Théodore ROUSSEAU – Livraison d’un tableau à un amateur défunt
Lettre autographe signée adressée à la succession d’un collectionneur d’art – S.l.n.d. [Barbizon, 1867 ?] – 2 pp. in-8 sur papier fin.
« J’achèverai le tableau comme si lui dut en être content, car le souvenir est vif en moi du goût éclairé de Monsieur Wilson comme de sa bienveillante estime »
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Théodore ROUSSEAU (1812 – 1867) – Peintre
Lettre autographe signée adressée à la succession d’un collectionneur d’art – S.l.n.d. [Barbizon, 1867 ?] – 2 pp. in-8 sur papier fin.
Le peintre fidèle à son engagement outre-tombe
« J’ai eu l’honneur de vous faire visite récemment, pour vous entretenir d’une commande de tableau qui m’a été faite par Monsieur Wilson : je devais vous fournir quelques détails écrits à ce sujet, qu’un voyage imprévu m’a fait négliger de vous transmettre Veuillez m’excuser de ce retard et les accueillir de même obligeamment, pour les communiquer au prochain conseil de famille. Voici : Monsieur Wilson vint chez moi quelques mois seulement avant sa mort et entre plusieurs ébauches que je lui montrai fixa son choix sur une dont le sujet lui agréait particulièrement et le prix de 2000 francs pour l’achèvement de cet ouvrage fut convenu entre nous. Monsieur Margueritte qui l’accompagnait fit aussi un choix, et sur leur flatteuse insistance, je leur promis de donner à ces tableaux mes soins immédiats. Monsieur Margueritte a maintenant le sien, et celui de Monsieur Wilson, qui avançait dans le même degré, a été interrompu par la triste nouvelle de sa mort., de tout ceci Monsieur Margueritte peut certifier. Et maintenant Monsieur que je puis compter sur votre obligeance pour faire valoir ces détails, devant le conseil de famille, j’ose espérer que la succession de Monsieur Wilson trouvera équitable qu’une avance de travail de plusieurs mois ne me reste pas à charge. J’achèverai le tableau comme si lui dut en être content, car le souvenir est vif en moi du goût éclairé de Monsieur Wilson comme de sa bienveillante estime, et on peut compter sur mes soins dévoués, pour l‘achèvement d’un ouvrage qui était du goût de Monsieur Wilson et dont il me faisait l’honneur de se promettre satisfaction. […] »
Thomas Wilson (1788-1867) décède à Londres en 1867, son fils John Waterloo Wilson (1815-1883), industriel du secteur textile, est également collectionneur d’art et gère la succession de son père. Dans le catalogue de la collection John Waterloo Wilson de 1873 figurent 3 tableaux de Théodore Rousseau : Les chevriers, Hameau en Normandie et St Jean de Paris.
Monsieur Margueritte est le plus probablement Louis-Frédéric Margueritte (1822-1891), directeur de la Compagnie du gaz et amateur d’art, fils de Louis César Margueritte et de Minette Ménestrier-Margueritte, pour qui Théodore Rousseau avait peint l’aquarelle Four Communal. Dans le catalogue de l’Exposition universelle de 1867 figure également le tableau Bords de Bouzanne, propriété de Monsieur Margueritte.
Papier fragile, plis marqués et traces d’usure, voir photos.