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STENDHAL – Dispositions testamentaires avant “Le Rouge et le Noir” (1828)

Testament autographe signé adressé à son cousin Romain Colomb qui deviendra son biographe et exécuteur testamentaire – Paris, 4 et 6 décembre 1828 – 4 pp. in-8 (20,2 x 13,4 cm), trace lie de vin laissée par un ancien cachet.

 

« Moi mort, tu vendras plus facilement. »

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STENDHAL (Henri Beyle, dit. 1783 – 1842) – Écrivain

Testament autographe signé adressé à son cousin Romain Colomb qui deviendra son biographe et exécuteur testamentaire Paris, 4 et 6 décembre 1828 – 3 pp. in-8 (20,2 x 13,4 cm), trace lie de vin laissée par un ancien cachet.

Précieux testament dressé dans un moment critique

Ce testament, signé à trois reprises par Stendhal, est le 4e d’une série qui en compte plus d’une dizaine. Le premier est rédigé le 26 août de cette année 1828 qui fut particulièrement cruelle pour l’auteur. Traversant une période marquée par des crises de doutes et de découragements, aux prises avec une détresse affective et matérielle, blessé par ses échecs éditoriaux et certain de sa fin prochaine, il enchaîne de façon précipitée la rédaction de ses dernières volontés. À celui du 26 août succèdent un autre le 4 septembre, un troisième les 14 et 15 novembre, puis celui-ci des 4 et 6 décembre. La parution l’année suivante de son journal de voyage Promenades dans Rome lui apportera enfin le succès et un apaisement relatif.

« Cher ami. Si je meurs, je te prie de terminer Les Promenades à Rome. Rien de plus facile. Donne mes manuscrits sur Rome embrouillés en apparence,

à Mr Uralez / n°23 rue de la vieille Draperie / vis à vis Le palais de Justice

Monsieur Uralez aura la patience d’en faire une copie fort lisible. Corrige et vends à Dondey Dupré. Rien de plus facile que de mettre Rome au net. Moi mort, tu vendras plus facilement. »

Stendhal continue le même jour :

« Testament de H. M Beyle. Je donne à Monsieur R. Colomb tout ce qui est à moi dans l’hôtel de Valois rue de Richelieu. Paris le quatre décembre 1828 »

Et termine deux jours plus tard :

« Testament de Monsieur H. Beyle. Je donne à mon cousin Monsieur R . Colomb n°39, rue Godot de Mauroy tout ce qui est à moi dans l’hôtel de Valois n° 71 rue de Richelieu. Paris le 6 décembre 1828 »

Au verso du second feuillet :

« Testament de Monsieur Henri Beyle. L’envoyer à Monsieur Colomb n°39 rue Godot de Mauroy »

Stendhal rédige ces pages alors qu’il vient d’être expulsé d’Italie et séjourne depuis le mois de janvier à l’Hôtel de Valois, 71, rue de Richelieu (actuel 69) ; il y restera jusqu’au 6 novembre 1830. Après avoir terminé Les Promenades dans Rome, il y compose sa première œuvre romanesque majeure, qu’il intitule alors Julien et deviendra Le Rouge et le Noir.

La trace de cire rouge provient d’une coulure du cachet initial, fabriquée de mie de pain mâchée et de cire, aujourd’hui disparu.

Uralez fut le copiste préféré de Stendhal. Il succède à Fougeole, actif sur la période 1812-1815, et sera remplacé par Bonaviequi (1836-1839).

Déchirure due au cachet, voir photos.