Mémoire d'encres - Documents signés d'Alphonse Donatien de SADE (1740-1814), écrivain, philosophe et militaire
Écrivain, philosophe et militaire, à l’origine du nom « sadisme », Donatien Alphonse François de Sade, dit Marquis de Sade est né à Paris en 1740 et mort à Charenton en 1814. Il passera près de trente ans de sa vie en prison, d’où il écrira nombre de ses ouvrages dont Justine ou les malheurs de la Vertu et Les cent vingt journées de Sodome.
Descendant d’une vieille et prestigieuse famille de l’aristocratie (branche cadette des Bourbons), il entre à 14 ans dans une école militaire et participe à la guerre de Sept ans contre la Prusse.
En 1763, il épouse Mlle de Montreuil de noblesse récente mais fortunée et fait un premier séjour en prison pour « débauche outrée en petite maison, blasphème et profanation de l’image du Christ ». Il est libéré grâce à l’intervention de son père.
En 1768, il échappe de peu à une condamnation dans une affaire de sévices et d’enlèvement, l’Affaire d’Arcueil, grâce à l’intercession de relations familiale.
En 1771, au retour d’un voyage en Hollande, il s’installe à La Coste avec son épouse et Mlle de Launay, sa belle-sœur chanoinesse. En alternance entre ses châteaux de La Coste et de Mazan, Sade organise ce qui deviendra le premier festival de théâtre en France.
En 1772, dans l’affaire des Quatre filles de Marseille, Sade est de nouveau accusé d’empoisonnement et sévices. Condamné à mort par contumace, il s’enfuit déguisé en prêtre, en Savoie puis en Italie, avec Mlle de Launay devenue sa maîtresse, mais sera finalement arrêté et incarcéré jusqu’à ce que Mme de Sade le fasse évader (1773).
En 1777, Sade est de nouveau arrêté et conduit au donjon de Vincennes, par lettre de cachet, à l’instigation de Mme de Montreuil, sa belle-mère. Il parvient une nouvelle fois à s’échapper puis y retourne pour une période de six ans, y écrivant pièces de théâtre et romans : L’inconstant (1781), La Pensée inédite (1782), Dialogue entre un prêtre et un moribond (1782).
En 1784, Sade est transféré à la prison de la Bastille où il achève Les cent vingt journées de Sodome (1785) et écrit Aline et Valcour (1786) et Les Infortunes de la Vertu (1787). En 1789, dix jours avant la prise de la Bastille, il est transféré à l’asile de Charenton, abandonnant sa bibliothèque de six cents volumes et ses manuscrits.
En 1790, l’Assemblée nationale ayant aboli les lettres de cachet, Sade recouvre sa liberté. Mme de Sade demande la séparation. L’année suivante, il se lie avec Marie Constance Renel-Quesnet et publie Justine ou les malheurs de la Vertu, anonymement.
En décembre 1793 ses prises de positions antireligieuses de circonstance lui attirent l’inimitié de Robespierre et lui valent une nouvelle incarcération à la prison des Madelonnettes. Sade réchappe de la guillotine suite à une erreur administrative et est libéré en 1794.
En 1795, il rédige La Philosophie dans le boudoir (1795), Nouvelle Justine, suivie de L’histoire de Juliette, sa soeur (1797) et Crimes de l’Amour (1800). En 1801, la police saisit ses ouvrages pour leur immoralité.
Sans jugement, il est de nouveau incarcéré à l’asile de Charenton (1803). Durant cet ultime séjour Sade organise des séances théâtrales avec les pensionnaires comme acteurs. Il mourra en détention en 1814, ses œuvres seront redécouvertes et réhabilitées au milieu du XXe siècle.