la reine Margot, béatifié par Benoît XIII en 1729, canonisé par Clément XII en 1737

Lettre signée adressée à Gabriel Delespiney, prêtre de la mission à Marseille, De Paris ce 30 janvier 1660 – 3 p. ½ in-8 (16,5 x 11 cm).                                                           

Très rare lettre écrite quelques mois avant sa mort

Il exprime son inlassable effort à venir au secours de l’hôpital et en aide aux forçats

« La grâce de N.S. soit avec vous po jamais. J’ay recu vostre lettre du 20 et le mémoire de la dépense faite pour la conduite de votre eaüe, qui va bien haut. Vous avez bien fait de faire discontinuer de coucher â l’hôpital puisqu’on peut administrer le jour aux malades que l’on voit en danger, les derniers sacrements.

Je crains bien, aussi bien que Mrs les administrateurs qu’on aura de la peine a soutenir l’hopital, attendu que la subsistance de cette année est déjà a demy consommée, si ce n’est de la providence à leur susciter quelque secours extraordinaire. Or je ne vois pas de qui on le peut attendre si Mgr Lefard qui est aprit de delà le refuse. Je pense que ces MM feront une bonne action, s’ils ont occasion de luy parler, de luy en donner la pensée ou de luy faire représenter par d’autres la grande nécessité d’assister les forçats malades, et l’impuissance de le faire, à cause du retranchement de l’aumosne du Roy les années passées. Les pensions des aumoniers des Galleres sont sur l’estat de cette année. […] Je scay bien qu’elles sont assignées sur les gabelles de mesme que la fondation de l’hopital, & que mr Amat en est le Receveur Général. Il a son commis de dela, qui peut estre aura ordre de vous payer, mais ce ne sera pas si tot a mon avis vous verrez. Si vous recevez quelque chose il faudra voir comment on en fera la distribution aux aumoniers.

Je remercie Mr Cornier de la bonne nouvelle qu’il m’a donnée qu’il est délivré de ses peines. On ne pouvait attendre autre chose de la bonté de Dieu & de sa patience. Il plait a Nre Seigr d’exercer ainsi les meilleures âmes, pour quelques temps afin de les éprouver, et puis tout d’un coup Il apaise la tempête et laisse ses serviteurs en paix. Je luy en souhaite une grande et continuelle, avec les benedictions de Dieu sur ses employs. […] je suis toujours en l’amour de n.s. Votre tres humble serviteur »

Joint : une ancienne notice biographique manuscrite agrémentée d’une gravure du saint.

Lettre citée dans la correspondance (T.VIII, 3070), de façon très partielle.

Deux petites traces d’un adhésif ancien, plis d’usage, voir photos.