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Victor HUGO – Le poète pris en flagrant délit d’adultère

Lettre autographe signée Victor Hugo adressée à Madame de Grièges – S.l., vendredi matin 8 août [1845, selon une note d’une autre main] – 1 page sur un double feuillet in-8, mention autographe « confidentielle » en coin, adresse et marques postales.

 

« Serez vous assez bonne en outre pour garder le plus grand silence sur cette lettre ? »

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Victor HUGO (1802 – 1885) – Poète et dramaturge

Lettre autographe signée Victor Hugo adressée à Madame de Grièges – S.l., vendredi matin 8 août [1845, selon une note d’une autre main] – 1 page sur un double feuillet in-8, mention autographe « confidentielle » en coin, adresse et marques postales.

Victor Hugo tente d’étouffer une affaire d’adultère à laquelle il est mêlé

« Vous pouvez beaucoup, Madame, dans une affaire qui m’intéresse au plus haut point. C’est d’ailleurs une bonne et généreuse action à faire et je sais avec quelle chaleur d’âme vous prendrez cette ouverture. Tout en vous est excellent, le cœur comme l’esprit. J’irais avec empressement vous entretenir de la chose en question, mais, je suis malade et au lit. Est-ce que vous seriez assez bonne pour prendre en considération cette impossibilité de sortir et pour venir me trouver jusqu’en ma solitude ? Je vous attendrais demain samedi à sept heures et demi du soir si vous ne m’envoyez pas de contre-ordre et si cette heure et ce jour vous conviennent.
Serez vous assez bonne en outre pour garder le plus grand silence sur cette lettre ?
Je vous fais un million d’excuses, Madame, de vous donner tant de peine et je mets à vos pieds mes hommages les plus respectueux. »

Léonie d’Aunet avait épousé le peintre François-Auguste Biard en 1840 et était devenue la maîtresse de Victor Hugo fin 1843. Le 5 juillet 1845, les deux amants sont surpris dans un hôtel du passage Saint-Roch. Hugo invoque alors son statut de pair de France pour être autorisé à quitter les lieux, il n’en va pas de même pour Léonie qui est arrêtée et conduite à la prison Saint-Lazare, puis transférée deux mois plus tard au couvent des Augustines, où elle restera environ six mois. Elle entamera ensuite une carrière littéraire, forte du soutien de Victor Hugo et d’Adèle Foucher.

Soucieux d’obtenir le silence de la presse sur cette affaire, notamment celle la moins favorablement disposée à son égard, Victor Hugo tente  ici d’intervenir par l’entremise de Madame de Grièges auprès de La Quotidienne, organe d’orientation légitimiste, dirigé par Charles de Lostanges, frère de Madame de Grièges.

 Petites fentes aux plis et déchirure aux coins due à l’ouverture, voir photos.