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Victor HUGO – Lettre de condoléances évoquant son ophtalmie (1832)

Lettre autographe signée Victor Hugo adressée à Madame veuve Ch. BrugnotParis, 11 janvier 1832 – 3 pp. in-8, adresse et marques postales.

 

« j’avais pour Monsieur Brugnot une vive amitié et une grande estime. Il y avait en lui un avenir de poète. J’applaudis, Madame, à votre pensée pieuse de recueillir et de publier ses ouvrages. »

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Victor HUGO (1802 – 1885) – Poète et dramaturge

Lettre autographe signée Victor Hugo adressée à Madame veuve Ch. BrugnotParis, 11 janvier 1832 – 3 pp. in-8, adresse et marques postales.

Ses condoléances à la veuve de Charles Brugnot malgré ses yeux malades

« Je n’aurais pas tant tardé à vous répondre, si je n’étais en ce moment atteint d’une maladie d’yeux fort grave, qui m’a fait interdire par les médecins tout travail, et jusqu’à la faculté de lire et d’écrire. Je viole leur consigne en ce moment. Je savais déjà, Madame, la perte cruelle que vous avez éprouvée et j’ai éprouvé, croyez-le, quelque chose de votre chagrin car j’avais pour Monsieur Brugnot une vive amitié et une grande estime. Il y avait en lui un avenir de poète. J’applaudis, Madame, à votre pensée pieuse de recueillir et de publier ses ouvrages. Je pense seulement qu’il faudrait peut-être attendre un moment plus favorable. Vous pouvez compter que je recommanderai vivement la souscription. Je regrette de n’avoir aucun renseignement à vous donner sur le poème dont vous me parlez. Agréez, Madame, l’expression d’une douleur que je mets respectueusement aux pieds de la vôtre. »

En post-scriptum : « Je me chargerais avec grand plaisir de la préface, si tout travail ne m’était pas interdit en ce moment pour un temps indéfini. »

Fervent admirateur de Victor Hugo et lui-même poète à ses heures, Charles Brugnot (1798-1831) est l’auteur d’une traduction d’Erasme de référence puis se consacre essentiellement au journalisme et à l’imprimerie. Il collabore au périodique Le Spectateur fondé par son ami Aloysius Bertrand et prend à sa suite la direction du Provincial. Après son décès en septembre 1831, sa veuve assure la continuité de son imprimerie et envisage la publication d’un recueil de ses poésies qu’elle souhaite faire préfacer par Victor Hugo qui décline prétextant la mauvaise santé de ses yeux. C’est finalement Théophile Foisset, également ami d’Hugo et exécuteur testamentaire de Brugnot, qui se charge de la préface du recueil qui paraît en 1833. Une souscription est effectivement ouverte à Dijon et à Troyes où Brugnot avait été professeur.

Sur les yeux d’Hugo. La correspondance de Victor Hugo est parcourue d’allusions à ses ophtalmies, conséquence probable d’un excès de travaux nocturnes. Le poète aborde la question de ses yeux malades de façon régulière, se plaignant des souffrances et de la gêne récurrente occasionnée dans son travail. Il soulageait l’inflammation de ses yeux par le port de lunettes aux verres bleutés, si bien qu’en plusieurs occasions Juliette exprima son inquiétude en évoquant ses « yeux bleus » qu’il venait d’oublier chez elle.

 Déchirure en coin au due à l’ouverture, voir photos.